François, Charles Delavau
1799 - 1876
Député de 1842 à 1848, représentant du peuple aux Assemblées constituante et législative de 1848-49, député au Corps législatif de 1852 à 1870, né à la Châtre (Indre), le 7 mai 1799, mort à Briantes (Indre) le 19 novembre 1876, il fit ses études à Blois, sa médecine à Paris, et s'établit comme docteur médecin dans sa ville natale en 1825.
Membre libéral du conseil municipal de la Châtre sous la Restauration, il fut nommé maire de la ville après la révolution de 1830, et, en 1832, membre du conseiller général de l'Indre, qu'il présida dans la suite, de 1848 à 1870.
Le 9 juillet 1842, il fut élu député du 3e collège électoral de l'Indre (la Châtre), par 143 voix sur 267 votants et 290 inscrits contre 124 voix données à M. Muret de Bort, député sortant. Il prit place au centre gauche, demanda l'abrogation des lois contre la presse, vota contre les fortifications de Paris, et défendit en mainte occasion les libertés publiques. Pendant la crise des céréales de 1845, il engagea sa fortune personnelle pour parer, dans son département, aux nécessités les plus pressantes.
Réélu, le 1er août 1846, par 140 voix sur 246 votants et 269 inscrits, contre 97 voix à M. Teisserenc, gendre de M. Muret de Bort, il n'assista qu'irrégulièrement aux séances de la Chambre, retenu dans l'Indre par les incendies et les assassinats qui désolèrent alors (1846-1847) ce département. Il s'associa à la campagne des banquets en faveur de la réforme électorale, et vota contre le cabinet Guizot.
Après la révolution de février, le gouvernement provisoire le nomma commissaire-général de la République dans l'Indre. Le 23 avril 1848, il fut élu représentant de l'Indre à l'Assemblée constituante, le 4e sur 7, par 35,331 voix sur 60,569 votants et 71,004 inscrits. Il s'assit au centre gauche, et vota :
- pour le bannissement de la famille d'Orléans,
- pour la loi sur les attroupements,
- pour le décret sur les clubs,
- contre la proposition Proudhon,
- pour les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière (15 mai),
- et contre les poursuites contre Caussidière (23 juin),
- pour l'abolition de la peine de mort,
- contre l'amendement Grévy,
- contre le droit au travail,
- contre la diminution de l'impôt du sel,
- pour le renvoi des accusés du 15 mai devant la Haute-Cour,
- contre l'amnistie générale,
- pour l'interdiction des clubs,
- contre l'amnistie des transportés,
- contre la mise en accusation du président et de ses ministres,
- pour l'abolition de l'impôt des boissons.
Réélu par le même département à l'Assemblée législative, le 13 mai 1849, le 2e sur 5, avec 26 558 voix (50 138 votants, 73 546 inscrits), il se montra favorable à la politique de l'Elysée, vota pour l'expédition romaine, et pour la loi Falloux-Parieu sur l'enseignement, et, après le coup d'Etat de décembre 1851, fut appelé par le prince-président à faire partie de la commission consultative.
Candidat officiel du gouvernement pendant toute la durée de l'Empire, il fut successivement élu député, dans la 2e circonscription de l'Indre,
- le 29 février 1852 par 20 636 voix sur 21 406 votants et 37 103 inscrits contre 213 voix à M. Richter;
- le 22 juin 1857, par 18 033 voix sur 22 604 votants et 35 543 inscrits, contre MM. J. Favre 3 867 voix, Huard 174, et Aulard 166;
- le 1er juin 1863, par 22 511 voix sur 25 459 votants et 36 214 inscrits, contre 2 870 à M. de Bondy;
- et le 24 mai 1869, par 21 153 voix sur 27 360 votants et 38,334 inscrits contre 6,045 à M. Gachet.
Pendant ces diverses législatures, M. Delavau siégea dans la majorité dynastique; il vota (juillet 1870) la déclaration de guerre à la Prusse. La révolution du 4 septembre le rendit à la vie privée. Chevalier de la Légion d'honneur (10 août 1851), officier (30 août 1865).