Edouard, Henri, Jean Bonnefous

1907 - 2007

Informations générales
  • Né le 24 août 1907 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 24 février 2007 à Paris (Paris - )

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Seine-et-Oise
Groupe
Union démocratique et socialiste de la Résistance
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Seine-et-Oise
Groupe
Union démocratique et socialiste de la Résistance
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Seine-et-Oise
Groupe
Union démocratique et socialiste de la Résistance et du RDA

Fonds d'archives

La majeure partie des archives d’Édouard Bonnefous est conservée aux Archives de l’Assemblée nationale et couvre la période 1902-1997. Ce fonds a été donné en plusieurs fois à l’Assemblée nationale, entre 2005 et 2007, par Édouard Bonnefous lui-même et par sa famille. Il représente plusieurs dizaine de mètres linéaires.
Certaines photographies (1930-1958) sont classées sous la cote 8 J.
Le reste des archives n’est pas classé, mais bénéficie d’un état sommaire de description. Les documents sont communicables sous réserve des délais fixés par l’Instruction générale du Bureau de l’Assemblée nationale.

Les archives relatives aux activités sénatoriales d’Édouard Bonnefous, produites entre 1920 et 1986, sont conservées aux Archives du Sénat sous la cote 3 EO. Ce fonds de 12,5 mètres linéaires a été donné par la famille en 2005. Il n’est pas classé mais fait l’objet d’un état de sommaire de description. Les documents sont communicables sous réserve des délais fixés par l’Instruction générale du Bureau du Sénat.

Un fonds Édouard Bonnefous, de 6 mètres linéaires, a également été déposé aux Archives départementales des Yvelines, sous la cote 97 J. Il couvre la période 1944-1968 et se compose majoritairement de documents électoraux, décrits dans un répertoire numérique. L’accès à ces archives est soumis à autorisation.

En 2011, quelques papiers privés d’Édouard Bonnefous (carnets, agendas, notes et correspondance couvrant les années 1931 à 2003) ont été donnés par sa famille à la Bibliothèque de l’Institut de France. Ces archives ne sont pas classées mais sont décrites dans un récolement sommaire. La communicabilité de ces documents est soumise au règlement de la Bibliothèque de l’Institut de France.

La Fondation Édouard Bonnefous a pour mission de décerner annuellement un Grand Prix, sur proposition d’un jury de l’Institut, et trois Prix sur proposition de trois sections de l’Académie des sciences morales et politiques qui proposent un lauréat tous les deux ans. La Fondation assure également la conservation des archives personnelles de ce député. Plus d'informations sont disponibles sur le site de l'Institut de France.

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 24 août 1907 à Paris

Député de Seine-et-Oise de 1946 à 1958

Ministre du Commerce du 20 janvier au 8 mars 1952

Ministre d'Etat du 8 janvier au 28 juin 1953

Ministre des Postes, télégraphes et téléphones du 23 février 1955 au 1er février 1956

Ministre des Travaux publics, des transports et du tourisme du 13 juin 1957 au 1er juin 1958

Fils de Georges Bonnefous, ancien ministre, qui a été un collaborateur de Raymond Poincaré et d'Aristide Briand, le jeune Edouard fait ses études au lycée Janson-de-Sailly et à l'école Fontanes à Paris. Il est diplômé de l'Ecole libre des sciences politiques et de l'Institut des hautes études internationales. Jusqu'à la guerre, il s'oriente vers l'économie politique et la politique étrangère. Il fait de nombreux voyages d'études à travers le monde et fonde, avec le recteur Sarailh, l'Institut des hautes études d'Amérique latine. Il exerce aussi une activité littéraire : journaliste, critique de théâtre, il collabore, en 1937, à La Journée industrielle, de C.J. Gignoux et à l'hebdomadaire Le National de Pierre Taittinger. Il publie régulièrement des reportages et des études économiques. En septembre 1939, Edouard Bonnefous est mobilisé dans l'infanterie. En 1941, il entre dans la Résistance. En 1944, il est membre du Comité départemental de libération de Seine-et-Oise. De ce moment date son entrée dans la vie politique active. Parallèlement, avec André Siegfried et Roger Seydoux, il participe à la réfondation de l'Année politique.

