Jean-François, Claire, Henri Joly
1790 - 1870
- Informations générales
-
- Né le 25 novembre 1790 à Limoux (Aude - France)
- Décédé le 4 septembre 1870 à Limoux (Aude - France)
1790 - 1870
Député de 1831 à 1834, de 1839 à 1846, représentant aux Assemblées de 1848 et 1849, né à Limoux (Aude) le 25 novembre 1790, mort à Limoux le 4 septembre 1870, il étudia le droit, s'établit comme avocat dans son pays natal, et se distingua bientôt par son talent et par l'ardeur de ses opinions démocratiques.
L'un des défenseurs attitrés du parti libéral sous la Restauration, il se trouva lui-même impliqué dans une affaire politique qui lui valut une année de prison. Rayé momentanément du tableau des avocats, il était le chef du mouvement démocratique dans sa région, quand éclata la révolution de 1830. Il s'en déclara le partisan, et fut appelé par Dupont (de l'Eure) au poste de procureur-général près la cour de Montpellier ; mais il donna presque aussitôt sa démission, désapprouvant le système suivi par la monarchie de Juillet, et se présenta, le 5 juillet 1831, dans le 1er collège de l'Ariège (Pamiers), comme candidat des démocrates radicaux aux élections législatives. M. Joly, élu, par 129 voix (234 votants, 345 inscrits), contre 38 à M. de Portes et 35 à M. Vigarosy, prit place à l'extrême gauche et appuya toutes les revendications de l'opposition.
Non réélu en 1834, il redevint avocat, échoua, le 7 mars 1838, dans le 1er collège de la Haute-Garonne (Toulouse), avec 214 voix contre 253 à M. Caze, élu (il s'agissait de remplacer M. Clauzel qui avait opté pour une autre circonscription), et fut plus heureux, le 2 mars 1839, dans le même collège, qui le choisit pour son député par 300 voix sur 554 votants. Il se montra, comme précédemment, le champion des idées radicales, se prononça contre le ministère Guizot, pour toutes les propositions tendant à la réforme électorale, etc.
Il fut réélu, le 9 juillet 1842, par 327 voix (607 votants et 700 inscrits), contre 274 à M. Viguerie. Il vota pour la réduction du nombre des députés-fonctionnaires et contre l'indemnité Pritchard.
N'ayant obtenu, le 1er août 1846, que 286 voix contre 430 à M. Cabanis, il reprit ses occupations au barreau et fut, notamment, dans la mystérieuse affaire du frère Léotade, l'avocat de la famille de la victime, Cécile Combettes. Les débats avaient commencé le 7 février 1848 ; ils furent interrompus par la révolution, et rouverts le 13 mars. L'agitation à laquelle ils donnèrent lieu ne nuisit pas à l'élection de M. H. Joly comme représentant de la Haute-Garonne à l'Assemblée constituante, le 2e sur 12, par 73,146 voix, le 23 avril 1848.
Dans l'intervalle, il avait été nommé, par le gouvernement provisoire, commissaire près les départements de la Haute-Garonne, du Tarn-et-Garonne du Tarn, etc. « Il sembla, observait un biographe, un moment reconstituer à son profit l'ancien royaume d'Aquitaine. »
Comme représentant, M. H. Joly siégea à la Montagne, fit partie du comité des affaires étrangères, et vota constamment avec le groupe avancé du parti républicain :
- contre le rétablissement du cautionnement et de la contrainte par corps,
- contre les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- pour l'amendement Grévy,
- pour le droit au travail,
- contre l'ordre du jour en l'honneur de Cavaignac,
- contre la proposition Rateau,
- pour l'amnistie,
- contre les crédits de Rome,
- pour la demande de mise en accusation, qu'il avait signée, du président et de ses ministres.
Il était absent le jour du vote sur l'ensemble de la Constitution.
M. H. Joly prit une part importante aux débats sur les affaires extérieures. Il prononça, le 22 mai 1849, au milieu d'une vive agitation, un long discours, très applaudi par la gauche, sur les affaires d'Italie et de Hongrie. Reprochant au gouvernement de s'être fait l'allié de l'Autriche dans la question romaine, il s'écria : « Oui, je veux la guerre ; oui je la veux plutôt que l'avilissement de mon pays plutôt que l'anéantissement de ses libertés. Oui je préfère la guerre si c'est là une nécessité extrême et qu'il n'y ait pas d'autre moyen de salut, car je me rappelle à mon tour l'invasion de 1815, et les hommes qui se disent aujourd'hui nationaux la provoquaient alors. Oui, je connais ceux qui, à cette époque, ouvraient la France à l'étranger et lui indiquaient le chemin de la capitale. » Il combattit à la fois l'opinion du ministre Odilon Barrot et celle du général Cavaignac, et présenta un ordre du jour ainsi conçu :
« L'Assemblée nationale, considérant la manifestation de l'empereur de Russie et les traités intervenus entre l'Autriche, la Prusse et la Russie, comme attentatoires aux principes de droit public proclamés par la Révolution française et consacrés par l'ordre du jour du 24 mai 1848 ; protestant au nom du peuple français contre cette nouvelle coalition qui menace la liberté de l'Europe ; invitant le gouvernement à prendre immédiatement les mesures les plus énergiques pour faire respecter les principes de l'indépendance et de la nationalité des peuples, passe à l'ordre du jour. »
Ledru-Rollin soutint cet ordre du jour, dont l'auteur se rallia, le lendemain 23, à une rédaction plus tempérée proposée par M. J. Bastide. À la fin, l'Assemblée adopta une formule proposée par le général Cavaignac.
M. H. Joly ne fut pas réélu à l'Assemblée législative par le département de la Haute-Garonne, mais, le 19 août 1849, l'option de Lamartine pour le Loiret ayant déterminé une vacance en Saône-et-Loire, il devint représentant de ce département, par 28 433 voix (55 680 votants, 150 253 inscrits), contre 25 697 voix à M. Dariot et 554 à M. Mathieu.
Il suivit le même ligne politique que précédemment, soutint de sa parole et de son vote les opinions de la minorité, vota contre la loi Falloux sur l'enseignement, contre la loi restrictive du suffrage universel, etc., combattit énergiquement le gouvernement présidentiel et protesta contre le coup d'Etat de 1851, qui l'obligea de quitter la France.
Date de mise à jour: mai 2016