Alexandre, Elisabeth de Rosnyvinen de Piré

1809 - 1885

Informations générales
  • Né le 12 juillet 1809 à Rennes (Ille-et-Vilaine - France)
  • Décédé le 16 février 1885 à Rennes (Ille-et-Vilaine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Second Empire - Corps législatif
Législature
Ire législature
Mandat
Du 13 avril 1856 au 29 mai 1857
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Majorité dynastique
Régime politique
Second Empire - Corps législatif
Législature
IIe législature
Mandat
Du 21 juin 1857 au 7 mai 1863
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Majorité dynastique
Régime politique
Second Empire - Corps législatif
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 31 mai 1863 au 27 avril 1869
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Majorité dynastique
Régime politique
Second Empire - Corps législatif
Législature
IVe législature
Mandat
Du 23 mai 1869 au 4 septembre 1870
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Centre droit

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député au Corps législatif de 1856 à 1870, né à Rennes (Ille-et-Vilaine) le 12 juillet 1809, mort à Rennes le 16 février 1885, fils d'un général de division du premier empire et filleul du prince et de la princesse de Wagram, il s'attacha de bonne heure à la cause bonapartiste, voyagea en Italie de 1846 à 1848, y entra en relation avec le futur dictateur Farini, et n'aborda la politique active qu'après le rétablissement de l'Empire.

Elu (1853) conseiller général du canton de Janzé (Ille-et-Vilaine), puis (1855) conseiller municipal de Rennes, il devint chevalier d'honneur de la princesse Bacciochi, et se présenta, le 13 avril 1856, comme député au Corps législatif, dans la 1re circonscription d'Ille-et-Vilaine, en remplacement de M. de la Guistière décédé. Sa candidature, chaudement patronnée par l'administration, réunit 19,097 voix (19,176 votants, 33,194 inscrits).

Il siégea à droite, fut un des membres les plus ardents de la majorité à la fois impérialiste et catholique, et sanctionna de ses votes la plupart des mesures proposées par le gouvernement. Toutefois, il conserva dans son langage des allures indépendantes, qui lui valurent bientôt une réputation d'excentricité analogue à celle que M. de Boissy s'était faite au Sénat.

Réélu député, le 22 juin 1857, par 20,168 voix (20,266 votants, 35,615 inscrits), puis le 1er juin 1863, par 21,416 voix (28,933 votants, 37,782 inscrits), contre 7,321 à M. de Léon, il multiplia les interruptions, les boutades, et mêla parfois aux protestations de dévouement les plus vives à l'égard du chef de l'Etat certaines critiques contre les hommes du gouvernement.

Un écrivain, faisant allusion au décousu de ses discours, disait de lui : « Il a de l'esprit, mais il en a presque toujours mal à propos et en dehors du sujet... Il ne fait pas à proprement parler de discours. Il se contente d'une espèce d'exorde qui n'est qu'un hors-d'œuvre. Il emploie un quart d'heure à annoncer qu'il parlera pendant dix minutes. Il explique longuement pourquoi il sera bref; il répond aux interruptions par des apartés plus ou moins fréquents, et enfin il descend de la tribune sans avoir dit un traître mot de la question. »

Son intervention dans la discussion du budget (1865) fit quelque bruit. Le 1er mars 1866, M. de Piré protesta avec une grande vivacité contre la stipulation du 15 septembre précédent qui, dit-il, lui semblait « l'engorgement pacifique du pouvoir temporel. » Mais chacune de ces harangues fantaisistes était émaillée de contradictions. Après s'être écrié: « Je professe que l'Italie s'appartient à elle-même... Les rois sont faits pour les peuples, pas les peuples pour les rois », il ajoutait qu'il regrettait « la grande idée de Grégoire VII : l'Italie au pape! »

M. de Piré obtint encore sa réélection le 24 mai 1869, par 23,302 voix (29,355 votants, 39,633 inscrits), contre 5,653 à M. Legraverand. Il inclina alors vers le libéralisme, signa l'interpellation des 116, mais ne se rallia pas au ministère Ollivier, et lui fit une guerre acharnée. Le 17 janvier 1870, il se déclara contraire aux poursuites réclamées contre M. H. Rochefort, demanda le rappel des princes de la maison de Bourbon, la levée du séquestre sur les biens de la famille d'Orléans, et vota, d'ailleurs, en 1870, pour la déclaration de guerre. Tandis que Thiers combattait à la tribune, le 15 juillet, cette déclaration, M. de Piré lui cria : « Vous êtes la trompette antipatriotique de nos désastres! Allez à Coblentz!»

Lors de l'envahissement de la Chambre, au 4 septembre, il rentra le premier dans la salle des séances, et se mit à sa place, le revolver au poing. Rendu à la vie privée par la chute de l'empire, l'original député d'Ille-et-Vilaine tenta vainement d'en sortir le 14 octobre 1877: candidat officiel du gouvernement du maréchal, il obtint, dans la 2e circonscription de Rennes, 6,957 voix contre 8,681 à M. Martin-Feuillée, élu, et ne se représenta plus.