Jean Bonhomme

1924 - 2020

Informations générales
  • Né le 8 juin 1924 à Puylaroque (Tarn-et-Garonne - France)
  • Décédé le 16 octobre 2020 à CAUSSADE (Tarn-et-Garonne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 11 juillet 1968 au 1er avril 1973
Département
Tarn-et-Garonne
Groupe
Union des démocrates pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 avril 1973 au 2 avril 1978
Département
Tarn-et-Garonne
Groupe
Union des démocrates pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIe législature
Mandat
Du 3 avril 1978 au 22 mai 1981
Département
Tarn-et-Garonne
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 2 avril 1986 au 14 mai 1988
Département
Tarn-et-Garonne
Groupe
Rassemblement pour la République

Biographies

Biographie de la Ve République

BONHOMME (Jean)
Né le 8 juin 1924 à Puylaroque (Tarn-et-Garonne)
Décédé le 16 octobre 2020 à Caussade (Tarn-et-Garonne)
Député du Tarn-et-Garonne de 1968 à 1981 et de 1986 à 1988

Jean Bonhomme est né à Puylaroque, dans le Tarn-et-Garonne, le 8 juin 1924, et mort le 16 octobre 2020, dans le même département, à Caussade, dont il fut maire de 1959 à 1989. Il est fils de marchand de bestiaux. Jean Bonhomme entre chez les Francs-tireurs et partisans (FTP) en 1943, au moment où le recrutement de l’organisation déborde le cercle des seuls adhérents et sympathisants communistes. Il rejoint, dès sa création en mars 1945, l’ANACR (Association nationale des anciens combattants et résistants). Ces engagements seront ultérieurement autant d’atouts dans sa carrière politique. A côté des gaullistes « parachutés » ou anciens de la France libre, dont l’implantation dans le département aussi bien que dans la région est incertaine, Jean Bonhomme apparaît en effet tel qu’il est, c’est-à-dire un homme du pays, d’origine modeste, résistant de l’intérieur et issu d’une région orientée à gauche. Une part de sa pérennité d’élu vient de là. A la Libération, il reprend ses études de médecine à la faculté de Toulouse. D’abord externe des hôpitaux de Toulouse, il s’installe ensuite à Caussade où il exerce comme médecin généraliste de 1949 à 1984.

Jean Bonhomme entre en politique à l’occasion des élections cantonales de juin 1961. Il est élu conseiller général du canton de Caussade. Il le demeure jusqu’au renouvellement de 1994 lors duquel il sera défait. Jean Bonhomme est pour la première fois candidat à la députation en mars 1967 dans la 1ère circonscription du Tarn-et-Garonne (Montauban). Sous l’étiquette Union des démocrates pour la République (UDR), il affronte notamment le député sortant socialiste Louis-Jean Delmas, également maire de Montauban depuis 1965. Dans sa profession de foi du premier tour, Jean Bonhomme défend la Ve République, ses institutions, sa politique extérieure, qui a redonné prestige et indépendance à la France, ainsi que sa politique économique et sociale. Il insiste sur l’urgence à devoir passer, dans le Tarn-et-Garonne, de l’agriculture de subsistance à l’économie de marché. En même temps, il défend une approche humaine de la politique, opposant les grands centres urbains aux petites communes, la production de masse à la spécialisation artisanale. Il obtient au premier tour 33,41 % des suffrages exprimés (14 777 voix) contre 35,74 % (15 808 voix) pour Louis-Jean Delmas. Dans sa seconde profession de foi, il attaque directement les « féodalités de notre région » coupant et isolant le département du gouvernement. Il cite explicitement, parmi ces « féodalités », le quotidien régional, La Dépêche du midi. Louis-Jean Delmas, bénéficiant d’un bon report des suffrages communistes de Pierre Juge (13,4 % des suffrages exprimés au premier tour, soit 5 950 voix), est confortablement réélu au second tour avec 53,29 % des suffrages exprimés contre 46,71% pour Jean Bonhomme. En réalité, une bonne part des suffrages du Centre démocratique, représenté dans la circonscription par Elie Bories (13,5 % des suffrages exprimés au premier tour, soit 5 983 voix), a fait défaut à ce dernier. Mais la crise de mai 68 va rebattre les cartes. Les élections législatives du mois suivant s’annoncent tendues. Dans sa profession de foi du premier tour, Jean Bonhomme reprend les mots du Premier ministre, Georges Pompidou, chef de la majorité sortante, parlant de « crise de civilisation ». Il dénonce l’irresponsabilité de l’opposition et rend hommage à la pugnacité du gouvernement qui a agi, selon lui, dans le respect de la loi et des libertés. Jean Bonhomme reconnaît toutefois que le gouvernement doit « tenir davantage compte des différentes tendances de l’opinion représentées au Parlement », et sans doute, ajoute-t-il, doit-il être beaucoup plus libéral en matière d’information. En outre, Jean Bonhomme est favorable à une amnistie complète des meneurs de la révolte étudiante. Il soutient par ailleurs, en bloc, les institutions garantissant, selon lui, les progrès incontestables que connaît la France depuis 1958. Au soir du second tour, Jean Bonhomme (UDR) est largement en tête avec 48,45 % des suffrages exprimés (21 057 voix) contre 34,36% (14 934 voix) pour Louis-Jean Delmas, candidat de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS). Pierre Juge, pour le Parti communiste français (PCF), est loin derrière avec 10,3 % des suffrages exprimés (4 485 voix). Le score du député sortant socialiste a progressé bien plus que celui de Jean Bonhomme à la faveur d’un bon report des suffrages de Georges Bourrel, radical-socialiste (1,39 % des suffrages exprimés, soit 605 voix) et de Pierre Juge (PCF). Néanmoins Jean Bonhomme est élu député au second tour avec 54,74% des suffrages exprimés (24 296 voix), tandis que la 2e circonscription du département reste à gauche, avec la réélection d’Antonin Ver.

