Benjamin, Louis Bories

1852 - 1912

Informations générales
  • Né le 15 février 1852 à Saint-antonin (Tarn-et-Garonne - France)
  • Décédé le 28 septembre 1912 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 8 mai 1910 au 28 septembre 1912
Département
Tarn-et-Garonne
Groupe
Républicain progressiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 15 février 1852 à Saint-Antonin (Tarn-et-Garonne), mort le 28 septembre 1912, à Paris-7e.

Député du Tarn-et-Garonne de 1910 à 1912.

Benjamin, Louis Bories, a fait ses études secondaires à Toulouse. Bachelier ès lettres le 2 juin 1870 et bachelier ès sciences le 25 août suivant, il fit sa médecine à Paris où il soutint sa thèse le 15 janvier 1875. Entré avec le n° 1 à l'Ecole d'application du Val-de-Grace, il fit d'abord carrière dans l'armée et fut successivement médecin aide-major à Paris, à Tlemcen, à Castres et à Montauban. Il démissionna en 1884 pour ouvrir un cabinet de chirurgie, à Montauban, qui lui acquit bientôt une réputation et une clientèle considérables.

Il rencontra dans cette ville des hommes jouissant d'une grosse influence dans le département, comme le docteur Lacaze, et Justin de Selves, sénateur, puis président du Sénat.

C'est dans cette ambiance qu'il décida de se lancer dans la vie politique malgré qu'il n'eut jamais rempli de mandat local.

Il se présenta aux élections générales des 24 avril et 8 mai 1910, dans la circonscription de Montauban. Adversaire des radicaux, majoritaires depuis 1902, à qui il reprochait l'expulsion des congrégations, la fermeture des écoles libres, et le gaspillage des finances, il s'élevait contre « le lamentable spectacle de l'impuissance, de l'incohérence et de la corruption, contre le parlementarisme pourri composé d'hommes pauvres de convictions, mais riches d'appétits. »

Il réclamait le scrutin de liste avec représentation proportionnelle, la réduction du nombre des députés et des sénateurs, la représentation des intérêts économiques et professionnels au sein du Sénat, la décentralisation administrative, la diminution des pouvoirs des préfets, dont il critiquait l'intervention dans les campagnes électorales. Il s'élevait aussi contre la conception de l'Etat-Providence et les théories nébuleuses des « socialistes-activistes ».

Il emporta le siégé au deuxième tour de scrutin, par 12.665 voix contre 11.948 à M. Capéran, député sortant, radical, maire de Montauban.

Inscrit au groupe des républicains progressistes, il appartint à la Commission d'hygiène publique, et à la Commission d'enquête sur l'affaire Rochette. Propriétaire d'un domaine agricole au Tigné, dans la banlieue montalbanaise ses interventions à la tribune eurent spécialement pour objet la défense des cultures et notamment de la vigne contre les maladies cryptogamiques et contre les insectes et les rongeurs. Il préconisait deux sortes de mesures : l'emploi de la nicotine et sa production en France grâce à une subvention du Gouvernement, et l'arrêt de la destruction des oiseaux. Dans un long discours, il fit état de ses travaux personnels sur ces problèmes et évoqua une de ses interventions au congrès pour l'avancement des sciences, en 1902.

Il réclama en outre une réforme de l'enseignement primaire à la campagne, qui devait être selon lui, un véritable enseignement professionnel destiné aux ruraux, en donnant aux instituteurs une formation professionnelle et non une formation politique et philosophique telle qu'ils la reçoivent.

Il s'intéressa également à la nomination des médecins des hôpitaux locaux trop soumise au favoritisme politique, à la lutte contre la fièvre thyphoïde dans l'armée par voie de vaccination, et à l'atribution des récompenses aux médecins soignant gratuitement les gendarmes. Sur le plan local, il se préoccupa de la construction de la ligne de chemin de fer de Cahors à Moissac, de celle de l'hôtel des postes de Montauban, et des conséquences de la fermeture hebdomadaire des halles sur les expéditions de raisin de Moissac.

A la suite de la discussion d'interpellations, il déposa deux ordres du jour, l'un pour demander le maintien des instituteurs en dehors des luttes électorales, l'autre pour requérir la suppression de la délimitation des zones viticoles en Champagne en conséquence des troubles de 1910.

En politique générale, il soutint le premier Cabinet Aristide Briand du 24 juillet 1909, s'abstint sur la confiance au deuxième, du 3 novembre 1910, et se montra plutot hostile au Cabinet Caillaux du 27 juin 1911.

Il s'associa à la campagne de Maurice Barrès en faveur des églises de campagne aux clochers croulants.

Cette activité fut brutalement interrompu par sa mort survenue en cours de mandat, le 28 septembre 1912, à Paris, après une douleureuse maladie alors qu'il n'avait que 60 ans.

Ce décès ayant eu lieu durant l'intersession, il n'a pas été prononcé d'éloge funèbre.

Ses obsèques eurent lieu à la cathédrale de Montauban, au milieu d'une foule énorme. Les députés et sénateurs du département y étaient présents. Toute la presse, sans exception, salua avec respect la mémoire de cet homme dont la principale richesse était l'honnêteté. Membre de l'Académie du Tarn-et-Garonne, il était Chevalier de la Légion d'honneur.