Claude, Jean-Marie Le Gorrec
1800 - 1868
Député de 1839 à 1848, représentant en 1848 et 1849, député au Corps législatif de 1852 à 1868, fils de Claude Le Gorrec qui fut représentant aux Cent-Jours, né à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) le 5 mai 1800, mort à Pontrieux (Côtes-du-Nord) le 9 novembre 1868, il fit ses études de droit, et, reçu avocat, se fixa à Pontrieux, où il était propriétaire.
Maire de cette commune, il devint, après 1830, membre du conseil général des Côtes-du-Nord pour le canton, et manifesta des opinions libérales qui le firent élire, le 2 mars 1839, député du 4e collège des Côtes-du-Nord (Guingamp), par 148 voix (236 votants). Il prit place à gauche et vota avec l'opposition dynastique.
Successivement réélu, le 9 juillet 1842, par 177 voix (226 votants, 298 inscrits), contre 30 à M. Hello, et, le 1er août 1846, par 231 voix (286 votants, 348 inscrits), contre 31 à M. Delfloyd, et 16 à M. Hello, il ne cessa, jusqu'à la fin du règne de Louis-Philippe, de combattre, par son suffrage, la politique doctrinaire des ministres du roi; il se prononça notamment contre l'indemnité Pritchard, et pour l'adjonction des capacités.
Après la révolution de février 1848, le département des Côtes-du-Nord le nomma (23 avril), le 6e sur 16, par 91,154 voix (144,377 votants, 167,673 inscrits) représentant à l'Assemblée constituante. Il fit partie du comité de l'agriculture et du crédit foncier, et, sans paraître à la tribune, vota le plus souvent avec la droite,
- pour le rétablissement du cautionnement,
- contre l'abolition de la peine de mort,
- contre l'amendement Grévy,
- contre le droit au travail,
- pour la proposition Rateau,
- contre l'amnistie,
- pour l'interdiction des clubs,
- pour les crédits de l'expédition de Rome,
- contre l'abolition de l'impôt des boissons, etc.
« On le dit d'une assez faible santé », écrivait de lui, à cette époque, un biographe parlementaire.
Aux élections du 13 mai 1849, M. Le Gorrec fut renvoyé par le même département à l'Assemblée législative, le 2e sur 13, par 78,146 voix (110,201 votants, 164,242 inscrits). Il se montra très favorable à la politique de l'Elysée, et, après avoir voté pour l'expédition de Rome, pour la loi Falloux-Parieu sur l'enseignement, pour la loi du 31 mai restrictive du suffrage universel, il se prononça pour la révision de la Constitution et applaudit au coup d'Etat du 2 décembre 1851.
Le 29 février 1852, il se présenta, comme candidat du gouvernement au Corps législatif, dans la 3e circonscription des Côtes-du-Nord, qui l'élut par 10,845 voix sur 20,242 votants et 32,574 inscrits, contre 4,123 à M. de Saisy, 1,772 à Glais-Bizoin, 1,757 à M. de Botmilliau et 1,214 à M. Loyer.
M. Le Gorrec prit part au rétablissement de l'Empire, et fit partie, jusqu'à sa mort, de la majorité dynastique, ayant obtenu, toujours comme candidat officiel, le renouvellement de son mandat, le 22 juin 1857, avec 16,748 voix (23,362 votants, 40,433 inscrits), contre 6,525 à M. Glais-Bizoin; et, le 1er juin 1863, avec 14,715 voix (21,433 votants, 31,622 inscrits), contre 6,632 à M. Ropartz. Chevalier de la Légion d'honneur.