Jean-Baptiste, Hippolyte Chauchard
1808 - 1877
Représentant du peuple aux Assemblées de 1848-1849, député au Corps législatif de 1852 à 1869, né à Langres (Haute-Marne), le 8 mars 1808, mort à Cauterets (Hautes-Pyrénées), le 5 août 1877, il fut destiné au barreau par sa famille ; mais, ses études de droit terminées, il entra en qualité de surnuméraire dans les bureaux du ministère de l'instruction publique.
Il publia, seul ou en collaboration, divers écrits, parmi lesquels plusieurs brochures relatives aux intérêts de son département, et un « Cours méthodique de géographie à l'usage des établissements d'instruction et des gens du monde » (1839).
Devenu sous-chef de bureau au ministère et conseiller général dans la Haute-Marne pour le canton de la Ferté-sur-Amance, il fut choisi par ses concitoyens, le 23 avril 1848, comme candidat aux élections de l'Assemblée Constituante, et nommé représentant de la Haute-Marne, le 2e sur 7, avec 39 019 voix (67 200 votants, 78 579 inscrits). « Sans fortune et, par conséquent, sans autre moyen d'influence, dit une biographie, comment avait-il pu réussir à se faire nommer ? En s'occupant avec une ardeur sans égale de la question du chemin de fer de Saint-Dizier à Gray, qui doit apporter aux usines métallurgiques du département une grande vigueur. »
Malgré ses préférences orléanistes, il se déclara dans sa profession de foi, rallié à la République, et partisan d'un impôt somptuaire, ainsi que de la liberté illimitée de la presse. M. Chauchard siégea cependant à la droite de l'Assemblée et vota régulièrement avec les conservateurs :
- pour le rétablissement du cautionnement,
- pour les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- pour le rétablissement de la contrainte par corps,
- contre l'abolition de la peine de mort,
- contre l'amendement Grévy sur la présidence,
- contre le droit au travail,
- pour l'ordre du jour en l'honneur du général Cavaignac,
- contre la réduction de l'impôt du sel,
- pour la proposition Rateau,
- contre l'amnistie des transportés,
- pour l'interdiction des clubs,
- contre l'abolition de l'impôt sur les boissons.
Il s'était prononcé pour la candidature de Cavaignac, lors de l'élection présidentielle du 10 décembre, mais, après le succès de Louis-Napoléon Bonaparte, il appuya la politique de l'Elysée, et continua de la soutenir à l'Assemblée législative, où le même département l'envoya le 13 mai 1849, le 1er sur 5, par 34 447 voix (57 693 votants, 80 385 inscrits). Il y marcha d'accord avec la majorité de droite, vota l'expédition de Rome, puis, vers la fin de la législature, opina pour le rappel de la loi du 31 mai et contre la proposition des questeurs.
Cette attitude lui valut, bien qu'il ne se fût pas associé tout d'abord au coup d'Etat de décembre 1851, d'être désigné comme le candidat du gouvernement au Corps législatif, le 29 février 1852 : il fut élu, sur des déclarations assez vagues, par la 2e circonscription de la Haute-Marne, avec 25 230 voix (26 433 votants, 39 425 inscrits), contre 444 voix obtenues par M. Walferdin.
Il prit part au rétablissement de l'Empire, et vota constamment avec la majorité dynastique jusqu'en 1869, ayant été réélu le 22 juin 1857, par 24 906 voix (25 462 votants, 36 722 inscrits), puis le 31 mai 1863, par 25 411 voix (26 437 votants, 36 995 inscrits).
Officier de la Légion d'honneur.