A son entrée à l’Assemblée nationale, Jean Bonhomme s’apparente au groupe UDR, au sein de la majorité. Il est membre de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Il est rapporteur pour avis des crédits des services du Premier ministre relatifs à la promotion sociale sur le projet de loi pour 1970 et des crédits des affaires sociales relatifs à la sécurité sociale pour les projets de loi de finances pour 1971 et pour 1972. Jean Bonhomme dépose cinq propositions de loi. La première, le 19 septembre 1969, porte modification de l'article 303 du code civil relatif au droit de garde et de visite. Trois autres propositions, déposées le 9 avril 1970, tendent à uniformiser les délais de congé des baux sans écrit à usage d'habitation, à créer un casier bancaire, ainsi qu’à compléter l'article 2049 du code civil afin de préciser l'objet de la transaction en matière de préjudice corporel. Enfin, le 10 juin 1970, Jean Bonhomme présente une proposition de loi tendant à créer des ressources nouvelles en faveur des organismes d'allocations familiales.
Jean Bonhomme intervient essentiellement, en séance publique, sur les questions sociales, sur la santé et sur l’équipement et le logement. Il est aussi attentif aux questions relatives aux rapatriés. Il prend part à la discussion de la deuxième partie du projet de loi de finances pour 1969. Sur les affaires sociales, le 6 novembre 1968, après avoir souligné le rôle des hôpitaux ruraux, il insiste sur la masse des prestations familiales à servir à ceux qui en ont besoin. Le 14 novembre 1968, au sujet des rapatriés, il propose de créer un impôt sur le capital qui serait un impôt de solidarité. Pour ce qui concerne l’agriculture, le 16 novembre 1968, évoquant les calamités agricoles, il presse le gouvernement de prévoir davantage d’efforts pour les zones de rénovation rurale. A nouveau, lors de la deuxième partie du projet de loi de finances pour 1970, Jean Bonhomme parle des capitales régionales et d’une nécessaire politique de déconcentration. Le 21 novembre 1969, il pose au ministre de l'Équipement et du logement, Albin Chalandon, une question orale sans débat relative à la réglementation en matière de construction. Il prend également part, le 2 décembre 1969, à la discussion du projet de loi portant modification de la loi du 12 juillet 1966 relative à l'assurance maladie et maternité des travailleurs non salariés des professions non agricoles. Il justifie son vote négatif par l’insuffisance des avantages consentis au regard de l'importance des cotisations. Encore au sujet des rapatriés, le 11 juin 1970, Jean Bonhomme appelle à une véritable indemnisation, dit la nécessité d'instituer une contribution nationale exceptionnelle et de créer, pour cela, un fonds d'indemnisation.

Dans la discussion de la deuxième partie du projet de loi de finances pour 1971, sur les affaires sociales et la santé publique, en qualité de rapporteur pour avis, Jean Bonhomme décrit, le 28 octobre 1970, les problèmes de la sécurité sociale, notamment l’importance du volume global du budget social, l’incertitude des prévisions, la complexité des structures des différents systèmes de protection sociale, ainsi que la fragilité des régimes spéciaux. En outre, il fait quelques observations sur la pharmacie, comme l’obligation faite aux officines de verser une remise aux organismes de sécurité sociale. Par ailleurs, en ce qui concerne l’équipement et le logement, Jean Bonhomme, prenant l’exemple de Montauban, pousse au contournement autoroutier des grandes agglomérations. Plus tard, intervenant contre la motion de censure examinée le 21 avril 1971 et déposée par le groupe socialiste dans un contexte de poussée de fièvre dans les universités, il défend le gouvernement et évoque la possibilité de supprimer les aides aux étudiants qui « saccagent au lieu de travailler ». Quant à l’attitude à l'égard de l'opposition, il dénonce son conformisme à l'égard de « l'esprit nouveau ».

