Jean-Baptiste, Basilide Billaudel

1793 - 1851

Informations générales
  • Né le 12 juin 1793 à Rethel (Ardennes - France)
  • Décédé le 23 juin 1851 à Cenon-la-bastide (Gironde - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 4 novembre 1837 au 2 février 1839
Département
Gironde
Groupe
Gauche dynastique
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 mars 1839 au 12 juin 1842
Département
Gironde
Groupe
Gauche dynastique
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 9 juillet 1842 au 6 juillet 1846
Département
Gironde
Groupe
Gauche dynastique
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Gironde
Groupe
Centre

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de Bordeaux de 1837 à 1846 et représentant de la Gironde en 1848, né à Rethel (Ardennes), le 12 juin 1793, mort à Cenon-la-Bastide (Gironde), le 23 juin 1851, il était fils de Balthazar Billaudel, receveur des finances à Rethel, de 1794 à 1836, et de Marie-Antoinette Taine, dont le frère unique, receveur des tailles à Rethel de 1745 à 1794, est le bisaïeul d'Hippolyte Taine.

Billaudel, admis au lycée de Reims au concours en 1804, y termina, en août 1810, de brillantes études, pour entrer, en novembre suivant, à peine âgé de 17 ans, à l'Ecole polytechnique. Sorti le second de l'Ecole, en octobre 1812, il suivit, à Paris, les cours de l'Ecole des ponts et chaussées, et remplit, l'été suivant, des missions d'ingénieur dans les Landes, la Gironde et la Moselle. Il coopéra, en 1814, à la défense de Paris, en mai 1815 à la construction des redoutes aux environs de Metz, où il fut bloqué, après Waterloo, pendant plus d'un mois.
A la paix, il fut chargé du service des ponts et chaussées à Digne, Nevers, Rethel, et, en mai 1818, fut attaché à la construction du grand pont de Bordeaux, sous les ordres de l'éminent inspecteur général, M. Deschamps, dont il épousa la fille en décembre de la même année. C'est à l'occasion de ce travail, qu'il se servit le premier en France de la cloche à plongeur importée d'Angleterre, fit fabriquer les briques des voûtes avec les vases de la Garonne, et réprima, au péril de sa vie, une émeute des ouvriers du pont, en janvier 1820.
Chevalier de la Légion d'honneur du 23 mai 1825, nommé ingénieur en chef de la Gironde en 1830, il fit partie, comme secrétaire, puis comme président, de l'Académie de Bordeaux et de plusieurs sociétés savantes, et publia de nombreux travaux scientifiques, économiques et littéraires.
Le 30 mai 1837, il fut élu au Conseil municipal de Bordeaux, et, le 4 novembre suivant, les électeurs du 3e collège électoral de cette ville le nommèrent député par 189 voix sur 286 votants et 362 inscrits. Bien que la loi électorale n'édictât aucune incompatibilité dans ce cas, le ministère Molé, par abus de la candidature officielle, le mit en disponibilité d'emploi le 26 décembre; la pression préfectorale ne put réussir à le faire échouer aux élections du 2 mars 1839, et du 9 juillet 1842, où il réunit 172 voix sur 304 votants et 394 inscrits, contre 51 voix à M. Dupuch, 50 à M. de Genoude, et 23 à M. de Salvandy.
Il défendit, à la Chambre, la liberté religieuse, la liberté de l'enseignement, la liberté commerciale, et prit part à toutes les grandes questions de travaux publics : achèvement des canaux, chemins de fer, police du roulage, question des sucres (1840), travail des enfants dans les ateliers, etc. Il vota contre l'indemnité Pritchard, pour la proposition sur les députés fonctionnaires et contre le projet des fortifications de Paris, trouvant dangereux de faire dépendre le salut du pays d'une seule place vulnérable par tant de cotés.
Aux élections de juillet 1846, il se retira dans sa propriété de Cenon, où il s'occupa de dessèchements, et refusa, en février 1848, de s'associer à la campagne des banquets.
Nommé maire de Bordeaux le 10 mars 1848, il put y maintenir l'ordre, par la seule influence de son caractère, et sauva, le 20 mars 1848, en haranguant la foule ameutée contre la Préfecture, le commissaire du gouvernement envoyé par Ledru-Rollin, Latrade, qui s'échappa par les mansardes. Les électeurs de la Gironde l'élurent représentant du peuple, le 23 avril suivant, au scrutin de liste, le 2e sur 15, par 130,381 voix sur 146,606 votants ; Lamartine venait en tête de la liste, avec 137,609 voix.
A la Constituante, il vota :

- le 26 mai 1848, pour le bannissement de la famille d'Orléans;
- le 31 juillet, pour l'ordre du jour contre la proposition Proudhon;
- le 19 août, contre le rétablissement du cautionnement;
- le 26 août, pour les poursuites contre Louis Blanc;
- le 1er septembre, pour le rétablissement de la contrainte par corps;
- le 18 septembre, contre l'abolition de la peine de mort;
- le 27 septembre, pour l'impôt proportionnel préféré à l'impôt progressif;
- le 7 octobre, contre l'amendement Grévy au sujet de la présidence;
- le 21 octobre, pour le remplacement militaire;
- le 23 octobre, contre la sanction de la Constitution par le peuple;
- le 27 décembre, contre la suppression de l'impôt du sel;
- le 1er février 1849, contre la proposition d'amnistie générale;
- le 21 mars, pour l'interdiction des clubs;
- le 2 mai, pour l'amnistie des transportés;
- le 11 mai, contre la demande de mise en accusation contre le Président et ses ministres;
- le 14 mai, pour le blâme de la dépêche Léon Faucher;
- le 18 mai, pour l'abolition de l'impôt sur les boissons.
M. Billaudel ne se représenta pas aux élections de 1849 pour l'Assemblée législative, et se retira à Cenon.