Victor Boret

1872 - 1952

Informations générales
  • Né le 18 août 1872 à Saumur (Maine-et-Loire - France)
  • Décédé le 22 avril 1952 à Neuilly-sur-marne (Seine-et-Marne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 8 mai 1910 au 31 mai 1914
Département
Vienne
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 10 mai 1914 au 7 décembre 1919
Département
Vienne
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Vienne
Groupe
Gauche républicaine démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 12 juillet 1927
Département
Vienne
Groupe
Gauche radicale

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 9 janvier 1927 au 31 décembre 1944

Biographies

Né le 18 août 1872 à Saumur (Maine-et-Loire), mort le 22 avril 1952 à Neuilly-sur-Marne (Seine-et-Oise).

Député de la Vienne de 1910 à 1927. Sénateur de la Vienne de 1927 à 1944. Ministre de l'Agriculture et du ravitaillement de 1917 à 1919. Ministre de l'Agriculture de 1930 à 1931.

Fils d'un négociant en grains de Saumur, Victor Boret, après avoir fait ses études au Collège de cette ville, puis au Lycée d'Angers, se rendit à l'étranger, où il exerça successivement diverses professions. Après avoir travaillé en Allemagne comme ouvrier brasseur, il s'installa pendant quelques années en Angleterre, où il fut interprète chez un courtier maritime, et ouvrier dans une usine frigorifique.

Cet « apprentissage » terminé, il rentra dans sa ville natale et y prit la succession de son père comme marchand de graines de semences. En 1911, il devait abandonner ce commerce pour se consacrer plus activement à la fois à l'agriculture locale, en tant que sélectionneur de graines de semences, et à la politique. Juge au Tribunal de Commerce, il avait été élu en effet successivement conseiller municipal de Saumur et en 1910, conseiller général de la Vienne pour le canton de Moncontour. La même année, il se présentait avec succès aux élections législatives des 24 avril et 8 mai dans l'arrondissement de Loudun. Il fut élu au deuxième tour de scrutin, par 5.827 voix contre 4.809 au député sortant radical socialiste, Maxime Ridouard.

Inscrit au groupe républicain socialiste, membre des Commissions de l'agriculture et des postes et télégraphes, il n'eut qu'une activité réduite au cours de cette législature. Il présenta plusieurs rapports sur des questions agricoles et notamment sur la taxe du pain et de la viande, et prit part à des discussions concernant l'accaparement des sucres et des alcools, le budget de 1911 et les droits de douanes sur les blés.

Réélu, toujours au deuxième tour de scrutin, aux élections générales des 26 avril et 10 mai 1914, par 5.147 voix contre 4.756 à M. Maurice, il fut nommé membre des commissions des marchés et du budget et se préoccupa spécialement pendant la guerre de 1914-1918, des problèmes agricoles posés par la présence des cultivateurs aux armées.

Au cours de la législature, il déposa des propositions de loi sur le paiement à domicile des allocations (1916), sur la réorganisation des services du ravitaillement civil et militaire et le recensement des ressources alimentaires nationales, sur l'interdiction de la vente du pain frais et sur la suppression du travail de nuit dans les boulangeries (1916). Membre influent de la Commission de l'agriculture, il présenta un certain nombre de rapports concernant notamment l'établissement d'un prix maximum du blé, même si le Gouvernement n'usait pas du droit de réquisition (1915), sur la chasse et la durée des permis de chasse (1916), sur les réquisitions d'avoines chez les cultivateurs (1916), sur la réglementation des réquisitions (1916), sur le ravitaillement de la population civile en blé et en farine (1916), sur le prix de vente du maïs destiné à la nourriture du bétail (1916), sur la fabrication de la farine de froment et les sanctions pénales applicables en cas de fraude (1917), sur la taxation du blé (1917), sur les encouragements à apporter à la culture du blé en France (1917), sur les marchés conclus par l'Etat depuis le début de la guerre (Marchés Lucien Baumann et Grands moulins de Corbeil, marchés Léon Collin). En qualité de rapporteur de la Commission, il intervint fréquemment dans la plupart des débats agricoles ou concernant le ravitaillement de la population civile, des troupes se trouvant sur le front, et des forces de l'intérieur. En 1917, il développa une interpellation concernant le ravitaillement normal du pays en « pain de qualité saine et nutritive ».

Le 16 novembre 1917, il devint Ministre de l'Agriculture dans le Cabinet constitué par Georges Clemenceau et, comme tel, poursuivit son activité en faveur de la production agricole en temps de guerre. Il participa ainsi aux débats sur le rationnement de la consommation du pain, sur le nouveau régime des céréales, des farines et du pain, sur la répartition des avoines, sur l'organisation de la production du blé, sur la création d'un Office central des produits chimiques agricoles et d'une Commission de contrôle des essences et carburants pour automobiles, sur l'organisation du matériel de transport des denrées alimentaires, sur la cherté de la vie, sur la fabrication des fourrages mélassés, sur l'approvisionnement en malt des brasseries des régions libérées et sur l'autorisation de l'importation des mistelles, question qui lui valut de nombreuses et violentes critiques.

