Jean, Hugues Magnin-Philippon
1791 - 1856
Représentant en 1848, né à Salins (Jura) le 19 août 1791, mort à Dijon le 28 mars 1856, il appartenait à une famille d'artisans de Salins qui avait reçu droit de bourgeoisie en cette ville le 31 janvier 1636,
Son père, élu commandant en second du bataillon du Jura, à la Révolution, fut blessé grièvement au siège de Mayence et revint mourir à Salins en 1793. La « municipalité citoyenne » envoya une délégation à ses obsèques (15 avril) en « reconnaissance, écrivit-elle à sa veuve, du dévouement de votre défunt pour la défense de la patrie ».
Orphelin en naissant, Jean-Hugues Magnin, grâce à l'aide généreuse d'un oncle, fit de brillantes études au collège de Juilly, entra dans l'industrie et devint maître de forges. Il se signala par un ensemble de mesures libérales; c'est ainsi qu'en 1845 il éleva spontanément de 0,50 c. par jour le salaire de ses ouvriers. De 1829 à 1852, il fit partie du tribunal de commerce de Dijon comme juge-suppléant, juge et président.
En 1830 il fut élu membre du conseil municipal de Dijon, où il siégea jusqu'en 1848, et de nouveau en 1850 et 1851 jusqu'au 2 décembre. En 1842, le canton ouest de Dijon le choisit pour le représenter au conseil général ; il y resta jusqu'en 1848. Candidat libéral à la députation, le 1er août 1846, dans le 1er Collège de la Côte D’Or (Dijon), il échoua au 3e tour de scrutin, à un petit nombre de voix, 295, contre 366 au député sortant, M. Saunac, réélu.
Après la révolution de février, dont il se déclara partisan, M. Magnin-Philippon fut envoyé par le département de la Côte D’Or, le 23 avril, comme représentant du peuple à l'Assemblée constituante, le 5e sur 10, par 57,271 suffrages. Il siégea à gauche, fit partie du comité des finances, et vota:
- contre le rétablissement du cautionnement,
- contre les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- contre le rétablissement de la contrainte par corps,
- pour l'amendement Grévy,
- contre l'abolition du remplacement militaire,
- pour la suppression de l'impôt du sel,
- pour l'amnistie,
- contre l'interdiction des clubs,
- contre les crédits de l'expédition romaine,
- pour la demande de mise en accusation du président et de ses ministres, etc.
Il fut le promoteur de la proposition qui ne devait aboutir qu'en 1889, tendant à faire rentrer en France les cendres de Lazare Carnot. Il échoua aux élections pour l'Assemblée législative. Après le coup d'Etat, il refusa le serment comme président du tribunal de commerce de Dijon, et fut révoqué des fonctions d'administrateur du bureau de bienfaisance, qu'il remplissait avec dévouement depuis 1830. Il rentra dans la vie privée, tout en continuant de faire une vive opposition à l'Empire.
Date de mise à jour: novembre 2015