Hippolyte, Egalité Bajard
1793 - 1863
Représentant du peuple aux Assemblées constituante et législative, né à Saint Donat (Drôme), le 8 octobre 1793, mort à Saint Donat, le 25 janvier 1863, il vint étudier la médecine à Paris, et se fit recevoir docteur en 1820, puis il alla exercer sa profession à Romans, en même temps qu'il s'occupait activement de politique. Lié avec les chefs du parti libéral et démocratique, il s'affilia à plusieurs sociétés secrètes, aux Carbonari, aux Droits de l'homme.
Il continua sous Louis-Philippe son opposition au Gouvernement, fut quelque temps président de la « Société républicaine » de Romans, et reçut enfin, en avril 1848, des électeurs de la Drôme, le mandat de représentant du peuple à la Constituante par 34 744 voix sur 76 005 votants et 92 501 inscrits. Nettement républicain, il vota presque toujours avec la gauche de l'Assemblée, sauf, le 2 septembre 1848, pour le maintien de l'état de siège, et le 25 septembre, pour l'impôt proportionnel contre l'impôt progressif. Il se prononça, d'ailleurs :
- contre les poursuites intentées à Louis Blanc et à Caussidière,
- contre le rétablissement de la contrainte par corps,
- pour l'amendement Grévy,
- pour la suppression de l'impôt du sel,
- contre la proposition Rateau,
- contre l'expédition de Rome,
- et pour l'amnistie des transportés.
Il est porté absent le 25 novembre 1848, jour du vote de l'ordre du jour de félicitations à Cavaignac.
Adversaire du prince président et de ses ministres, il refusa constamment son approbation à leurs actes, dans la Constituante comme dans la Législative, où 42 292 électeurs de son département le renommèrent, le 13 mai 1849. Il vota avec la minorité de gauche :
- le 20 octobre 1849, contre les crédits réclamés pour l'expédition romaine ;
- le 8 décembre, pour l'abolition de la peine de mort ;
- le 31 mai 1850, contre la nouvelle loi électorale portant restriction du suffrage universel ;
- le 6 juin, contre l'interdiction des clubs ;
- le 16 juillet, contre le cautionnement et l'impôt du timbre sur les écrits périodiques, etc.
Il protesta enfin contre le coup d'état de décembre 1851, qui l'éloigna de la vie politique.