Sur le projet de loi de finances pour 1972, dans le domaine de la santé et en qualité de rapporteur pour avis, Jean Bonhomme évoque, le 4 novembre 1971, la réforme à venir des règles de l'inaptitude. Pour ce qui concerne l’éducation nationale, il se plaint de l’accroissement excessif des dépenses de fonctionnement des établissements et se dit favorable à une contribution des élèves et des étudiants à l'entretien des locaux. Dans le domaine de l’agriculture, Jean Bonhomme évoque, le 16 novembre 1971, la production fruitière, les importations en provenance des pays tiers, la politique de soutien des produits agricoles, ainsi que la suppression de la taxe sur les carburants agricoles. Le 2 juin 1972, il pose au ministre de l'Agriculture, Michel Cointat, une question orale avec débat relative à l'arboriculture. Il évoque à cette occasion la crise du secteur, les plantations d'amandiers, les primes à l'arrachage, celles de reconversion et d'orientation, ainsi que la répartition des excédents. Enfin, dans le dernier projet de finances de la législature, en ce qui concerne les affaires sociales, le 6 novembre 1972, Jean Bonhomme parle du danger, d’un point de vue économique, que représentent l'accroissement excessif des charges sociales et la progression des dépenses d'assurance maladie.

Le 28 novembre 1972, Jean Bonhomme fait un rappel au règlement à propos d'une demande de levée d'immunité parlementaire à son encontre pour délit de presse. Il est en effet l'objet d'une plainte pour injures publiques et diffamation avec constitution de partie civile. Celle-ci a été déposée par un rédacteur de La Dépêche du midi, Jean Fabre, que Jean Bonhomme a pris à partie dans son journal politique L'Avenir du Tarn-et-Garonne, journal de droite fondé en 1944 après la disparition de La Croix du Tarn-et-Garonne et qu’il a repris dès ses premiers pas en politique pour lutter contre l’influence de La Dépêche. Pour Jean Bonhomme, qui insiste pour qu’on le dispense de son immunité afin de régler cette affaire, c’est une manœuvre de l'opposition et de La Dépêche du midi qui, depuis dix ans, selon lui, marque une animosité incessante à son égard : « Elle n'a cessé de me traîner dans la boue, de m'injurier, de me diffamer, et fait en sorte que, de victime, je me retrouve inculpé ».

En vue des élections législatives de mars 1973, Jean Bonhomme précise, lors d’une conférence de presse à Montauban, que la pensée philosophique et politique d’Edgar Faure lui paraît « toujours séduisante », celle du moyen terme entre socialisme et libéralisme, dont l’objectif consiste en une refonte de la société sur des bases humanistes, contre l’éristique stérile du combat politicien et partisan. Il se rapproche ainsi du mouvement créé par celui-ci et intitulé « Pour un nouveau contrat social », dont il sera nommé membre du comité directeur en décembre 1979, et qui soutient la majorité sortante. Jean Bonhomme obtient d’être le candidat unique de la majorité dans une élection qui s’annonce très serrée. Il retrouve son adversaire de 1968, Louis-Jean Delmas, maire socialiste de Montauban. Dans sa première profession de foi adressée aux électeurs, après avoir récapitulé ses interventions à l’Assemblée nationale, Jean Bonhomme s’en prend à nouveau aux « vieilles féodalités et aux vieilles tyrannies » dont il ne cesse jamais, selon lui, d’essuyer les coups. Lors du premier tour, le 4 mars 1973, il obtient 39,17 % des suffrages exprimés (18 218 voix) contre 36,23 % (16 852 voix) pour Louis-Jean Delmas. Pierre Juge (PCF) arrive à nouveau loin derrière avec 11,11 % des suffrages exprimés (5 169 voix). Dans sa seconde profession de foi, comprenant que sa réélection se joue sur un fil, Jean Bonhomme met en garde contre la victoire de la gauche que les communistes préempteront si celle-ci parvient au pouvoir. Jean Bonhomme est finalement réélu au second tour le 14 mars à 36 voix près, avec 50,04 % des suffrages exprimés (24 132 voix). Il bénéficie pour cela du report de voix de Michel Cathala pour l’Alliance républicaine indépendante et libérale (2,68 % des suffrages exprimés au premier tour, soit 1245 voix) mais surtout de celles de Georges-Roger Boumendil, candidat du Mouvement réformateur regroupant le Centre démocrate de Jean Lecanuet et le Parti radical de Jean-Jacques Servan-Schreiber, fort de 8,4 % des suffrages exprimés (3 909 voix). Les apports du candidat du Parti socialiste unifié (PSU) Jean-Paul Nunzi (2,4 % des suffrages exprimés, soit 1 117 voix) et de Pierre Juge (PCF) ne suffisent pas à Louis-Jean Delmas. La victoire et la ténacité de Jean Bonhomme surprennent bien des observateurs.

Fidèle gaulliste, Jean Bonhomme soutient la candidature de Jacques Chaban-Delmas à l’élection présidentielle de 1974 et appelle ses électeurs à voter pour lui. Entré au conseil régional Midi-Pyrénées en novembre 1973, il s’en retire au moment des élections législatives et aussi régionales du 16 mars 1986. A l’Assemblée nationale, apparenté au groupe Union des démocrates pour la République, siégeant à nouveau à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, Jean Bonhomme est au cours de la législature particulièrement actif.

