Pierre, François Audry de Puyravault
1773 - 1852
Député sous la Restauration, sous le gouvernement de Juillet, et représentant du peuple en 1848, né à Puyravault (Généralité de La Rochelle, France), le 27 septembre 1773 « fils légitime du S. Pierre Audry marchand et de Françoise Rondeau son épouse », mort à Maisons-Laffitte (Seine-et-Oise), le 6 décembre 1852, il était propriétaire dans son département, lorsqu'il fut élu, le 28 janvier 1822, en remplacement de Jean-Louis Admyrauld, démissionnaire, député du 2e arrondissement électoral de la Charente-Inférieure (Rochefort), par 162 voix sur 233 votants et 318 inscrits, contre M. Bonnet de Lescure, qui n'eut que 66 voix.
La même circonscription l'élut encore, le 17 novembre 1827, par 138 voix sur 251 votants et 294 inscrits, contre M. Bonnet de Lescure (108 voix).
Audry de Puyravault fit une opposition opiniâtre au gouvernement de la Restauration, et fut activement mêlé à la Révolution de 1830. Le 16 mars 1830, il fut au nombre des 221 députés qui votèrent l'adresse hostile au ministère Polignac, vote qui amena la dissolution de la Chambre. Audry fut réélu le 23 juin 1830 et obtint, à Rochefort, 220 voix sur 300 votants et 331 inscrits, contre 75 voix données à M. de Lescure.
La publication des Ordonnances (25 juillet) ayant provoqué la résistance des journalistes et des députés libéraux, le 27, à la réunion qui se tint chez Laffitte, au milieu des tergiversations inspirées par la peur ou par le respect de la légalité, Audry se montra parmi les cinq ou six députés les plus décidés à pousser la lutte jusqu au bout. Le lendemain, mercredi 28, il réunit les députés de la gauche dans sa maison, siège d'une entreprise de roulage qu'il dirigeait; la cour était pleine d'ouvriers et d'étudiants armés, convoqués par lui pour exciter l'énergie de ses hôtes. Mauguin demanda la formation d'un gouvernement provisoire ; mais on ne put qu'adopter une protestation que Guizot avait apportée toute rédigée, et dont la phrase la plus compromettante était que « les conseillers de la couronne trompaient les intentions du monarque. » Encore personne ne voulut-il signer ; on se contenta de mettre au bas : Etaient présents.
Désespérant de l'efficacité des protestations parlementaires, Audry fit imprimer et afficher dans la nuit la nomination de Lafayette comme général de la garde nationale; le lendemain, 29, il installa le nouveau général à l'Hôtel-de-Ville, et fut nommé, le cinquième sur six, membre de la Commission municipale qui prit la direction du mouvement et qui plaça Louis-Philippe sur le trône.
Aux élections du 5 juillet 1831, Audry fut réélu à Rochefort par 271 voix sur 334 votants et 377 inscrits, contre le contre-amiral Jacob (45 voix); un passeport, daté du 15 avril de la même année, donne de lui ce signalement: « âgé de 57 ans, taille 5 pieds 5 pouces, cheveux gris, front élevé, sourcils châtains, yeux gris-bleus, nez fort, bouche moyenne, barbe châtain, menton à fossette, visage plein, teint brun, demeure à Paris, 8, rue de Valois ».
La solution orléaniste des journées de Juillet ne l'avait satisfait qu'à demi, car, en 1832, il contribua, comme membre du Comité directeur, à la fondation de la « Société des droits de l'homme » destinée à entretenir les sentiments révolutionnaires.
Aux élections générales du 21 juin 1834, Rochefort élut le vice-amiral Grivel; mais l'élection fut annulée; les électeurs, le 20 septembre 1834, rendirent à Audry son siège à la Chambre, au deuxième tour de scrutin, par 156 voix contre 149 restées au vice-amiral Grivel.
Lors du procès des accusés d'avril (insurrection de Lyon) (1834) devant la Chambre des pairs, Audry, l'un de leurs défenseurs, signa l'adresse aux accusés, qui se terminait par ces mots : « L'infamie du juge fait la gloire de l'accusé » (mai 1835). La Chambre des députés autorisa pour ce fait des poursuites contre Audry, qui refusa de comparaître devant la Chambre des pairs et qui ne fut pas inquiété, Michel de Bourges et Trélat, co-signataires, ayant assumé toute la responsabilité.
Audry ne fut pas réélu, le 30 octobre 1837, aux élections générales qui suivirent la dissolution obtenue par le ministère Molé. La politique avait fort dérangé ses affaires privées, et il se décida, comme il le dit dans plusieurs lettres à ses amis, « à mettre ses biens en loterie pour se tirer de la misère ». Il promettait 10 et 15 % à ceux qui lui placeraient des coupons, et offrait en outre, après le tirage, de prendre les biens de ferme sur le pied de 4 010. Nous n'avons pu savoir le résultat de l'opération.
Audry de Puyravault reparut sur la scène politique après février 1848; il fut élu, le 23 avril, représentant du peuple à l'Assemblée constituante, par le département de la Charente-Inférieure, le 9e sur 12, avec 56,508 voix sur 111 907 votants et 136 016 inscrits, et présida, comme doyen d'âge, les premières séances, jusqu'à l'élection de Buchez.
Il vota :
- Le 28 juillet 1848, contre le décret sur les clubs ;
- Le 9 août, contre le rétablissement du cautionnement ;
- Le 26 août, contre les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière, à propos du 15 mai ;
- Le 18 septembre, pour l'abolition de la peine de mort ;
- Le 25 septembre, pour l'impôt proportionnel et contre l'impôt progressif ;
- Le 7 octobre, pour l'amendement Grévy sur la présidence ;
- Le 23 octobre, contre la sanction de la Constitution par le peuple ;
- Le 2 novembre, contre l'amendement Pyat sur le droit du travail ;
- Le 25 novembre, pour la déclaration que « le général Cavaignac a bien mérité de la patrie » ;
- Le 22 janvier 1849, contre le renvoi des accusés du 15 mai devant la Haute Cour ;
- Le 24 mars, il s'abstint sur l'interdiction des clubs ;
- Le 2 mai, il vota pour l'amnistie des transportés ;
- Le 18 mai, pour l'abolition de l'impôt sur les boissons ;
- Le 23 mai, pour l'ordre du jour sur les affaires d'Italie et de Hongrie.
Date de mise à jour: avril 2015