Maurice, Louis Richard
1832 - 1888
Député au Corps législatif de 1863 à 1870 et ministre, né à Paris le 26 octobre 1832, mort à Paris le 4 novembre 1888, fils d'un riche agent d'affaires, il étudia le droit, s'inscrivit au barreau, et travailla quelque temps chez un avocat à la cour de Cassation.
Lors des élections générales pour le Corps législatif en 1863, M. Maurice Richard, dont le père avait acquis des propriétés dans Seine-et-Oise, se porta comme candidat indépendant dans la 4e circonscription de ce département, et fut élu député par 13,527 voix (23,240 votants, 27,304 inscrits), contre 9,570 au général Mellinet, candidat officiel. Il siégea au centre gauche, se lia avec M. Emile Ollivier et le suivit dans son évolution politique. Un discours qu'il prononça, le 16 mars 1868, sur le droit de réunion, fut remarqué.
Le 24 mai 1869, il fut réélu par 16,780 voix (28,213 votants, 31,047 inscrits), contre 11,008 à M. Ernest Baroche, et 330 à M. Peteau de Maulette. Il se rangea alors dans le tiers parti et signa l'interpellation des 116. Le 2 janvier 1870, M. E. Ollivier, ayant été chargé de former un nouveau cabinet, créa pour lui un ministère des Beaux-Arts. Le 14 avril, il eut par intérim le portefeuille de l'Instruction publique, et devint, le 15 mai, ministre des Lettres, Sciences et Beaux-Arts. Pendant son administration, il recula jusqu'à 30 ans la limite d'âge pour le concours des prix de Rome, publia pour le salon de 1870 un règlement qui remettait à l'élection des artistes le choix du jury, facilita l'exploitation de certains théâtres, et offrit au peintre Courbet la croix de la Légion d'honneur, que celui-ci refusa. M. Maurice Richard perdit son portefeuille le 8 août 1870. Veuf de Mlle Estienne, il avait épousé, le mois précédent, Mlle Bouruet-Aubertot, fille des riches propriétaires du Gagne-Petit ; la révolution du 4 septembre le rendit à la vie privée.
Eloigné dès lors des affaires publiques, il se rangea, lors de la scission qui se produisit dans le parti bonapartiste, du côté du prince Napoléon, dont il resta le familier et l'ami. C'est dans son château de Millemont (Seine-et-Oise) que le prince reçut du gouvernement de M. Thiers, en 1872, l'ordre de quitter la France. M. Maurice Richard était conseiller général de Seine-et-Oise pour le canton de Montfort-l'Amaury. Candidat aux élections législatives du 20 février 1876, dans l'arrondissement de Rambouillet, il échoua avec 4,028 voix, contre 8,586 à l'élu républicain, M. Carrey, et 2,066 à M. Joubert, et ne se représenta plus.