Louis, Marius Astouin

1822 - 1855

Informations générales
  • Né le 19 octobre 1822 à Marseille (Bouches-du-Rhône - France)
  • Décédé le 2 août 1855 à Marseille (Bouches-du-Rhône - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Bouches-du-Rhône
Groupe
Gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant du peuple à l’Assemblée constituante de 1848, né à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 10 octobre 1822, mort à Marseille, le 2 août 1855.

Syndic de la puissante corporation des portefaix de Marseille, il acquit une réelle influence sur la population laborieuse de cette ville, et fut choisi comme candidat des démocrates modérés aux élections de l'Assemblée constituante, le 23 avril 1848; il fut élu le 6e sur 10, avec 37,528 voix, siégea à gauche et vota généralement avec le parti de Cavaignac.

Toutefois, il repoussa la mise en état de siège de Paris, demandée et obtenue dans la séance permanente du 23 juin 1848, par Pascal Duprat : le vote eut lieu par assis et levé, et les noms des opposants ne furent connus que par une protestation qu'ils signèrent le lendemain, 24, et que publièrent les journaux la Réforme et le Représentant du peuple: Astouin était parmi les signataires. Ils déclaraient que s'ils étaient désignés par l'Assemblée nationale pour intervenir dans les troubles de Paris, ils se rendraient « avec enthousiasme au plus fort de la lutte, mais pour n'y porter que des paroles de paix, bien convaincus que le meilleur moyen de rétablir l'ordre et de sauver la République, c'est de rappeler la devise, écrite sur le drapeau républicain, et d'invoquer le sentiment de la fraternité. »

Astouin se prononça :

-Le 9 août 1848, contre la loi rétablissant le cautionnement ;
-Le 26 août, pour les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière ;
-Le 18 septembre, pour l'abolition de la peine de mort ;
-Le 25 septembre, pour l'impôt proportionnel;
-Le 7 octobre, pour l'amendement Grévy sur la présidence de la République ;
-Le 25 novembre, pour l'ordre du jour en l'honneur du général Cavaignac;
-Le 27 décembre, pour la suppression de l'impôt du sel;
-Le 12 janvier 1849, contre la proposition Rateau;
-Le 16 avril, contre les crédits de l'expédition de Rome ;
-Le 11 mai, pour la mise en accusation du président et de ses ministres.
Astouin siégeait à l'assemblée en habit d'ouvrier. Il se montra jusqu'à la fin de la session l'adversaire de la politique de Louis-Napoléon. Il était poète, et voici des vers extraits d'un recueil publié par lui en 1847 :

Mon esprit veut de l'air et de la liberté;
On ne me verra pas avide de richesses
Echanger mon honneur pour d'infâmes bassesses,
Je suis pauvre; avant tout, j'aime ma pauvreté.
C'est fort de la vertu qui guide ma pensée,
Qu'à travers les écueils, ou ma muse est lancée,
J'ose, simple penseur, sourire à l'avenir.