Il est rapporteur de plusieurs projets ou propositions de loi. Il présente ainsi, en mai 1973, son rapport sur le projet de loi relatif à la résiliation du contrat de travail à durée indéterminée, puis en juin 1973 celui sur plusieurs propositions de loi relatives à la retraite anticipée des anciens prisonniers de guerre, en avril 1976 celui sur la proposition de loi tendant à supprimer l’affiliation préalable à un régime obligatoire de protection sociale pour l’ouverture du droit et de la liquidation des avantages vieillesse pour la durée du service national, en mai 1976 celui sur le projet de loi relatif à la prévention des accidents du travail, en novembre 1977, ceux sur les projets de loi relatifs au complément familial et à la protection de la maternité dans les départements d’outre-mer et en décembre 1977, celui sur les propositions de loi permettant aux anciens réfractaires, aux anciens déportés du travail et aux anciens combattants et prisonniers de guerre d’accéder à une pension de retraite à taux plein avant 65 ans.

Il est aussi en 1974 et 1975 rapporteur pour avis des crédits de l’Information, pour les projets de loi de finances pour 1975 et 1976.

Jean Bonhomme présente aussi plusieurs propositions de loi. Le 12 avril 1973, il dépose trois propositions de loi sur la création d'un casier bancaire, la modification de l'article 303 du code civil relatif au droit de garde et de visite, l’uniformisation des délais de congé des baux sans écrit et à usage d'habitation. Deux autres propositions, présentées le même jour, tendent à compléter l'article 2049 du code civil afin de préciser l'objet de la transaction en matière de préjudice corporel et à créer des ressources nouvelles en faveur des organismes d'allocations familiales.

Jean Bonhomme pose tout au long de la législature treize questions au gouvernement, sur l’ensemble des sujets d’actualité. Dans ses autres interventions en séance publique, le député du Tarn-et-Garonne affirme ses convictions.

Dans l’une de ses questions au gouvernement, le 25 juin 1975, au nom du respect du droit à l'information, il insiste à nouveau sur le manque d'objectivité de certains monopoles privés existant en matière de presse. Sur un autre sujet, celui de la grève dans les services publics, début octobre 1976, Jean Bonhomme juge nécessaire d'envisager une réglementation plus stricte du droit de grève dans ces services et cite en exemple les mesures prises par le gouvernement travailliste de Grande-Bretagne. En matière de justice, après un fait divers ayant choqué l’opinion en novembre 1977, Jean Bonhomme souligne l’utilité et la nécessité de la peine de mort.

Dans la discussion du projet de loi de finances pour 1974, sur les crédits de l’agriculture et du développement rural, Jean Bonhomme dénonce le caractère excessif de la réglementation nationale et européenne. Il milite pour que soit reconnu le secteur indépendant de l'aviculture. Lors de la discussion générale du premier projet de loi relatif à l'interruption volontaire de la grossesse (IVG), le 14 décembre 1973, il rappelle la légalisation de l’avortement dans certains pays voisins et évoque les femmes seules et abandonnées à l'avortement clandestin après le refus d'un médecin ou le barrage des 5 000 F demandés. Pour lui, il est des moments où les conventions religieuses ou morales doivent céder devant la nécessité. C’est pourquoi il estime indispensable de dépouiller cette affaire de son « contexte passionnel ou politique ». En revanche, le député précise que l'avortement n'est nullement la libération de la femme ; il désapprouve la législation répressive mais approuve les propositions de Claude Peyret (UDR), qui a déposé en juillet 1970 une proposition de loi tendant à légaliser l’avortement en cas de viol seul, dans la mesure où elles cherchent à dissuader du recours à l'avortement. Sur le projet de loi présenté par la ministre de la Santé, Simone Veil, Jean Bonhomme, après avoir affirmé, lors de la discussion du 28 novembre 1974, sa conviction que les familles nombreuses sont plus heureuses que les autres et que « cette loi est sans doute la plus mauvaise de toutes à l'exception de toutes les autres », propose un amendement pour faire bénéficier les femmes ayant avorté de l’aide sociale. Celui-ci est repoussé.

Parmi ses nombreuses interventions, Jean Bonhomme intervient lors des questions orales avec débat notamment, le 16 avril 1975, sur le problème de la presse. Il évoque le « mal moral » dont elle souffre ainsi que la nécessité de la soustraire à l'influence de l'argent et de faciliter le pluralisme de la pensée.

En juin 1975, Jean Bonhomme est nommé secrétaire adjoint du groupe parlementaire d’études des problèmes des producteurs de fruits et de légumes, domaine qui le concerne plus particulièrement, comme député d’un département très arboricole. Il devient en outre, la même année, président de l’Amicale parlementaire des professions libérales de l’Assemblée nationale.

Dans la discussion du projet de loi relatif au développement de la prévention des accidents du travail, en première lecture, le 12 mai 1976, en tant que rapporteur, Jean Bonhomme souligne les apports du projet : l'amélioration de la réparation en cas de faute inexcusable, une procédure raccourcie et plus efficace, la prévention des maladies professionnelles ou encore l'extension des dispositions à l'agriculture. Parmi ses amendements adoptés, l’un concerne les échanges d'information entre les services de l'inspection du travail et les autres services de prévention des caisses régionales d'assurance maladie, un autre limite la liste des personnes pouvant prétendre à la réparation du préjudice moral et un autre oblige la caisse régionale à communiquer à la victime les résultats complets de l'enquête.

