Fernand Maillocheau
1895 - 1963
Né le 7 mai 1895 à Verrières (Vienne)
Décédé le 28 décembre 1963 à Gouex (Vienne)
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Vienne)
Député de la Vienne de 1946 à 1951
Fernand Maillocheau est né le 7 mai 1895 à Verrières, dans la Vienne. Cultivateur, il s'engage dans l'action politique à trente ans, en se faisant élire sur une liste communiste conseiller municipal de la ville de Gouex ; il deviendra par la suite le premier magistrat de ce petit bourg de la Vienne. Candidat aux élections législatives d'avril 1936 dans la circonscription de Mont-morillon, il n'obtient que 1 652 voix sur 17 049 suffrages exprimés, et se désiste au second tour en faveur du candidat socialiste. Fernand Maillocheau se présente sans plus de succès aux élections cantonales à Lussac-lès-Châteaux en octobre 1937.
Relevé de ses fonctions de maire en 1940 par le régime de Vichy, Fernand Maillocheau les retrouve à la Libération. Le 21 octobre 1945, il se présente aux élections pour la première Assemblée constituante dans la Vienne, en deuxième position sur la liste communiste conduite par Alphonse Bouloux, le maire-adjoint de Poitiers. La liste recueille 39 521 voix sur 153 570 suffrages exprimés, et emporte deux des quatre sièges à pourvoir ; Pierre Mailhé bénéficie du système de la répartition des restes à la plus forte moyenne. Les deux autres sièges échoient au MRP Pierre Abelin et au radical Luc Levesque.
Fernand Maillocheau est nommé membre de la Commission de l'agriculture et du ravitaillement ; c'est au nom de celle-ci qu'il dépose le 1er mars 1946 un rapport sur la proposition de loi de Félix Garcia, député des Landes, tendant à modifier la législation en vigueur sur les baux à cheptel.
Avec ses collègues du groupe communiste, Fernand Maillocheau vote les nationalisations et soutient, le 19 avril 1946, le premier projet de Constitution de la IVe République ; le texte est cependant rejeté par le référendum du 5 mai, ce qui entraîne la convocation d'une nouvelle Assemblée constituante.
Les élections se tiennent le 2 juin ; Fernand Maillocheau figure toujours en deuxième position derrière Alphonse Bouloux sur la liste communiste, dont les positions progressent sensiblement, avec 45 405 voix sur 157 386 suffrages exprimés. Fernand Maillocheau bénéficie toutefois de nouveau du système de la répartition des restes à la plus forte moyenne. Le scrutin est marqué par la progression du MRP, qui obtient deux élus, Pierre Abelin et Henri Gallet.
Fernand Maillocheau retrouve la Commission de l'agriculture et du ravitaillement, au nom de laquelle il dépose le 2 octobre 1946 un rapport sur la proposition de résolution de M. Gabriel Paul, député du Finistère, tendant à inviter le gouvernement à étendre dans le temps le bénéfice des « primes de prompte livraison » aux blés et aux seigles pour les départements ayant souffert des intempéries.
Fernand Maillocheau soutient le second projet de Constitution, voté par l'Assemblée le 28 septembre 1946 et ratifié par référendum le 13 octobre. Il sollicite de nouveau le renouvellement de son mandat lors des élections législatives du 10 novembre. La liste communiste est de nouveau en progrès, avec 48 849 voix sur 149 610 suffrages exprimés ; tous les députés sortants sont réélus.
Au cours de la législature, Fernand Maillocheau siège à la Commission du ravitaillement (1946, 1949), à la Commission des moyens de communication (1947), à la Commission de la famille, de la population et de la santé publique (1948) et à la Commission des pensions (1949, 1950). Il est l'auteur de plusieurs textes, pour la plupart destinés à améliorer la législation sur les victimes et mutilés de guerre ; il rédige en particulier deux rapports, déposés le 21 décembre 1950 et le 1er février 1951, consacrés au problème des « emplois réservés ».
Lors des élections législatives du 17 juin 1951, la liste communiste sur laquelle Fernand Maillocheau figure toujours en deuxième position est victime d'un large apparentement conclu entre les listes de la SFIO, du RGR, des Radicaux Sociaux, du MRP et des Indépendants. La liste communiste d'Alphonse Bouloux recueille 36 156 voix sur 149 675 suffrages exprimés, mais les quatre sièges échoient aux radicaux Adrien André et Gérard de Montjou, au démocrate-chrétien Pierre Abelin et à l'Indépendant Jean Raffarin.
Fernand Maillocheau cesse alors de se présenter aux élections législatives. Il est candidat malheureux aux élections pour le Conseil de la République en mai 1952 et en juin 1958 ; l'année suivante il se présente sans plus de succès aux élections sénatoriales. Il décède le 28 décembre 1963 à Gouex.