Michel Goudchaux

1797 - 1862

Informations générales
  • Né le 18 mars 1797 à Nancy (Meurthe - France)
  • Décédé le 27 décembre 1862 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 4 juin 1848 au 26 mai 1849
Département
Seine
Régime politique
Second Empire - Corps législatif
Législature
IIe législature
Mandat
Du 21 juin 1857 au 28 novembre 1857
Département
Seine
Groupe
Opposition

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant à l'Assemblée constituante de 1848, ministre, député au Corps législatif en 1857, né à Nancy (Meurthe) le 18 mars 1797, mort à Paris le 27 décembre 1862, il appartenait à une riche famille de commerçants israélites d'Alsace.

Placé de fort bonne heure par la mort de son père à la tête d'une des plus importantes maisons de banque de Paris, il se fit remarquer en même temps, sous la Restauration, par l'ardeur et l'activité de son opposition au pouvoir. Libéral militant, il applaudit aux journées de juillet, se déclara partisan de la royauté nouvelle, fit partie quelque temps du conseil général de la Seine, et fut envoyé, comme payeur de la guerre à Strasbourg.

A la suite de polémiques avec les ministres dont il dépendait, sur des questions de finances qui touchaient à la politique, il fut destitué on 1834 et rentra dans l'opposition. Il continua la lutte contre le pouvoir dans le National, où il défendit notamment la thèse de la construction et de l'exploitation des chemins de fer par l'Etat. Il publia aussi une brochure sur la Prorogation du privilège de la Banque (1840); deux Lettres à M. Humann sur la conversion des rentes, etc.

Après le 24 février 1848, M. Goudchaux fut choisi par le gouvernement provisoire comme ministre des Finances : sa nomination fut bien accueillie surtout par les hommes d'affaires et les capitalistes. Il se montra préoccupé de prouver que le gouvernement nouveau était bien résolu à tenir les engagements de l'Etat, et, dans ce dessein, fit décréter le payement par anticipation du semestre courant de la rente cinq pour cent. Il ne proposa d'ailleurs aucune solution à la crise financière, se prononça contre le socialisme et contre les théories économiques de la commission du Luxembourg, et déposa son portefeuille dès le 4 mars.

Porté tardivement dans la Seine, comme candidat républicain modéré, aux élections générales du 23 avril, il ne réunit que 68,000 suffrages ; mais il passa à l'élection complémentaire du 4 juin 1848, le 3e sur 11, avec 107,097 voix (248,392 votants, 414,317 inscrits). Il siégea à la Constituante dans les rangs de la fraction la plus modérée du parti démocratique. Après les journées de juin, le général Cavaignac le rappela au ministère des Finances. Durant ce second passage au pouvoir (du 28 juin au 19 décembre 1848), M. Goudchaux, abandonnant en partie les plans de MM. Garnier-Pagès et Duclerc, montra peu de confiance dans les nouvelles sources de crédit ouvertes par eux, maintint comme mesure temporaire le projet d'impôt sur les créances hypothécaires, ajourna la question du rachat des chemins de fer, fit décréter le remboursement en rentes des bons du Trésor et des dépôts des caisses d'épargne, obtint de l'assemblée l'autorisation de subordonner le budget des dépenses à celui des recettes, et proposa enfin d'ouvrir un emprunt avec l'assurance de trouver des souscripteurs. Dans la séance du 25 septembre 1848, il soutint au nom du gouvernement une rédaction écartant du projet de Constitution toute idée d'impôt progressif; cette rédaction, qui substituait au texte de la commission de Constitution ainsi conçu : « Chaque citoyen contribue à l'impôt en raison de ses facultés et de sa fortune, » les mots : en proportion, fut votée par 644 voix contre 96.

Comme représentant, M. Goudchaux soutint jusqu'au 10 décembre la politique du général Cavaignac et vota :

- pour les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- pour l'impôt proportionnel préféré à l'impôt progressif,
- contre l'amendement Grévy,
- contre le droit au travail,
- pour l'ordre du jour en l'honneur de Cavaignac,
- contre la réduction de l'impôt du sel.

Il combattit L.-N. Bonaparte au pouvoir et se prononça

- contre la proposition Rateau,
- contre l'interdiction des clubs,
- contre l'expédition de Rome, etc.

Dans les derniers mois de l'Assemblée constituante, il se mêla presque exclusivement aux discussions relatives à des questions de finances, dans lesquelles sa pratique des affaires venait en aide à son inhabileté oratoire. Dans les séances des 20 et 21 avril 1849, il causa par ses récriminations contre M. Fould une vive émotion au parlement et dans le pays.

Non réélu à la Législative, M. Goudchaux était éloigné de la politique active lors du coup d'Etat de 1851. Le 26 septembre 1852, il posa sa candidature d'opposition au Corps législatif dans la 4e circonscription de la Seine, en remplacement de Carnot qui avait refusé le serment, et obtint 10,504 voix contre 11,378 à l'élu officiel, M. Monnin-Japy. En 1853, il se chargea de recueillir des souscriptions pour les républicains proscrits. Arrêté pour ce fait, le 4 octobre, après une visite domiciliaire, il fut relâché au bout de 24 heures ; on n'avait trouvé chez lui que des reçus de secours.

Aux élections du 22 juin 1857, il fut de nouveau candidat indépendant, cette fois dans la 6e circonscription de la Seine; proclamé élu avec 13,042 voix (24,054 votants, 36,906 inscrits), contre 10,454 à M. Perret, candidat officiel, il refusa le serment, et eut pour successeur à la Chambre Jules Favre.