Edouard, Denis, Marie, Joseph Alliot

1900 - 1981

Informations générales
  • Né le 26 février 1900 à Wassigny (Aisne - France)
  • Décédé le 16 novembre 1981 à Cateau-cambrésis (Nord - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Aisne
Groupe
Indépendants et paysans d'action sociale
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Aisne
Groupe
Indépendants et paysans d'action sociale

Biographies



Né le 26 février 1900 à Wassigny (Aisne)

Décédé le 16 novembre 1981 à Cateau-Cambrésis (Nord)

Député de l'Aisne de 1956 à 1958

Edouard Alliot appartient à une famille terrienne, enracinée dans l'Aisne et vouée depuis longtemps à occuper des mandats électifs ou des charges publiques. Son arrière-grand-père et son grand-père furent maires de Wassigny (en 1848, 1875, 1922). Son arrière-grand-oncle, le général Clément fut aide de camp de Napoléon Ier. Quant à son beau-père, Emile Villemant (décédé en 1934), il fut député et sénateur de l'Aisne.

Le père d'Edouard Alliot fut déporté par les Allemands dans un camp de représailles en Pologne russe et mourut des suites de cette déportation. Lui-même est incorporé de force, à 16 ans, dans des commandos de prisonniers civils de guerre, de 1915 à 1918, tandis que sa mère et ses frères et sœurs sont envoyés en Belgique. Ayant dû interrompre ses études en raison de la guerre, Edouard Alliot est dispensé de présenter des diplômes pour le concours d'entrée à Saint-Cyr (1921-1922) et à l'Ecole supérieure de guerre (1933). En dépit de cette vocation militaire, il revient bientôt à la tradition familiale, l'exploitation forestière et devient, à partir de 1934, président de la Chambre syndicale des exploitants forestiers de la Thiérache (jusqu'en 1939). La même année, il est élu conseiller municipal et maire adjoint de Wassigny (fonction qu'il occupera jusqu'à son décès), puis conseiller d'arrondissement et conseiller général du canton.

En 1939, mobilisé comme officier d'état-major, il dirige les écoles de préparation militaire et le service des officiers de réserve, puis est affecté au Grand quartier général avant de rejoindre l'état-major général de l'armée. Pendant l'Occupation, il participe à la Résistance dans l'Indre, servant de boîte aux lettres, recueillant et acheminant les aviateurs des armées alliées ou les fugitifs (juifs et réfractaires du STO) recherchés par la Gestapo.

Après la guerre, il retrouve ses charges professionnelles et ses mandats locaux. Réélu conseiller général, il devient vice-président du conseil général de l'Aisne et exerce les fonctions de rapporteur du budget départemental à partir de 1954. Il est, en outre, président de la Chambre syndicale des exploitants forestiers de l'Indre et membre du comité directeur de la Fédération nationale du Bois à partir de 1948.

Aux élections générales du 17 juin 1951, Edouard Alliot figure en seconde place sur la liste du rassemblement des groupes républicains et indépendants. Il se déclare partisan de la révision de la Constitution et du retour au scrutin d'arrondissement. La liste ne recueille que 9,8 % des voix et seul le premier de la liste, Yves Colin, est élu. Aux élections du 2 janvier 1956, il est cette fois tête de liste de l'Union des indépendants et des paysans. De nouveau, son programme comporte le retour au scrutin d'arrondissement, la réforme de la Constitution et du travail parlementaire, la fin du dirigisme étatique, la défense de l'agriculture française et de ses débouchés. Elu à la tête de sa liste qui obtient 22 031 suffrages, il en recueille 24 103 à titre personnel.

A l'Assemblée nationale, il est nommé membre de la Commission du suffrage universel, des lois constitutionnelles et des pétitions (il démissionne le 24 avril 1956), de la Commission de la justice et de la législation et de la Commission de la production industrielle et de l'énergie.

Ses interventions portent essentiellement sur les questions fiscales, économiques et agricoles. Lors de la pénurie de carburant qui suit la crise de Suez, Edouard Alliot préconise l'instauration d'un système de répartition pour préserver la marche des usines et des transports (novembre 1956). Il défend à plusieurs reprises les intérêts des producteurs de lait, qui, selon lui, ne bénéficient pas d'un prix assez rémunérateur eu égard à leurs charges, et cite à ce propos l'exemple de sa Thiérache natale. Il s'inquiète également des incidences de la signature du traité de Rome sur la production forestière désavantagée en France par la fiscalité (juillet 1957). Edouard Alliot intervient à la même époque, à propos de la discussion du projet de loi relatif aux travailleurs à domicile, pour décrire la situation dramatique des vanniers de la Thiérache. Les industriels de cette branche souffrent, selon lui, d'un handicap de compétitivité, en raison de l'application de lois sociales non observées dans les autres régions françaises. Le 18 septembre 1957, lors d'une interpellation sur la politique agricole du Gouvernement, il fait un tableau détaillé et sombre des exploitations d'élevage de sa région, des difficultés des producteurs de blé, à la suite de mauvaises récoltes et du malaise des exploitants forestiers, victimes des tracasseries administratives.

Lors des principaux votes de la législature, Edouard Alliot fait partie de l'opposition au Gouvernement de Front républicain. Il vote contre les pouvoirs spéciaux en Algérie et contre l'instauration du Fonds national de solidarité, également contre la confiance au Gouvernement Pflimlin. En revanche, il approuve la ratification du traité de Rome, la prorogation des pouvoirs spéciaux en Algérie et l'instauration de l'état d'urgence, le 16 mai 1958. Hostile à la révision constitutionnelle, le 27 mai 1958, il vote néanmoins pour la confiance au général De Gaulle et pour les pleins pouvoirs, les 1" et 2 juin suivants.

