Jean, Firmin Darnaud

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1842 à 1848, représentant du peuple à l'Assemblée constituante de 1848, né à Roquefixade (Ariège), le 12 mars 1796, mort à Toulouse (Haute-Garonne), le 15 mars 1886, il était le fils d'un fonctionnaire de la première République. Il alla suivre à Toulouse les cours de la faculté de droit et entra dans la magistrature après 1830.

Procureur du roi, puis conseiller à la cour royale de Toulouse (1835), il ne soutint pas sans réserves le gouvernement de Louis-Philippe; l'opposition constitutionnelle ayant adopté sa candidature pour les élections du 9 juillet 1842, la fit triompher dans le 1er collège de l'Ariège (Pamiers), par 176 voix (337 votants, 392 inscrits), contre M. de Saintenac, député sortant, 156. Il vota parfois avec la gauche dynastique, notamment contre l'indemnité Pritchard, fut réélu le 1er août 1846, par 218 voix (398 votants et 454 inscrits) contre 169 à M. Cassaignaud de Brasse, et observa, jusqu'en 1848, une attitude assez indépendante à l'égard du pouvoir.

Toutefois, après la révolution de février, M. Darnaud se montra peu disposé à soutenir la République. Elu, le 23 avril 1848, le 2e sur 7, et par 33,201 voix (65,072 votants, 71,717 inscrits) représentant de l'Ariège à l'Assemblée constituante, il prit place au coté droit et, après avoir voté, le 26 mai pour le bannissement de la famille d'Orléans, opina constamment avec la droite :

- pour le rétablissement du cautionnement,
- pour les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- pour le rétablissement de la contrainte par corps,
- contre l'abolition de la peine de mort,
- contre l'amendement Grévy,
- contre l'abolition du remplacement militaire,
- contre le droit au travail,
- pour l'ordre du jour en l'honneur de Cavaignac,
- pour la proposition Rateau,
- pour l'interdiction des clubs,
- pour les crédits de l'expédition romaine,
- contre l'amnistie des transportés.

Il avait voté, le 27 décembre 1848, avec la gauche, pour l'amendement Saint-Rome tendant à la suppression complète de l'impôt sur le sel.

L'appui qu'il avait donné à la politique présidentielle de L.-N. Bonaparte nuisit au succès de sa candidature à la Législative. Il continua de se montrer favorable à la politique du prince-président, dans le sein du conseil général de l'Ariège où il appuya, en 1850, la proposition de révision de la Constitution, en dehors des formes légales. Il reçut, la même année, la décoration de la Légion d'honneur, et l'Empire lui donna de l'avancement. M. Darnaud fut admis à la retraite, comme président de chambre, le 30 mars 1861.

Date de mise à jour: avril 2017