Fernand, Henri Bône

1903 - 1981

Informations générales
  • Né le 6 décembre 1903 à Saint-ouen-en-belin (Sarthe - France)
  • Décédé le 13 mai 1981 à Saint-ouen-en-belin (Sarthe - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Sarthe
Groupe
Union et fraternité francaise

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 6 décembre 1903, à Saint-Ouen en Belin (Sarthe)

Décédé le 13 mai 1981 à Saint-Ouen en Belin (Sarthe)

Député de la Sarthe de 1956 à 1958.

Fernand Bone est né le 6 décembre 1903 à Saint-Ouen en Belin, petite commune rurale du canton d'Ecomoy (Sarthe).

Après ses études, il s'oriente dès 1926 vers le spectacle, d'abord comme chansonnier, puis comme organisateur de tournées théâtrales en province. A ce titre, il est notamment, en 1936, secrétaire fondateur du Syndicat professionnel français du spectacle. La guerre de 1939 mettant un terme à cette activité, Fernand Bone sera également un temps employé au service des contributions directes à Paris. Son activité dans la Résistance lui vaut d'être déporté.

En 1945, de retour dans sa région natale, Fernand Bone s'établit comme épicier-bonnetier à Saint-Ouen en Belin. Il est également membre de la Chambre de commerce du Mans et de la Sarthe, et, surtout, à partir de 1955, président départemental de l'Union de défense des commerçants et artisans de la Sarthe.

Ses responsabilités dans les organisations professionnelles amènent naturellement Fernand Bone à s'engager dans la compétition politique, à l'occasion des élections pour la troisième législature de la IVe République : et à conduire dans la Sarthe la Liste d'union et de fraternité française présentée par Pierre Poujade. Ses engagements électoraux reprennent les thèmes d'ensemble qui sont ceux du mouvement poujadiste, insistant sur l'incompétence et la « lâcheté » des députés sortants, la « faillite » du pays, le refus de la « politique », et prônant la convocation d'Etats Généraux : « nous vomissons la politique (...). Nous ne promettons rien, sinon de nettoyer la maison... ».

La France de l'Ouest est marquée par un succès certain du mouvement de Pierre Poujade. De fait, Fernand Bone recueille 26 104 voix sur 197 487 suffrages exprimés, score qui lui permet d'être député de la Sarthe le 2 janvier 1956, en prenant un siège aux Républicains sociaux. A la Chambre, il s'inscrit au groupe d'Union et de fraternité française (poujadiste), puis, le 24 juillet 1957, au groupe paysan. Il est nommé membre de la Commission de la presse (1956, 1957), et de celle du suffrage universel, des lois constitutionnelles, du règlement et des pétitions.

Député actif, il dépose, au cours de cette brève législature, six textes parlementaires : sa proposition de résolution du 15 mai 1956 vise à assurer le rapport effectif de toutes les propositions déposées, tandis que celle du 2 janvier 1958 cherche à faciliter l'engagement d'artistes de variétés dans les cinémas, afin de « remédier au dramatique chômage qui sévissait dans cette profession ».

Il intervient en outre à plusieurs reprises dans les débats parlementaires, notamment à propos des conclusions de plusieurs rapports sur des opérations électorales (Haute-Garonne, Indre-et-Loire, Haute-Savoie). On sait en effet que nombre de députés poujadistes ont été invalidés par l'Assemblée, et Fernand Bone déclarera à ce sujet : « si vous renvoyez nos amis dans leurs départements, ils y feront un travail certainement plus efficace que celui qui se fait dans cette Assemblée. (Ils) sauront défendre les braves gens de France là où ils sont... »

Puis, le 18 octobre 1956, il intervient sur les développements de la situation en Algérie : « les grands empires ne s'effondrent que parce que ceux qui en ont la responsabilité ne savent pas les gouverner (...). L'Algérie hésite à rester française parce que la France ne lui apparaît plus avec son vrai visage de force et de générosité, parce que les gouvernements n'ont su ni maintenir, ni réformer... » Alors qu'il voulait prendre la parole sans l'aval du Président, Fernand Bone est rappelé à l'ordre, le 7 novembre 1956, lors de la discussion très animée sur les événements de Hongrie.

Il s'abstient volontairement lors du vote du 25 octobre 1956 sur la situation à Suez et en Algérie, et la politique générale du Gouvernement, mais vote contre la confiance à Maurice Bourgès-Maunoury (12 juin 1957), contre la ratification des traités de Rome et de l'Euratom (9 juillet 1957), contre l'adoption de la loi-cadre sur l'Algérie (30 septembre 1957, ce scrutin provoquant la chute du gouvernement Bourgès Maunoury), contre la confiance à Pierre Pflimlin (13 mai 1958), contre l'état d'urgence (16 mai 1958), et contre la révision constitutionnelle (27 mai 1958). Le 1" juin 1958, Fernand Bone vote pour la confiance au Général de Gaulle, et, le lendemain, pour la révision constitutionnelle.

Fernand Bone avait épousé, le 5 septembre 1925, Marie Louise Gibault, qui lui donna quatre enfants. Il est décédé à Saint-Ouen en Belin (Sarthe), le 13 mai 1981.