Joseph, Basile, Pierre Abbal
1799 - 1890
Représentant du peuple à l’Assemblée constituante de 1848, né à Mélagues (Aveyron), le 2 mars 1799, mort à Rodez (Aveyron) le 13 novembre 1890, fils d'un laboureur, il entra dans les ordres et débuta comme curé d'une des plus petites paroisses de son département, celle de Gissac. Dans cette situation modeste, qu'il occupa pendant cinq ans, M. Abbal se signala par ses œuvres de propagande religieuse : fondation d'une école catholique dans le presbytère ; allocation d'un traitement annuel à un instituteur et à une institutrice ; création d'une lingerie et d'une literie, ainsi que d'une bibliothèque paroissiale (1832).
D'abord grand vicaire de M. de Nérac, évêque de Tarbes, puis vicaire général de l'évêque de Rodez, M. Abbal, après la Révolution de 1848, se trouvait tout désigné, pour prendre place, en qualité de représentant du clergé, sur la liste des candidats conservateurs à la Constituante ; il fut élu, le troisième sur dix, par 55 466 voix sur 105 448 inscrits et 90 119 votants.
À l'Assemblée, il ne prit que rarement la parole. Le 3 octobre 1848 (discussion du projet de décret relatif à l'enseignement agricole), il présenta, cet amendement :
« Dans toute commune ou sera formé un établissement agricole, les ministres des Cultes reconnus par la loi sont autorisés à faire aux élèves de leur religion, le jeudi de chaque semaine, une conférence d'une heure, dans une des salles de l'école. »
L'amendement fut rejeté sans discussion à mains levées.
Le 4 octobre (débat sur la Constitution), il proposa, sans succès, d'ajouter à l'article 36, ainsi conçu : « Chaque représentant du peuple reçoit une indemnité à laquelle il ne peut renoncer », ces mots, « et qui ne pourra s'élever au-dessus de 450 francs par mois ».
Enfin, le 27 octobre, dans le projet de décret relatif à l'élection du président de la République, il tenta d'introduire la disposition suivante : « Les citoyens votent au chef-lieu de la commune si la population est de mille âmes. Si la population est inférieure à ce chiffre, le vote aura lieu au chef-lieu de la commune la moins éloignée. » L'Assemblée décida, au contraire, que le vote aurait lieu au chef-lieu de canton.
M. Abbal prit soin de faire constater, par une lettre rectificative au Moniteur, son abstention dans le scrutin sur la loi de bannissement de la famille d'Orléans (26 mai 1848) ; au reste, il vota presque constamment avec la droite :
- Le 5 juillet 1848, pour l'amendement Bonjean, destiné à marquer l'improbation de l'Assemblée à l'égard des circulaires de Carnot, ministre de l'Instruction publique, aux instituteurs primaires, adopté ;
- Le 27 septembre, contre l'amendement Duvergier de Hauranne, tendant à diviser le pouvoir législatif en deux Chambres, rejeté ;
- Le 29 septembre, pour l'amendement Bérard, établissant le vote au chef-lieu de la commune dans les élections législatives, adopté ;
- Le 4 janvier 1849, pour l'ordre du jour motivé approuvant le retrait de la loi Carnot sur l'instruction primaire, par M. de Falloux ; adopté ;
- Le 12 janvier 1849, pour la proposition Rateau-Lanjuinais demandant la dissolution de la Constituante, adopté ;
- Le 31 mars 1849, pour l'ordre du jour Bixio, autorisant le gouvernement à intervenir en Italie, adopté ;
- Le 3 avril 1849, contre la suppression du traitement du général Changarnier, commandant des gardes nationales de la Seine, adopté ;
- Le 10 avril 1849, pour l'amendement Montalembert, tendant à maintenir l'inamovibilité de la magistrature, adopté.
L'abbé Abbal ne se représenta pas à la Législative de 1849. Depuis, il n'a pris aucune part aux luttes électorales.
On lui doit un certain nombre d'ouvrages de piété, entre autres une Vie des Saints.