Aux élections du 21 octobre 1945, pour la première Assemblée nationale Constituante, Edouard Bonnefous est candidat en deuxième position, sur une « Liste de concentration républicaine » dans la deuxième circonscription de Seine-et-Oise. Sur 430 338 électeurs inscrits et 359 798 suffrages exprimés, les huit sièges à pourvoir vont aux trois grands partis de la Libération, trois sièges au Parti communiste, qui regroupe 118 109 suffrages, trois autres au Mouvement républicain populaire, avec 100 142 suffrages, les deux derniers à une liste S.F.I.O., avec 70 968 suffrages. La liste d'Edouard Bonnefous ne réunit que 26 048 suffrages. Dans les mois qui suivent, il est un des initiateurs du Rassemblement des gauches républicaines dans le département. En juin 1946, aux élections à la seconde Assemblée nationale Constituante, sur 429 446 électeurs inscrits et 364 617 suffrages exprimés, la liste du R.G.R. où Edouard Bonnefous figure en deuxième position, a un élu avec 35 808 voix. Les autres sièges vont au Parti communiste, trois élus avec 117 834 suffrages, au M.R.P., deux élus avec 104 335 suffrages, à la S.F.I.O., un élu avec 70 091 suffrages et au Parti républicain de la liberté, un élu avec 36 549 suffrages. En revanche, pour les élections législatives du 10 novembre, la liste du R.G.R., qui reçoit l'appui de l'Union gaulliste, fait plus que doubler ses voix. Pour neuf sièges à pourvoir, sur 441 283 électeurs inscrits et 358 267 suffrages exprimés, le Parti communiste, avec 124 712 voix, arrive en tête et a quatre élus, le M.R.P., avec 83 715 voix, a deux élus, le R.G.R., avec 77 647 voix, emporte deux sièges, le dernier échoit à la S.F.I.O. avec 48 812 voix.

Une fois son élection validée, le nouveau député de Seine-et-Oise est nommé membre de la Commission du suffrage universel, du règlement et des pétitions et de la Commission des affaires étrangères. Secrétaire de cette dernière en janvier 1947, il en devient le président en janvier 1948 et le demeure tout au long de la législature. En 1948, il est délégué de la France aux Nations-Unies. Il devient membre de l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe à Strasbourg. En 1950, il publie un ouvrage sur les problèmes européens, L'Idée européenne et sa réalisation. Il est président ou vice-président de plusieurs groupes parlementaires, France-Amérique latine, France Etats-Unis, France-Belgique, France-Autriche, etc. Il est aussi président du Comité parlementaire du commerce et vice-président de la Société d'économie politique. A l'Assemblée, il est inscrit au groupe de l'Union démocratique et socialiste de la Résistance. Il se montre un parlementaire fort actif et se révèle un bon orateur. Il dépose plusieurs propositions de loi et de résolution en matière fiscale. Mais ses interventions portent en séance sur les grandes questions de politique internationale. Il est rapporteur du Plan Marshall et du traité franco-britannique pour la Commission des affaires étrangères. Il défend particulièrement le rapprochement avec les Etats-Unis. En ce qui concerne la politique à l'égard de l'Allemagne, il fait part de ses craintes : « Le danger, indique-t-il en novembre 1949, c'est que le relèvement allemand soit fait plus vite que l'unité de l'Europe ».

Partisan de la construction européenne, lors du débat sur la ratification du traité de la C.E.C.A., il marque les conditions d'un succès : « Il faut qu'on sache aussi bien en France qu'à l'étranger que notre pays reste décidé à construire l'Europe à condition que tous les Européens acceptent d'y participer, qu'il n'acceptera jamais de s'engager à un nombre réduit de participants, qu'il s'agisse de l'autorité politique, de l'armée ou de toute autre commission européenne ».

Aux élections législatives du 17 juin 1951, Edouard Bonnefous mène une liste du R.G.R. et d'Union des indépendants, des paysans et des républicains nationaux. La profession de foi indique l'intention de former « une union anticommuniste », et se montre critique vis-à-vis des partis de l'ancien tripartisme, mais aussi du « pouvoir personnel ». Le programme s'annonce avant tout comme une défense « du contribuable et des consommateurs ». Dans cette deuxième circonscription de Seine-et-Oise, aucun apparentement n'est conclu. La répartition des neuf sièges s'effectue à la proportionnelle. Sur 448 600 électeurs inscrits et 363 970 suffrages exprimés, les communistes, avec 115 870 voix, arrivent en tête et emportent trois sièges, le Rassemblement du peuple français, avec 102 577 voix, obtient deux sièges, les quatre autres vont respectivement à la liste R.G.R., 34 921 voix, à la S.F.I.O. 36 504 voix, au M.R.P., 28 674 voix et au Parti radical avec 24 083 voix.

