Louis, Marie Alloin

1906 - 1978

Informations générales
  • Né le 3 août 1906 à La clayette (Saône-et-Loire - France)
  • Décédé le 28 décembre 1978 à Nice (Alpes-Maritimes - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Rhône
Groupe
Union et fraternité francaise

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 3 août 1906 à la Clayette (Saône-et-Loire)

Décédé le 28 décembre 1978 à Nice (Alpes Maritimes)

Député du Rhône de 1956 à 1958

Aîné d'une famille nombreuse, Louis Alloin est le fils d'un chef de la sûreté des chemins de fer. Après des études aux écoles d'arts et métiers et de commerce de Roanne, il est émancipé à 15 ans et devient représentant puis directeur d'une fabrique de bonneterie. Appelé à Lyon pour son service militaire, Louis Alloin est blessé et affecté comme secrétaire du médecin chef de la garnison. Il participe activement à la Résistance dans la région lyonnaise et préside le Comité départemental de la Libération en 1944.

Il entame alors une carrière politique au niveau local comme conseiller municipal de Bron et conseiller général du Rhône (1944-1945). Mais ses responsabilités de chef d'entreprise lui font décliner les fonctions de maire de Bron, qui reviennent à son principal employé, Le-doux. Dix ans plus tard, il s'engage de nouveau activement dans la vie publique et préside la section de l'Union démocratique des commerçants et artisans (UD-CA) de Lyon (1955). Lors des élections du 2 janvier 1956, il est élu comme tête de liste de l'UFF, présentée par Pierre Poujade, avec 35 509 voix (11 % des suffrages).

Après la validation de son élection le 20 janvier 1956, il est nommé membre de la Commission des affaires économiques (31 janvier 1956), dont il démissionne le 7 novembre suivant, de la Commission de la production industrielle et de l'énergie, de la Commission de la justice et de la législation et de la Commission du travail et de la sécurité sociale. Pendant son bref mandat de deux ans, il dépose cinq propositions de loi. Citons les deux plus importantes. Celle du 13 mars 1957 demande une suspension de la taxe de compensation sur tous les filés, textiles, coton, fibranne et rayonne pour faciliter le travail en France et éviter tout chômage. Le 31 janvier 1958, Louis Alloin propose de créer une « pension vitale » en faveur de tous les grands malades ou infirmes atteints d'une incapacité permanente de 50 % ou au-dessus.

Ses nombreuses interventions dans les débats parlementaires portent le plus souvent sur des problèmes concrets intéressant la vie économique ou la vie quotidienne. Le 19 juin 1956, il propose que les jeunes agriculteurs soutiens de famille et stationnés en Allemagne soient renvoyés dans leurs foyers pour participer aux récoltes. Le 17 décembre suivant, il demande le vote rapide d'une proposition de loi relative aux baux commerciaux, du fait des menaces d'expulsion pesant sur certains commerçants lyonnais expropriés. Le 6 février 1957, Louis Alloin critique le projet de loi relatif aux règlements des conflits collectifs du travail. S'appuyant sur l'avis des Chambres de commerce, il regrette les dispositions permettant aux autorités administratives de porter les conflits devant une Commission nationale ou régionale au lieu de s'en tenir à une procédure de conciliation à un niveau local ou direct. Il dénonce également l'extension du pouvoir d'enquête du médiateur sur la marche de l'entreprise, inquisition qui, par sa publicité, peut être néfaste pour la bonne marche de la société. Il s'élève enfin contre les amendes importantes prévues à l'encontre de ceux qui refusent de comparaître devant la Commission de conciliation sans motif légitime. Il conclut ses observations en remarquant que les procédures prévues n'ont de sens que s'il y a une réglementation du droit de grève et en appelle au patriotisme de tous et à la fin de la lutte des classes.

En désaccord avec l'attitude de Pierre Poujade sur la politique du Gouvernement lors de la crise de Suez, il rejoint les non-inscrits en novembre 1956 et s'apparente au Rassemblement des gauches républicaines (RGR) à partir de septembre 1957. Aussi, lors de la discussion de la question de confiance, s'il rend hommage à l'action patriotique du président du Conseil, il critique sévèrement la politique économique et financière menée par Paul Ramadier (28 mars 1957). Il réclame à cette occasion une réforme fiscale et décrit sous un jour sombre la situation des commerçants et des petits industriels, victimes du dirigisme et des mesures restrictives à l'importation. Lors de la discussion du projet de loi tendant au rétablissement de l'équilibre économique et financier (14 novembre 1957), Louis Alloin se livre à un nouveau réquisitoire contre l'étatisation et la socialisation de la production, prend la défense des classes moyennes indépendantes et réclame des économies budgétaires pour alléger les impôts qui « écrasent » les travailleurs indépendants. En février 1958, Louis Alloin dépose plusieurs amendements à une proposition de loi relative au renouvellement des baux commerciaux.

Au cours de la législature, quand ses absences pour raisons de santé ne l'empêchent pas de prendre part aux votes, Louis Alloin fait partie le plus souvent des opposants au Gouvernement.

Il vote contre les pouvoirs spéciaux en Algérie, contre la loi cadre sur l'Algérie et contre l'état d'urgence, le 16 mai 1958. En revanche, il se prononce en faveur de la révision constitutionnelle et pour la confiance au général de Gaulle.