Père de six enfants, Edouard Alliot était chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire et détenteur de la médaille des prisonniers civils de guerre.


ALLIOT Édouard

Né le 26 février 1900 à Wassigny (Aisne)
Décédé le 16 novembre 1981 au Cateau-Cambrésis (Nord)

Député de l’Aisne de 1956 à 1962.

Voir la biographie de la IVe République


Issu d'une famille dont les ascendants ont exercé des fonctions publiques, père de six enfants, Édouard Alliot est conseiller général en 1939 et réélu en 1956, sur la liste des Indépendants et paysans. Il se présente aux élections législatives de novembre 1958 dans la 3ème circonscription de l’Aisne (cantons d’Aubenton, La Capelle, Guise, Hirson, Le Nouvion-en-Thiérache, Sains-Richaumont, Vervins et Wassigny), comme candidat de l’Union des indépendants-paysans, Démocratie chrétienne de France et du Centre républicain. Mettant en avant son bilan, il s’oppose au dirigisme économique, et propose également de mieux intégrer l’Algérie, que le général de Gaulle a « sauvé de la sécession ». La circonscription – qui regroupe des électeurs ayant voté majoritairement à gauche en 1956 – voit s’affronter pas moins de sept candidats. À l’issue du premier tour, Édouard Alliot est devancé de moins d’un millier de voix par le candidat communiste Raoul Sauer, qui réunit 9 729 votes sur 40 000 suffrages exprimés, mais devance le socialiste Édouard Pouchèle, SFIO, maire d’Origny-en-Thiérache et médecin de profession qui recueille 7 546 voix. André Semal, candidat d’Action pour la rénovation de la République recueille également 8 188 voix. Mais ce dernier se retire, laissant Édouard Alliot affronter au second tour les candidats communiste et socialiste. La division de la gauche profite au candidat Indépendants et paysans qui l’emporte avec 45,9 % des voix contre 27,4 % à Raoul Sauer et 26,6 % à Édouard Pouchèle.

Inscrit au groupe des Indépendants et paysans d’action sociale (IPAS), le député de l’Aisne participe aux travaux de la commission de la production et des échanges durant toute la Ire législature. Au nom de cette commission, il dépose un rapport sur le projet de loi accordant au Fonds forestier national un privilège sur les produits des terrains ayant fait l’objet de contrats de reboisement. Cet intérêt pour la forêt se retrouve dans plusieurs de ses interventions en séance. Édouard Alliot dénonce ainsi la « grande pitié de la forêt française », le 19 mai 1960, lors de l’examen du projet de loi relatif au remembrement. Il défend également la notion de service public en s’opposant à la fermeture de lignes ferroviaires secondaires, notamment au cours de la discussion du projet de loi relatif à l’équipement économique, le 30 juin 1959. Enfin, défenseur du pouvoir législatif à l’occasion de la discussion d’un projet de loi relatif à certains équipements militaires, il dénonce les « humiliations imposées à l’Assemblée » et plaide pour une « collaboration loyale et sincère » entre le gouvernement et le parlement. D’une manière générale, la quasi-totalité de ses interventions portent sur les questions relatives aux sociétés rurales.

Son soutien au gouvernement dans les scrutins publics est variable, et diminue avec l’évolution vers l’indépendance algérienne. Il vote d’abord pour le programme du gouvernement Debré le 16 janvier 1959, mais s’abstient sur le nouveau Règlement de l’Assemblée nationale qui rompt avec les pratiques de la IVe République, le 3 juin 1959. Il vote pour la déclaration de politique générale du Premier ministre, le 15 octobre 1959, pour le projet « Debré » sur la réforme du financement de l’enseignement privé, le 23 décembre 1959, et pour les pouvoirs spéciaux au gouvernement pour ramener l’ordre en Algérie après la semaine des barricades, le 2 février 1960. En revanche, il s’abstient sur le programme du gouvernement de Georges Pompidou, le 27 avril 1962, s’oppose à la levée de l’immunité de Georges Bidault, le 5 juillet 1962, et vote la motion de censure, le 4 octobre 1962.

À l’issue de ce mandat écourté par la dissolution de l’Assemblée nationale, Édouard Alliot décide de se représenter. Il fait face à trois candidats : le communiste et ancien député Raymond Lefranc, le socialiste, Raymond Fischer, maire d’Hirson, et enfin le candidat de l’Union pour la nouvelle République (UNR) Jean Risbourg, agriculteur, président du conseil général et maire de Housset. À l’issue du premier tour, Jean Risbourg sort largement en tête, réunissant 42,7 % des voix, alors qu’Édouard Alliot, victime du raz-de-marée gaulliste et du recul général des candidats soutenus par le Centre national des Inédépendants, ne recueille que 20,1 % des suffrages. Les candidats communiste et socialiste, ayant obtenu respectivement 23,3 % et 13,9 % des voix, parviennent à un accord pour le second tour, quand le député sortant choisit de se maintenir. Au second tour, le candidat des Indépendants ne recueille que 5 554 voix, soit 14,5 % des suffrages, derrière Jean Risbourg, qui l’emporte très nettement avec 20 373 voix, et Raymond Lefranc, 12 235 voix. Après cet échec, Édouard Alliot ne se représente plus aux élections législatives mais poursuit son engagement politique local, comme conseiller général de l’Aisne, jusqu’en 1970, et conseiller municipal de Wassigny.

Édouard Alliot décède le 16 novembre 1981, au Cateau-Cambrésis, à l’âge de 81 ans. Il était chevalier de la Légion d’honneur et du Mérite agricole.