Gustave, Louis, Jean-Marie Le Borgne de Latour
1814 - 1893
Député au Corps législatif de 1852 à 1870, né à Quintin (Côtes-du-Nord) le 1er février 1814, il appartenait à une famille légitimiste.
A la suite des troubles de la Vendée en 1832, il dut quitter la France, alla en Allemagne, puis en Hongrie, où il prit du service, et parvint au grade de capitaine. Rentré en France en 1848, il se rallia à la politique du prince Louis-Napoléon, qu'il avait connu à l'étranger, devint conseiller général de son département et directeur du Journal de Saint-Brieuc, collabora au journal l'Univers, et fut successivement élu député au Corps législatif dans la 4e circonscription des Côtes-du-Nord,
- le 29 février 1852, par 15,003 voix (19,912 votants, 34,264 inscrits), contre 3,401 à M. Tassel et 4,440 à M. Dépasse;
- le 22 juin 1857, par 21,236 voix (23,417 votants, 37,296 inscrits), contre 2,043 à M. Tassel ;
- le 1er juin 1863, par 16,147 voix (20,674 votants, 29,473 inscrits), contre 4,501 à M. Thiers;
- le 24 mai 1869, par 12,474 voix (23,307 votants, 30,412 inscrits), contre 10,793 à M. Depasse.
M. de la Tour siégea dans la majorité dynastique, et prit souvent la parole, notamment en faveur du pouvoir temporel; le 30 mai 1870, il exposa que le contingent militaire était insuffisant, et qu'on ferait bien d'emprunter quelques dispositions à la législation prussienne. « Quand il se levait pour parler, ce qui arrivait trop souvent, dit un historien, la majorité s'égrenait peu à peu du côté de la buvette. Il était surnommé La Tour, prends garde! Il rééditait les lamentations de Jérémie sur une tonalité de faux-bourdon. » M. de la Tour vota pour la guerre de 1870, et quitta la vie politique à la chute de l'empire.