Jean Bonhomme est opposé, le 6 juin 1976, au projet de loi portant imposition des ressources provenant de plus-values assimilables à un revenu. Ce projet présente, selon lui, des inconvénients non seulement psychologiques, en multipliant les tracasseries administratives, mais encore économiques, en figeant les biens des entreprises, en gênant la décentralisation industrielle, les créations d'emplois, l'activité, en décourageant les investisseurs, en privilégiant enfin les possesseurs de biens improductifs. Dans la discussion qui suit la déclaration du gouvernement sur la politique générale, le 6 octobre 1976, Jean Bonhomme répond de façon véhémente au tableau « misérabiliste » des conditions d'existence des Français dressé par François Mitterrand, notamment en ce qui concerne les hôpitaux. Dans la première partie du projet de loi de finances pour 1977, Jean Bonhomme évoque les personnalités favorables à l'impôt sur le capital, suite logique d’après lui de la proposition déposée lors d’un précédent débat, le 2 juin 1976, sur la taxation des plus-values. Mais Jean Bonhomme surprend son groupe politique en parlant favorablement de l'impôt sur les grosses fortunes. Celui-ci permettrait en effet une meilleure « mobilité économique ». Pour ce qui touche à l’Université, il évoque, le 10 novembre 1976, le « spectacle désolant » qu’elle offre après les grèves. Il y a d’après lui beaucoup trop d’étudiants, problème auquel s’ajoute « la trahison des enseignants », ces « intellectuels en chaise longue ».

Vice-président de l’intergroupe parlementaire pour l’étude des problèmes des rapatriés et des Français musulmans, Jean Bonhomme estime, le 28 octobre 1977 dans la discussion du projet de loi de finances pour 1978, que le droit à réparation est imprescriptible. Dans la discussion générale autour du projet de loi relatif à l'indemnisation des Français rapatriés d'outre-mer dépossédés de leurs biens, le 29 novembre 1977, il parle de la nécessité d'une réparation morale, politique et matérielle et insiste sur les insuffisances du projet de loi ainsi que sur les conséquences de l'étalement dans le temps de l'indemnisation. Il rappelle en outre le non-règlement du problème des spoliés parmi les rapatriés du Maroc. Enfin, Jean Bonhomme est rapporteur du projet de loi instituant le complément familial dans les départements d'outre-mer, présenté le 6 décembre 1977. Le projet souhaite harmoniser la législation des prestations familiales servies en métropole et dans les Départements d’outre-mer (DOM). Par-là même, il vise plus particulièrement à la généralisation des prestations familiales dans les DOM, ainsi qu’à la protection de la maternité dans ces mêmes départements.

Après avoir démissionné en 1976 de l’association des maires du Tarn-et-Garonne, qu’il estime trop politisée, contrairement à ses statuts, Jean Bonhomme adhère la même année, et dès sa création, au Rassemblement pour la République (RPR) en vue des élections législatives de mars 1978. Il est en position de force au soir du premier tour de scrutin avec 47,46% suffrages exprimés (25 900 voix) contre 30,39% (16 582 voix) pour Hubert Gouze, conseiller municipal de Montauban et secrétaire fédéral du PS. Le large report des 8 084 voix communistes de Guy Catusse (14,81 % des suffrages exprimés), vraisemblablement celui des 918 voix d’André Cerciat pour le Front autogestionnaire (1,68 %), enfin celui des 1 141 voix de Serge d’Ignazio pour Lutte ouvrière (2,09 %) sur Hubert Gouze n’empêchent pas Jean Bonhomme d’être réélu avec une confortable avance au second tour (52,56 % des suffrages exprimés contre 47,44% pour le candidat socialiste, soit 30 165 voix contre 27 230 voix). Pour cela, il a bénéficié du report de voix d’Henri Nicol, inspecteur du trésor public à Montauban, sans étiquette, « libre et républicain » (2,39 %, soit 1 304 voix), d’une partie des voix des abstentionnistes du premier tour, enfin des voix du candidat du Front national (FN) Jacques Maries (1,17 %, soit 638 voix).

A l’Assemblée nationale, Jean Bonhomme retrouve le groupe RPR et la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Le 11 mai 1978, il présente une proposition de loi visant à étendre aux bénéficiaires de la loi du 22 août 1950, établissant le statut du réfractaire, et de la loi du 14 mai 1951, relative au statut des personnes contraintes au travail en pays ennemi, en territoire français occupé par l'ennemi, ou en territoire français annexé par l'ennemi, les disposition de la loi du 21 novembre 1973 permettant aux anciens combattants et aux anciens prisonniers de guerre de bénéficier, entre soixante et soixante-cinq ans, d'une pension de retraite calculée sur le taux applicable à l'âge de soixante-cinq ans. Au nom de la commission des affaires sociales, Jean Bonhomme rend plusieurs rapports, notamment sur des propositions de loi dont l’une, le 6 décembre 1979, qui tend à éviter que l'exercice du droit de grève par les personnels de l'EDF, ne paralyse la vie économique de la nation. Le 4 juin 1980, Jean Bonhomme rend un autre rapport sur un projet de loi qui vise à instituer une assurance veuvage en faveur des conjoints survivants ayant ou ayant eu des charges de famille.

