Jacques, Gervais Subervie
1776 - 1856
- Informations générales
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- Né le 1er septembre 1776 à Lectoure ( - Généralité d'Auch et Pau France)
- Décédé le 10 mars 1856 à Parenchère-Ligneux (Gironde - France)
1776 - 1856
Député de 1831 à 1848, représentant en 1848 et en 1849, né à Lectoure (Généralité d'Auch et Pau) le 1er septembre 1776, mort à Parenchère (Gironde) le 10 mars 1856, il partit comme volontaire en 1792, fit campagne aux armées des Pyrénées-Orientales et d'Italie, coopéra à la prise de Malte, et y resta jusqu'à l'époque où cette île fut rendue aux Anglais.
Chef d'escadron en 1803, il se battit à Ulm et à Austerlitz, fut promu colonel du 10e chasseurs à cheval (27 décembre 1805), fit campagne en Prusse (1806) et en Espagne (1808), fut nommé baron de l'empire (1810), général de brigade (6 août 1811), et se distingua à la bataille de Sagonte (25 octobre suivant).
Il suivit la grande armée en Russie, reçut deux éclats d'obus à la Moskowa et dut rester à Wilna pour soigner ses blessures. Dès qu'il fut rétabli, il reprit son commandement, et montra une brillante valeur à Wethau en Saxe (1813), à Montereau, à Champaubert, à Brienne et sous les murs de Paris, où il fut blessé de trois coups de lance. Le 3 avril 1814, Subervie fut nommé général de division.
Il reprit du service aux Cent-Jours et se battit à Ligny et à Waterloo. Licencié avec le reste de l'armée à la seconde Restauration, ce ne fut qu'en 1830 qu'il fut réintégré dans le cadre d'état-major. Le gouvernement de juillet le nomma, (août 1830) commandant de la 1re division militaire (celle de Paris), puis (même mois) inspecteur général de cavalerie et membre du comité de l'infanterie et de la cavalerie. Il passa en 1841 dans le cadre de réserve.
Il avait été élu, le 5 juillet 1831, député du 3e collège du Gers (Lectoure), par 204 voix (215 votants, 363 inscrits). Il prit place sur les bancs gauche dynastique, signa le compte-rendu de l'opposition en 1832, fut réélu, le 21 juin 1834, par 175 voix (239 votants, 366 inscrits), contre 59 à M. Kellermann, vota contre les lois de septembre, contre les lois de disjonction et d'apanage, et obtint encore le renouvellement de son mandat, le 4 novembre 1837, par 178 voix (298 votants, 405 inscrits).
Il échoua à Lectoure, aux élections du 2 mars 1839, avec 157 voix, contre 166 à l'élu, M. de Salvandy, mais il se représenta, après l'option de ce dernier pour Nogent-le-Rotrou, et redevint député par 265 voix (343 votants). Il vota comme précédemment avec l'opposition. Le 9 juillet 1842, M. de Salvandy le battit encore à Lectoure avec 203 voix, contre 159, et, élu à la fois à Nogent-le-Rotrou et à Lectoure, opta cette fois pour Lectoure, pour laisser un siège à M. Benjamin de Lessert qui venait d'être battu à Saumur par le général Oudinot. Les électeurs indépendants se refusèrent à favoriser cette combinaison, et le général Subervie, ayant transporté sa candidature à Nogent-le-Rotrou (4e collège d'Eure-et-Loir), fut élu, le 24 septembre 1842, par 161 voix sur 308, reprit sa place dans les rangs de la gauche, avec laquelle il repoussa l'indemnité Pritchard, se prononça pour la réforme électorale et parlementaire et combattit la politique de Guizot. Il fut encore réélu, le 1er août 1846, par 163 voix (317 votants, 359 inscrits), contre 151 à M. Emile Pereire.
Au lendemain de la révolution de février, le gouvernement provisoire appela le général Subervie au ministère de la Guerre (25 février 1848). Le nouveau ministre se montra attaché au parti du National et donna sa démission le 19 mars suivant pour ne pas avoir à signer le décret qui mettait à la retraite un grand nombre de ses compagnons d'armes. Il fut alors élevé à la dignité de grand chancelier de la Légion d'honneur. Un arrêté du 8 juin suivant l'admit à la retraite comme général: il fut rétabli en 1853 dans le cadre de réserve.
Il avait été élu, le 23 avril 1848, représentant d'Eure-et-Loir à l'Assemblée constituante, le 3e sur 7, par 58,565 voix (72,675 votants, 87,002 inscrits), et, le même jour, représentant du Gers, le 3e sur 8, par 59,392 voix. Il opta pour l'Eure-et-Loir et fut remplacé, le 4 juin, dans le Gers, par M. de Panat. Il fit partie du comité de la guerre, et vota avec la gauche modérée,
- pour le maintien de l'état de siège,
- pour l'abolition du remplacement militaire,
- contre le droit au travail,
- pour l'ensemble de la Constitution,
- pour l'ordre du jour en l'honneur de Cavaignac,
- contre la proposition Rateau,
- pour l'amnistie,
- contre les crédits de l'expédition romaine,
- pour l'abolition de l'impôt des boissons.
Pendant les journées de juin, il prit part aux mesures répressives dirigées contre les insurgés.
Réélu, le 13 mai 1849, représentant d'Eure-et-Loir à l'Assemblée législative, le 5e sur 6, par 21,709 voix (63,593 votants, 84,674 inscrits), il vota le plus souvent avec la minorité démocratique, sans s'associer toutefois aux manifestations de la Montagne.
Le coup d'Etat du 2 décembre 1851 mit fin à sa carrière politique. Grand-croix de la Légion d'honneur du 11 décembre 1848, le général Subervie avait été remplacé douze jours après à la grande chancellerie par le maréchal Molitor.