Edouard Bonnefous retrouve la présidence de la Commission des affaires étrangères. Il est aussi membre de la Commission du suffrage universel, du règlement et des pétitions puis de la Commission des finances. Le 10 août 1951, il est nommé membre suppléant de l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe. Il commence une carrière ministérielle dans le gouvernement Edgar Faure, du 20 janvier au 8 mars 1952 où il exerce la responsabilité de ministre du Commerce. La même année, il publie un autre ouvrage sur la question européenne, L'Europe face à son destin. Le 8 janvier 1953, il est appelé dans le cabinet que forme René Mayer comme ministre d'Etat. II le demeure jusqu'au 28 juin. En juillet, il est élu président du groupe parlementaire de l'U.D.S.R. et conserve cette responsabilité jusqu'en février 1955. La question de la Communauté européenne de défense l'amène à déposer plusieurs demandes d'interpellation. Le 17 novembre 1953, il prend parti contre une construction de l'Europe autour de l'Allemagne. Le 30 août 1954, il vote pour la question préalable qui amène le rejet de la C.E.D. Le 4 février 1955, dans le vote de confiance qui entraîne la chute du gouvernement Mendès-France, Edouard Bonnefous s'abstient volontairement. Le 23 février, Edgar Faure l'appelle pour occuper le ministère des Postes, télégraphes et téléphones où il restera jusqu'à la formation du gouvernement Guy Mollet en février 1956, au lendemain des élections consécutives à la dissolution de l'Assemblée. En 1955, au Conseil de l'Europe, il présente un plan d'organisation européenne des postes et télécommunications.

Aux élections du 2 janvier 1956, douze listes s'affrontent pour neuf sièges à pourvoir dans la deuxième circonscription de Seine-et-Oise. Comme en 1951, aucun apparentement n'est conclu. La liste R.G.R. que mène Edouard Bonnefous entend lutter contre « le sabotage du relèvement national organisé par le Parti communiste, le dirigisme sous toutes ses formes, l'injustice fiscale, la dégradation de l'autorité de l'Etat et l'instabilité ministérielle », promouvoir « l'union des républicains contre le communisme et le pouvoir personnel, la restauration vigoureuse du régime républicain, l'abandon d'une fiscalité étouffante, la réforme de l'Etat, la liberté d'enseignement, de conscience et de pensée ». Sur 544 555 électeurs inscrits et 448 365 suffrages exprimés, la liste communiste, avec 141 741 voix, conserve ses trois sièges, le Parti radical, avec 57 152 voix, la S.F.I.O. avec 42 876 voix, le R.G.R. avec 41 709 voix, le Centre national des indépendants paysans, avec 39 437 voix et le M.R.P. avec 25 201 voix, ont chacun un siège.

L'élection du député de Seine-et-Oise est validée le 20 janvier et le 31, il est nommé membre titulaire de la Commission des finances. Le 2 février, il est à nouveau élu président du groupe parlementaire de l'U.D.S.R. Le 23 février, il est réélu membre suppléant à l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe. Il est aussi membre du Conseil supérieur de la recherche scientifique et du progrès technique.

Dans les débats sur la question algérienne, il est amené, à plusieurs reprises, à mettre l'accent sur « la solidarité occidentale » nécessaire à toute solution. Ainsi, le 12 mars, dans la discussion sur l'attribution des pouvoirs spéciaux en Algérie, il déclare : « Nous nous comportons, en fait, comme si nous étions décidés à faire le jeu du bloc soviétique à qui son unité et sa discipline permettent de prendre toutes les initiatives ». Il intervient aussi pour appeler au renforcement de la cohésion de la Communauté atlantique.

En mai 1957, il est appelé à la vice-présidence de l'Assemblée de l'Union européenne occidentale. Le 13 juin, dans le gouvernement Bourgès-Maunoury, il devient ministre des Travaux publics, des transports et du tourisme et occupe les mêmes fonctions dans les deux derniers gouvernements de la IVe République, ceux de Félix Gaillard du 6 novembre 1957 au 15 avril 1958 et de Pierre Pflimlin du 15 avril au 1er juin 1958. Entre temps, il est nommé membre du Haut conseil de l'aménagement du territoire et est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques. Dans la crise de mai 1958, Edouard Bonnefous accepte le retour du général de Gaulle aux affaires : le 1er juin il vote la confiance, et le 2, les pleins pouvoirs.