Charles Louvet
1806 - 1882
Représentant en 1848 et 1849, député au Corps législatif de 1852 à 1870 et ministre, né à Saumur (Maine-et-Loire) le 22 octobre 1806, mort à Paris le 2 mars 1882, d'une famille de négociants, il étudia le droit, entreprit ensuite plusieurs voyages, et s'établit banquier à Saumur.
Dévoué au gouvernement de Louis-Philippe, il fut nommé, en 1837, conseiller général de Maine-et-Loire pour le canton de Montreuil-Bellay, et, en 1845, maire de sa ville natale.
Après le 24 février 1848, M. Louvet fut élu (23 avril) représentant de Maine-et-Loire à l'Assemblée constituante, le 7e sur 13, par 86,842 voix. Il fit partie du comité des finances, et vota constamment avec la droite:
- pour le rétablissement du cautionnement et de la contrainte par corps,
- pour les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- contre l'abolition de la peine de mort,
- contre l'amendement Grévy,
- contre le droit au travail,
- contre la réduction de l'impôt du sel,
- pour la proposition Rateau,
- contre l' amnistie,
- pour l'interdiction des clubs,
- pour les crédits de l'expédition romaine, etc.
Rallié à la politique de l'Elysée, il la soutint à l'Assemblée législative, où le département de Maine-et-Loire le renvoya, le 5e sur 11, par 83,193 voix (104,313 votants, 151,062 inscrits). Il appartint à la majorité monarchiste, et s'associa à toutes les mesures proposées par le gouvernement.
M. Ch. Louvet applaudit au coup d'Etat du 2 décembre 1851, et, candidat officiel, le 29 février 1852, dans la 3e circonscription de Maine-et-Loire, fut élu député au Corps législatif par 18,920 voix (22,395 votants, 34,300 inscrits), contre 1,360 à M. Tessié de la Motte, ancien représentant, 1,780 à M. Aubelle et 105 à M. de Contades. Il vota pour le rétablissement de l'empire et siégea jusqu'à la fin du règne de Napoléon III dans la majorité dynastique.
Réélu député, toujours avec l'appui du gouvernement, le 22 juin 1857, par 11,806 voix (12,626 votants, 33,382 inscrits); le 1er juin 1863, par 18,632 voix (20,976 votants, 33,019 inscrits), contre 2,137 à M. Defos; et le 24 mai 1869 par 17,980 voix (25,205 votants, 33,802 inscrits), contre 7,135 à M. Allain-Targé, il se mêla surtout aux discussions financières, fit un rapport sur les caisses d'épargne, combattit la loi de dotation de l'armée et demanda que les crédits extraordinaires fussent soumis au Corps législatif dès l'ouverture des sessions.
En juillet 1869, il prit part à la formation du nouveau tiers-parti libéral, et signa un des premiers la demande d'interpellation des 116. Après avoir été nommé, en septembre de la même année, membre de la commission de surveillance des caisses d'amortissement et des dépôts et consignations, il fut choisi par M. Emile Ollivier pour entrer, avec le portefeuille de l'Agriculture et du Commerce, dans le cabinet du 2 janvier 1870: M. Louvet resta ministre jusqu'au renversement du ministère (août 1870). Il rentra dans la vie privée au 4 septembre.
M. Louvet s'était occupé de littérature, et, outre un Dialogue sur la liberté du commerce (Saumur, 1835), on lui doit une édition des œuvres posthumes de Charles Dovalle, jeune poète tué en duel à vingt-deux ans, et divers articles insérés dans les revues. Chevalier de la Légion d'honneur en 1850, officier en 1860, commandeur en 1865.