Jean Bonhomme adresse cinq questions au gouvernement durant la législature. L’une, posée le 16 mai 1979, concerne le droit de grève dans les services publics. Jean Bonhomme juge nécessaire de garantir à la population la continuité du service public et de permettre au droit de grève de s'exercer uniquement « dans le cadre des lois qui le réglementent ». Il revient sur cette question le 7 novembre 1979 en faisant part de l’exaspération des passagers des transports aériens qui ne veulent pas devenir « otages » d'un conflit de travail. La détermination gouvernementale ne lui semble pas assez ferme. Selon lui, l'exercice du monopole par certains services publics implique l'obligation d'assurer la régularité et la continuité du service. Une troisième question, cette fois-ci sur la situation de l'agriculture, le 14 mai 1980, lui permet de faire part de la progression du produit brut des exploitations agricoles de son département. Il s’inquiète simplement des disparités régionales. Le 29 octobre 1980, à la suite de la déclaration du Premier ministre d'Israël, Menahem Begin, après l'attentat de la rue Copernic, Jean Bonhomme exige du gouvernement une réplique ferme à la mise en accusation de la politique étrangère de la France. Il pose enfin une question orale sans débat, le 20 avril 1979, sur la nécessité selon lui d'informer les Français du danger de la raréfaction de l'énergie ainsi que de la portée et des conséquences de l'entreprise nucléaire sur l’environnement.

Dans le projet de loi de finances pour 1979, dans le domaine de la justice, le 24 octobre 1978, Jean Bonhomme répète son opposition à la suppression de la peine de mort en soulignant la position contradictoire des abolitionnistes favorables à l'avortement. Il parle de la nécessité de protéger la société contre les criminels. Lors de la discussion générale autour du projet de loi sur l'adaptation du VIIe Plan, le 28 novembre 1978, Jean Bonhomme évoque entre autres l’arrêt prochain de la croissance du fait de la raréfaction de l'énergie. Le pays doit donc selon lui se préparer à affronter les conséquences de l'épuisement des ressources pétrolières. Sur le projet de loi de finances en vue de 1980, en ce qui concerne les transports, Jean Bonhomme informe du mauvais état de la route nationale 20 reliant Paris à Toulouse et déplore l’absence de concertation dans la détermination des tracés d'autoroutes. Au sujet du projet de loi relatif à l'interruption volontaire de grossesse, le 28 novembre 1979, Jean Bonhomme estime simplement impossible de revenir à la situation d'avant 1974 et précise, contre les opposants, qu’il n’y a pas eu d'augmentation du nombre des avortements consécutive à cette loi. Comme rapporteur du projet de loi tendant à instituer une assurance veuvage en faveur des conjoints survivants ayant ou ayant eu des charges de familles, Jean Bonhomme qualifie, le 23 juin 1980, le veuvage de risque social. C’est pourquoi des dispositions sont nécessaires selon lui pour améliorer le sort des veuves, comme l’extension du droit à pension de réversion, la création de l'allocation de parent isolé ou bien l’octroi d'une allocation forfaitaire de chômage. Dans le projet de loi de finances pour 1981, à nouveau à propos de la peine de mort, Jean Bonhomme parle, le 5 novembre 1980, du « surréalisme » des abolitionnistes dans une période de recrudescence d'actes de terreur. Enfin, pour ce qui touche à la santé, il s’alarme, le 17 novembre 1980, de l’accroissement excessif des dépenses de santé au détriment des autres dépenses sociales. Le 2 avril 1981, Jean Bonhomme est élu vice-président de l'Assemblée nationale.

Son dernier succès aux législatives de mars 1978 revêt un caractère exceptionnel, puisqu’il est le seul élu RPR de la région Midi-Pyrénées, avec Jacques Godfrain, dans la 3e circonscription de l’Aveyron. Cela autorise Jean Bonhomme à prendre des positions très critiques à l’égard de Jacques Chirac, président du RPR. Très hostile à la gauche, Jean Bonhomme demande notamment, en décembre 1978, au groupe RPR « de tout faire pour que réussisse la politique du gouvernement », malgré l’hostilité grandissante de l’ancien Premier ministre pour le chef de l’Etat, et il exprime « son désaccord profond avec tout ce qui se passe au RPR » depuis l'appel de Cochin lancé par Jacques Chirac le 6 décembre 1978. Toutefois, en juin 1980, Jean Bonhomme adresse à Jacques Chirac une lettre ouverte, qu’il veut de bon conseil en vue de l’élection présidentielle : « Quoi que vous pensiez du président de la République, faites attention à ne pas dégrader la légitimité qu'il personnifie. Outre que les Français n'aiment pas ça, il ne faut pas semer le trouble dans une société inquiète et fragile qui s'amarre comme elle peut au pilier institutionnel qui lui est nécessaire. Comme il faut une majorité, faites un effort (dont je reconnais qu'il sera méritoire) pour ne pas briser l'unité de cette majorité en faveur de laquelle vous avez si ardemment lutté, et qui est, elle aussi, nécessaire au bon fonctionnement des institutions. » Jean Bonhomme souhaite que le RPR soutienne explicitement Valéry Giscard d’Estaing afin de parer à la « menace socialo-communiste » et de sauver ainsi l’héritage gaulliste. Face à l’échec de l’union et quoique très réservé à l’égard de Jacques Chirac, Jean Bonhomme préside toutefois son comité de soutien dans le Tarn-et-Garonne.