Au renouvellement du 16 novembre 1919, il fut réélu au quotient électoral député de la Vienne, deuxième de la liste d'Union nationale et républicaine que conduisait Raoul Péret. Il obtint personnellement 32.615 voix, sur 76.441 votants. Président de la Commission de l'agriculture, inscrit cette fois au groupe de la gauche républicaine démocratique, il déposa en 1920 une proposition de loi ayant pour objet de faciliter l'accession des travailleurs agricoles à l'exploitation et à la propriété, et la reconstitution des exploitations agricoles dans les régions dévastées. En 1921, il déposa également une proposition de résolution concernant la réglementation de l'usage des voies ouvertes à la circulation publique.

Il prit part aux discussions concernant notamment la création de nouvelles ressources fiscales (1920), la réquisition des rhums (1921), l'abrogation de la loi sur les Chambres d'agriculture (1921), le trust de la meunerie et le commerce des céréales (1921) et le budget de l'agriculture de l'exercice 1922.

En 1921, il fut nommé membre de la Commission plénière de l'Office national du crédit agricole. En 1923 enfin, il participa au débat sur le projet de loi relatif à l'heure d'été.

Au renouvellement du 11 mai 1924, il obtint sa réélection comme deuxième de la liste républicaine de gauche, à la plus forte moyenne, par 34.870 voix sur 82.939 votants et s'inscrivit au groupe radical socialiste. De nouveau président de la Commission de l'agriculture et membre de la Commission plénière de l'office national du crédit agricole, il déposa un certain nombre de propositions de loi concernant notamment : l'établissement d'un droit de créance privilégiée au profit des membres de la famille vivant et travaillant avec leurs parents dans les exploitations agricoles (1924-1925), l'institution du retrait agricole (1924), l'attribution intégrale et l'indivision temporaire de certains domaines ruraux figurant dans les successions (1924), la taxe de luxe des automobiles (1925), la suppression de la taxe sur le chiffre d'affaires et son remplacement par une taxe à la production (1926) et l'exonération de l'impôt sur les spécialités pharmaceutiques des remèdes faisant l'objet d'une publicité dans les journaux et revues professionnels vétérinaires (1926). En 1925, il déposa également une proposition de résolution concernant le commerce des boissons.

Il prit part aux discussions sur le budget général de 1925, sur la circulaire du Ministre de l'Intérieur invitant les préfets à interdire la vente du bétail en dehors des foires et marchés (1926), sur la nouvelle organisation administrative et judiciaire (1926), sur le projet de loi concernant le redressement financier, sur l'équilibre du budget, sur la réforme du régime des taxes successorales et sur la fixation du prix du pain.

Elu sénateur au renouvellement du 9 janvier 1927, au premier tour de scrutin, par 407 voix sur 701 votants, il s'inscrivit, à la Chambre haute, au groupe de l'Union démocratique et radicale et continua à se consacrer à l'intensification de la production agricole et à la repopulation des campagnes. Partisan acharné de la création d'une internationale agraire et de l'accession des travailleurs agricoles au patronat et à la propriété, il fit sur ces thèmes de nombreuses conférences à l'étranger et en France et collabora abondamment aux revues spécialisées dans les questions agricoles. Il publia également des ouvrages tels que « La bataille économique de demain » « Pour et par la terre » et « L'Internationale agraire ». Ses compétences en la matière lui valurent alors une large audience dans les milieux ruraux français et étrangers, et, à la même époque, il fut nommé président de la Société nationale d'encouragement à l'agriculture, président de la fédération nationale des collectivités rurales d'électrification, vice-président du conseil supérieur de l'agriculture et membre des bureaux ou comités de direction de nombreux syndicats et groupements agricoles. Le 13 décembre 1930, il fut de nouveau chargé du Ministère de l'Agriculture, dans l'éphémère Cabinet Théodore Steeg, qui devait être renversé le 22 janvier suivant. En cette qualité, il participa aux discussions sur l'alcool de vin, sur la politique de fiscalité rurale, sur la mévente des seigles et sur les garanties de vinification des vins étrangers entrant en France.

Réélu sénateur au renouvellement du 14 janvier 1936, au premier tour de scrutin, par 403 voix sur 703 votants, il resta inscrit au groupe de la gauche démocratique, mais son activité en faveur du développement agricole de la France fut interrompue par la guerre de 1940. Le 10 juillet, il vota en faveur du projet de loi constitutionnelle, à Vichy.

Ayant perdu son siège de conseiller général qu'il détenait depuis 30 ans, par décision du Gouvernement dit de l'Etat français, il se désintéressa de la politique et mourut en 1952 à Neuilly-sur-Marne, à 80 ans.

Victor Boret était commandeur du mérite agricole et titulaire de nombreux ordres étrangers.




Né le 18 août 1872 à Saumur (Maine-et-Loire)

Décédé le 22 avril 1952 à Neuilly-sur-Marne (Seine-et-Oise)

Député de la Vienne de 1910 à 1927

Sénateur de la Vienne de 1927 à 1944

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, pages 673 à 675)

Victor Boret vote en faveur de la réforme constitutionnelle du 10 juillet 1940. Puis il est destitué des fonctions de conseiller général du canton de Moncontour, dans la Vienne, qu'il occupait depuis 1910.

Il se désintéresse alors de la politique, et se retire en Seine-et-Oise, où il meurt en 1952.