Séverin, Rémond, André Aylies
1798 - 1875
Député de 1842 à 1846, représentant du peuple à l'Assemblée constituante de 1848 et député au Corps législatif en 1869-70, né à Auch (Gers), le 11 février 1798, mort à Paris, le 25 janvier 1875, il étudia le droit, et inscrit au barreau de Paris, manifesta sous la Restauration des opinions libérales qui, au lendemain de la révolution de Juillet, le firent appeler par Dupont de l'Eure aux fonctions de substitut du procureur du roi près le tribunal civil de la Seine; il ne tarda pas à devenir conseiller à la Cour d'appel de Paris.
Il continua à s'occuper de politique, et, le 9 juillet 1842, fut élu, comme candidat de l'opposition, député du 5e collège électoral de l'Orne (Domfront), contre le vicomte Lemercier, colonel de la 10e légion de Paris, ministériel. Il prit place à gauche, parmi les « constitutionnels », et vota souvent contre le gouvernement, par exemple dans l'affaire Pritchard; il se prononça encore, quoique fonctionnaire, pour l'exclusion des fonctionnaires de la Chambre ; il fut même l'auteur d'une proposition formelle à cet égard. Il s'intéressa aussi, pendant la session, aux questions de politique étrangère, sur lesquelles il apporta plusieurs fois à la tribune des documents intéressants.
Après avoir échoué aux élections du 1er août 1846 (il n'eut que 238 voix contre 330 données à M. Villedieu de Torcy, élu), il fut de nouveau candidat à l'Assemblée constituante de 1848, et, cette fois, fut élu dans deux départements, dans le Gers avec 41,263 voix, et dans l'Orne avec 81,133 voix. Il opta pour le Gers, siégea à droite et vota en toutes circonstances avec les conservateurs de l'Assemblée, même dans le scrutin (4 octobre 1848) sur l'incompatibilité des fonctions. Il était, depuis le 12 mai 1848, président de chambre. Suivant, dès lors, une ligne de conduite toute différente de celle qu'il avait tenue sous la monarchie de Juillet, il appuya Louis Napoléon et ses ministres, se déclara, le 16 avril 1849, comme membre de la commission, favorable à l'urgence demandée par le gouvernement pour les crédits de l'expédition de Rome, et, le 23 mai 1849, soutint l'ordre du jour du général Cavaignac, invitant le pouvoir exécutif à prendre immédiatement les mesures les plus énergiques pour faire respecter l'honneur et les intérêts de la République, en même temps que l'indépendance et la nationalité des peuples.
Il adhéra au coup d'Etat de 1851, et reçut, le 23 octobre 1852, le titre de conseiller à la Cour de cassation. Vers la fin de l'Empire, il rentra pour peu de temps dans la carrière parlementaire : élu député au Corps législatif, le 24 mai 1869, avec l'appui de l'administration, dans la 1re circonscription du Gers, par 17,109 voix (25,933 votants, 30,966 inscrits), contre M. Jean David, candidat de l'opposition, 8,699 voix, il apporta au ministère de M. Emile Ollivier le concours de ses votes, notamment pour la déclaration de guerre (juillet 1870). Au 4 Septembre, il disparut de la scène politique.
M. Aylies est l'auteur d'une étude, parue en 1887, sur le système pénitentiaire. Il a été fait officier de la Légion d'honneur le 12 août 1865.
Date de mise à jour: août 2014