Emile, Alexis Segris
1811 - 1880
Député au Corps législatif de 1859 à 1870 et ministre, né à Poitiers (Vienne) le 4 mars 1811, mort le 7 septembre 1880, il étudia le droit dans sa ville natale et se fit inscrire au barreau d'Angers.
Bâtonnier de l'ordre, adjoint au maire de la ville, conseiller général du canton nord-est d'Angers, il se présenta, comme candidat officiel au Corps législatif, le 27 novembre 1859, dans la 1re circonscription de Maine-et-Loire (Angers), et fut élu député par 19,369 voix (23,143 votants, 38,866 inscrits), contre 3,531 à M. de Cumont. Il remplaçait M. Duboys, nommé premier président.
M. Segris siégea dans la majorité dynastique, dont il fut un des orateurs les plus distingués, se prononça contre l'abrogation de la loi de sûreté générale, appuya le gouvernement à propos de l'expédition du Mexique, et, réélu le 1er juin 1863, par 22,019 voix (27,575 votants, 41,245 inscrits), contre 5,404 à M. Ch. Giraud, et le 24 mai 1869, par 22,004 voix (31,984 votants, 42,135 inscrits), contre 9,682 à M. Cubain, fut le constant approbateur du gouvernement impérial, qu'il suivit dans son évolution libérale à la fin du règne.
L'empereur avait pensé à lui, en 1867, pour le portefeuille de l'Intérieur: la note confidentielle remise, à cette occasion, par M. Rouher, au chef de l'Etat, portait: « Ce député a du talent de parole, il riposte avec vigueur; seulement ne serait-il pas très irrésolu dans la conduite des affaires publiques? On le pense généralement. » Signataire de l'interpellation des 116, M. Segris » reçut, lors de la formation du cabinet E. Ollivier (2 janvier 1870), le portefeuille de l'Instruction publique, qu'il garda jusqu'au 13 avril. Le nouveau ministre nomma une commission de hautes études dont la présidence fut conférée à M. Guizot, révoqua M. Le Verrier de ses fonctions de directeur de l'Observatoire (5 février), adressa en avril une circulaire aux préfets, relativement au service de l'instruction primaire, ferma pour un mois l'Ecole de médecine, à la suite de manifestations qui s'y étaient produites contre le professeur Tardieu, et fut appelé, le 14 avril, à succéder à M. Buffet comme ministre des Finances. Ce fut à ce titre qu'il fut chargé, au mois de juillet suivant, de l'emprunt de 750 millions, contracté par le gouvernement après la déclaration de guerre à la Prusse.
Contraint de quitter le pouvoir le 8 août, en même temps que M. Em. Ollivier, il reprit, après le 4 septembre, sa place au barreau et ses fonctions de juge suppléant au tribunal d'Angers. Commandeur de la Légion d'honneur (1867).