Après la victoire de François Mitterrand à l’élection présidentielle, le 10 mai 1981, et la dissolution de l’Assemblée nationale, Jean Bonhomme se lance, le mois suivant, dans une campagne législative difficile. A nouveau opposé à Hubert Gouze, il alerte ses électeurs sur les conséquences déjà manifestes des premières mesures de la gauche au pouvoir : un isolement diplomatique, une baisse de la production d’énergie depuis la suspension du programme nucléaire, la promesse d’emplois trahie après l’abandon de la construction de la centrale de Golfech (alors qu’il ne s’agit que d’une suspension provisoire) et l’état des finances qu’il juge d’ores et déjà catastrophique à la suite des revalorisations de différentes allocations sociales. En outre, Jean Bonhomme met en garde ses électeurs contre le « mirage » socialiste dont les premières victimes sont, selon lui, les entreprises. De plus, l’alliance entre les socialistes et les communistes laisse prévoir, d’après lui, une instabilité politique. Enfin, Jean Bonhomme conteste l’alternance. Il s’agit en réalité d’un monopole de la gauche, déjà présente dans les syndicats, le monde de la culture, les universités et l’information, si bien que, dans le cas d’un gouvernement de gauche, le pays serait entre les mains d’un seul parti. Pour cette raison, il est impératif que la droite et le centre restent unis pour reprendre en main le gouvernement. Le premier tour de scrutin est des plus serrés. Jean Bonhomme devance d’une très courte tête le candidat socialiste Hubert Gouze (44,62 % des suffrages exprimés contre 44,28 %, soit un peu moins de 200 voix d’écart sur près de 51 500 votants). Guy Catusse (PCF) arrive en troisième position avec 9,58 % des suffrages exprimés (4 854 voix) devant Jacqueline Santi pour Lutte ouvrière (1,51 %, soit 764 voix). En vue du second tour, Jean Bonhomme lance un appel aux abstentionnistes, en vain. Hubert Gouze est confortablement élu avec 54,82 % des suffrages exprimés (30 003 voix), le candidat gaulliste ne ralliant que 45,18% des suffrages exprimés.

Jean Bonhomme se replie sur ses activités de maire, de conseiller général et de conseiller régional. Sans surprise, c’est lui que le parti choisit comme tête de liste de la coalition RPR-UDF dans le Tarn-et-Garonne à l’occasion des élections législatives de mars 1986 au scrutin départemental à la proportionnelle. Sur un ton ironique, Jean Bonhomme se moque des « cinq ans de socialisme à la française » responsables du chômage, des difficultés des entreprises, de l’insécurité et de l’immigration incontrôlée, thème tout à fait neuf chez Jean Bonhomme et, plus relativement, au RPR mais qu’explique la percée dans l’opinion du Front national. En outre, il accuse, sans le citer, le journal La Dépêche du midi de cacher la réalité de l’état du département aux électeurs. Jean Bonhomme est élu député RPR du Tarn-et-Garonne en même temps que son concurrent socialiste Hubert Gouze. Toutefois, il se présente aux élections sénatoriales du 28 septembre 1986 afin de concurrencer la gauche dans le département comme il l’a fait lors des élections législatives. C’est un échec ; il est devancé par Jean-Michel Baylet pour le Mouvement radical de gauche (MRG), président du conseil général, député de la 2e circonscription et ancien ministre du gouvernement Fabius. C’est également sa famille qui contrôle La Dépêche du midi.

A l’Assemblée nationale, Jean Bonhomme est membre du groupe RPR et siège à la commission des affaires étrangères. A ce titre, il est nommé, le 4 décembre 1986, rapporteur d’un projet de loi autorisant l'approbation d'un accord entre la France et le Yémen sur l'encouragement et la protection des investissements. Il est rapporteur d’un deuxième projet de loi, le 11 décembre 1986, qui tend à autoriser la ratification d'une convention européenne sur la violence et les débordements de spectateurs lors de manifestations sportives et notamment de matches de football. Enfin, le 12 décembre 1987, Jean Bonhomme est nommé rapporteur d’un projet de loi autorisant l'approbation d'un accord international sur le cacao.

