François, Saturnin, Léonide Babaud-Laribière

1819 - 1873

Informations générales
  • Né le 5 avril 1819 à Confolens (Charente - France)
  • Décédé le 25 avril 1873 à Perpignan (Pyrénées-Orientales - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Charente
Groupe
Gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant du peuple à l’Assemblée constituante de 1848, né à Confolens (Charente), le 5 avril 1819, mort à Perpignan, le 25 avril 1873, il fit ses études de droit à Poitiers, se fit inscrire, en 1840, au barreau de Limoges et collabora à plusieurs journaux républicains de la région : l'Echo du peuple de Poitiers, le Progressif de Limoges, l'Indépendant de la Charente, etc.

La part qu'il prit à la campagne des banquets en 1848, lui valut du gouvernement provisoire. le poste de commissaire de la République dans la Charente. Elu, le 23 avril 1848, représentant du peuple dans le département de la Charente le 7e sur 9, par 35,919 voix sur 92,994 votants, il siégea à gauche, et prit une part active aux travaux de l'Assemblée constituante, où il fit partie du comité de l'intérieur.
A la séance d'ouverture, le 4 mai 1848, il proposa « d'acclamer la République à la face du soleil en face de l'héroïque population de Paris ». En conséquence, l'Assemblée entière, conduite par son doyen d'âge, Audry de Puyravault, se rendit sur le péristyle du Palais-Bourbon, et là, devant la foule assemblée, proclama la République démocratique au nom du peuple et de l'Assemblée nationale. La foule répondit par une longue acclamation.
Le 14 mai, la veille de la manifestation sur les affaires de Pologne et d'Italie, à la réunion des députés républicains qui se tint dans la bibliothèque du Conseil d'Etat, Babaud-Laribière fut le seul qui se prononça contre la guerre, en objectant qu'une guerre européenne pourrait entraîner la perte de la République. On traita alors cette politique d'antirépublicaine et de matérialiste, mais les troubles du lendemain la firent cependant adopter.
La commission exécutive ayant été attaquée à la séance du 12 juin, au sujet du crédit de 100,000 fr. par mois qu'on demandait pour elle, Babaud-Laribière prit sa défense, sans réussir à faire voter le projet. Il prit également la parole lors de la proposition de rétablissement du cautionnement des journaux, et soutint que la loi de 1830, qui exigeait de chaque journal un cautionnement de 24,000 fr. et qu'on voulait faire revivre, avait été abrogée par la loi de 1835 ; le général Cavaignac lui répondit que la loi de 1835 avait été abrogée par la Révolution de 1848, et que celle de 1830 restait par conséquent en vigueur. Malgré la faiblesse de cette argumentation, l'Assemblée rétablit le cautionnement.
La proposition de l'élection du président de la République par le suffrage universel amena de nouveau Babaud-Laribière à la tribune, le 26 octobre 1848; il ne prit pas la question de front, mais s'efforça de démontrer que l'Assemblée, en se séparant avant d'avoir voté dans leur intégralité les lois organiques de la République, manquait à son mandat et laissait le pays dans une situation anormale.

Pendant cette législature, il vota:

- le 26 mai 1848, pour le bannissement de la famille d'Orléans ;
- le 7 juin, contre la loi sur les attroupements;
- le 28 juillet, avec la droite, pour le décret contre les clubs;
- le 31 juillet, contre la proposition Proudhon;
- le 9 août, contre la loi rétablissant le cautionnement;
- le 26 août, contre les poursuites intentées à Louis Blanc et à Caussidière ;
- le 21 octobre, avec la droite, pour le remplacement militaire;
- le 23 octobre, contre la sanction de la constitution par le peuple;
- le 2 novembre, contre le droit au travail (amendement Félix Pyat);
- le 4 novembre, pour l'ensemble de la constitution;
- le 25 novembre, avec la droite, pour la proposition de Dupont de l'Eure : le général Cavaignac a bien mérité de la patrie;
- le 27 décembre, pour la suppression de l'impôt du sel;
- le 12 janvier 1849, contre la proposition Rateau ;
- le 22 janvier, contre le renvoi des accusés du 15 mai devant la Haute-Cour;
- le 31 janvier, pour la mise en accusation des ministres ;
- le 16 avril, contre le vote de 1,200,000 francs pour l'expédition de Rome;
- le 20 avril, pour la suppression du cautionnement des journaux;
- le 2 mai, pour l'amnistie des transportés;
- le 11 mai, pour la mise en accusation du Président et de ses ministres;
- le 18 mai, pour l'abolition de l'impôt des boissons ;
- le 23 mai, pour l'ordre du jour de la gauche sur les affaires d'Italie et de Hongrie.

Babaud-Laribière ne fut pas réélu à la Législative de 1849, et échoua également à l'élection partielle du 3 février 1850, avec 24,297 voix contre Edgar Ney, candidat de L. Napoléon, qui fut élu par 58,750 voix; les électeurs de la Charente étaient convoqués pour remplacer un député, M. Sazerac de Forge, décédé.
Pendant le second Empire, il se livra à des travaux historiques : Histoire de l'Assemblée constituante (2 vol.), Etudes historiques et administratives (2 vol.), Lettres charentaises (2 vol.), Questions de chemins de fer, etc. Au 4 septembre 1870, le gouvernement de la Défense nationale le nomma préfet de la Charente; il avait été élu, quelques mois auparavant, Grand-maître de la Franc-maçonnerie française.