Augustin, Joseph Gorsse
1784 - 1868
Député au Corps législatif de 1852 à 1868, né à Albi (Généralité de Toulouse, France) le 20 septembre 1784, mort à Albi (Tarn, France) le 6 mars 1868, fils de Raymond-Antoine-Olivier Gorsse, syndic du diocèse d'Albi, membre des états du Languedoc, et de Marie-Louise-Françoise de Pruines, il entra à l'Ecole polytechnique en 1802, passa ensuite à l'Ecole d'application de l'artillerie et du génie, et fit campagne, dès 1806, sur les côtes de l'Adriatique.
Il combattit ensuite en Espagne sous les ordres du maréchal Ney, fut fait chevalier de la Légion d'honneur, devint capitaine d'artillerie le 11 janvier 1810, resta en Portugal et en Espagne jusqu'en 1813, prit part aux sièges de Ciudad-Rodrigo et d'Almeida, remplit plusieurs missions de confiance à Bayonne, à Valladolid, etc., fut blessé et fait prisonnier au siège de Saint-Sébastien, et fut promu chef d'escadron d'artillerie le 25 novembre 1813. De retour en France, après trois mois de captivité en Angleterre, il fut attaché à la manufacture d'armes de Versailles.
Compris dans les mesures générales relatives au licenciement et à la réorganisation de l'armée, il fut mis en non-activité du 21 novembre 1815 au 28 février 1817, époque à laquelle le gouvernement royal le nomma sous-directeur des forges de l'Ouest à Rennes. Directeur de la manufacture d'armes de Mutzig (Bas-Rhin) le 8 mars 1824, puis sous-inspecteur de la fonderie de Strasbourg le 23 janvier 1828, M. Gorsse fut élevé au grade de colonel (18 septembre 1831) et se vit confier le poste d'inspecteur des fonderies de Paris. Commandeur de la Légion d'honneur depuis le 27 avril 1838, il fut promu maréchal-de-camp le 13 juin 1841 et commanda l'artillerie de Toulouse. En cette qualité il eut à réprimer des troubles qui éclatèrent à propos du recensement.
Admis dans la section de réserve du cadre de l'état-major général (21 septembre 1846), le général Gorsse entra seulement alors dans la vie politique; il présida en 1847 le banquet réformiste d'Albi, devint conseiller général du Tarn et se présenta dans ce département, le 26 novembre 1848, lors d'une élection partielle, comme candidat à l'Assemblée constituante; mais il échoua, avec 3,378 voix seulement, sur 37,832 votants.
Partisan du gouvernement présidentiel de L.-N. Bonaparte, le général Gorsse fut candidat officiel au Corps législatif dans la 3e circonscription du Tarn, et fut élu député, le 29 février 1852, par 20,811 voix (23,460 votants, 36,545 inscrits), contre 2,108 voix à M. Constans-Saint-Sauveur.
Il prit part au rétablissement de l'Empire, vota avec la majorité dynastique, fut maire d'Albi de 1853 à 1859, et obtint successivement sa réélection comme député : le 22 juin 1857, avec 19,095 voix (19,255 votants, 30,275 inscrits), et, le 1er juin 1863, dans la 1re circonscription du Tarn, avec 21,121 voix (23,899 votants, 37,240 inscrits), contre 7,656 au baron Decazes. M. Gorsse soutint le gouvernement impérial jusqu'à sa mort (1868). Son fils, le baron Raymond Gorsse (V. ce nom), le remplaça au Corps législatif.