Jean Bonhomme adresse deux questions au gouvernement. La première, posée le 30 avril 1986 dans le contexte d’une manifestation devant l'ambassade d'Afrique du Sud à Paris, porte sur les atteintes aux droits de l'Homme. Le gouvernement, très hostile à l’apartheid, donne l’impression, selon Jean Bonhomme, d'une « indignation sélective et sporadique » devant ces atteintes à l’échelle du monde. Le 12 novembre 1986, il déplore l’absence voulue de tout représentant du gouvernement à l'occasion de la visite du président de la République sud-africaine, Pieter Botha, venu inaugurer à Longueval dans la Somme un mémorial aux soldats sud-africains tombés en France lors des deux guerres mondiales. Le secrétaire d'Etat français aux Anciens Combattants, Georges Fontes, ayant décliné l'invitation à se rendre à la cérémonie, Pieter Botha est accueilli par un sous-préfet. Un important service d'ordre français et sud-africain tient à distance de nombreux manifestants anti-apartheid. Au cours d'une conférence de presse donnée à Paris, Pieter Botha, qui n'a pu rencontrer aucune personnalité politique française, se plaint du manque de courtoisie du gouvernement français à son égard. Jean Bonhomme parle de l’ingratitude de la France envers les soldats sud-africains et d’une « discrimination » faite entre les chefs d'Etat en visite en France. Il évoque enfin les relations diplomatiques qu’entretient la France avec d’autres pays, où les droits de l'Homme sont bafoués.

Au sujet d’un projet de loi relatif aux conditions d'entrée et de séjour des étrangers en France, le 16 juillet 1986, en première lecture, Jean Bonhomme dit la nécessité de limiter le nombre des immigrés dans les « logements ». Dans le projet de loi de finances pour 1987, dans le domaine des affaires sociales et de l’emploi, le 6 novembre 1986, il faut, d’après lui, supprimer les crédits destinés à la prise en charge des dépenses occasionnées par l'interruption volontaire de grossesse. Lors de la discussion autour d’un projet de loi relatif à la famille, le 19 novembre 1986, Jean Bonhomme prétend que le principe de la distribution égalitaire des prestations familiales est anachronique : il juge que l’avenir est au développement des aides sélectives, à l’intégration des allocations dans le revenu des personnes physiques.

Jean Bonhomme dépose deux propositions de loi. La première, le 8 juillet 1987, tend à limiter le droit de grève en vue de préserver l'équilibre économique et social de la nation. Dans une question au gouvernement datée du 25 novembre 1987, il insiste une nouvelle fois sur la nécessité de réglementer le droit de grève, comme une décision du Conseil constitutionnel le laisserait entendre, d’après lui. Sa deuxième proposition de loi, présentée le 2 février 1988, est relative aux travailleurs indépendants de l'agriculture.

Fidèle à sa famille politique, Jean Bonhomme soutient Jacques Chirac lors de l’élection présidentielle des 24 avril et 8 mai 1988, regrettant toutefois la désunion entre le RPR et l’UDF. Il accepte de se lancer dans la nouvelle campagne des élections législatives des 5 et 12 juin 1988 après que les deux partis sont enfin convenus de la nécessaire union. Comme ces élections marquent un retour au scrutin majoritaire uninominal à deux tours, Jean Bonhomme se trouve une nouvelle fois opposé à Hubert Gouze dans la nouvelle 1ère circonscription du Tarn-et-Garonne. Dans sa première circulaire de campagne, il dresse un bilan calamiteux du « socialisme au pouvoir », en évoquant notamment le chômage, l’endettement de l’Etat ou la tentative de mettre la main sur l’école libre. Comme en 1981, il s’agit, selon Jean Bonhomme, de ne pas livrer le pays à la « gauche ». Au premier tour, qui oppose quatre candidats, le socialiste Hubert Gouze devance largement Jean Bonhomme avec 46,35% des suffrages exprimés (23 444 voix) contre 39 % pour ce dernier (19 724 voix). Robert Boirot (FN) est troisième avec 8,81 % des suffrages exprimés (4 454 voix) tandis que Joëlle Greder (PCF) est dernière avec 5,85 % (2 957 voix). Bénéficiant du report d’une partie des suffrages du Front national, Jean Bonhomme atteint 47,37 % (25 842 voix) des suffrages exprimés au second tour contre 52,63 % pour Hubert Gouze (28 712 voix). Ne se représentant pas aux élections municipales de 1989, il demeure uniquement conseiller général jusqu’en 1994.

Jean Bonhomme reste une figure historique de la droite gaulliste en Midi-Pyrénées en général et dans le Tarn-et-Garonne en particulier. Son passé de résistant, sa persévérance, sa popularité, sa fidélité au parti gaulliste le font unanimement estimer de ses soutiens comme de ses adversaires politiques. Au sein du RPR, les positions de Jean Bonhomme ont pu surprendre. Toujours enclin à l’union avec l’UDF, appelant ouvertement Jacques Chirac à s’accommoder de Valéry Giscard d’Estaing pour empêcher la gauche d’arriver au pouvoir, Jean Bonhomme était notamment favorable à l’impôt sur les grandes fortunes mais catégoriquement opposé à l’abolition de la peine de mort.