Charles, Marie, Joseph Borne
1850 - 1913
Né le 1" février 1850 à Saint-Hippolyte (Doubs), mort le 23 août 1913 à Saint-Hippolyte.
Député du Doubs de 1898 à 1903. Sénateur du Doubs de 1903 à 1913.
Après avoir fait ses études classiques à Besançon, Charles Borne vint tout jeune à Paris afin d'y suivre les cours de la Faculté de Médecine et fut reçu docteur le 24 juin 1874. Sa thèse était consacrée à des « Remarques sur les névralgies bronchiales ». La même année, il était lauréat du prix Corvisart.
Après la guerre de 1870-1871, à laquelle il avait participé comme médecin aide-major, il était devenu externe des hôpitaux de Paris, mais, son diplôme obtenu, il s'établit médecin, d'abord dans sa ville natale, Saint-Hippolyte, puis dans une localité voisine, à Hérimoncourt.
Dès 1883, il se lançait dans la politique et devenait conseiller général de Saint-Hippolyte, dont il se faisait élire maire en 1893. En novembre 1895, il se présentait pour la première fois aux élections sénatoriales, dans le Doubs, mais était battu par l'universitaire Alfred Rambaud, futur Ministre de l'Instruction publique du Cabinet Méline. De nouveau candidat au Sénat en mai 1897, il échouait une nouvelle fois devant un candidat radical.
C'est à la faveur des élections législatives du 8 mai 1898 qu'il réussit à entrer au Parlement en enlevant le siège de député de la circonscription de Montbéliard, au premier tour de scrutin, par 9.178 voix contre 4.959 à son plus proche concurrent M. de Morville.
Siégeant sur les bancs des radicaux modérés, membre de la Commission de l'hygiène publique dont il devint Vice-président, et de celle des voies navigables, il s'intéressa naturellement à tous les problèmes sociaux relatifs aux soins médicaux et présenta des rapports sur de nombreux projets de loi concernant la santé publique. En sa qualité de vice-président de la Commission de l'hygiène, il devait notamment jouer un rôle important dans L'élaboration de la loi concernant la protection de la santé publique promulguée en 1902. D'autre part, au nom de la Commission des voies navigables, il présentait des rapports sur les canaux de l'Est de la France.
Réélu aux élections législatives du 27 avril 1902 au premier tour de scrutin par 11.098 voix contre 9.077 au candidat nationaliste Gaston Japy, qui représentait l'une des plus anciennes familles de la région de Montbéliard, il devenait membre de la Commission des douanes, mais ne devait plus rester longtemps à la Chambre, car ayant obtenu au deuxième tour de scrutin, 440 voix contre 450 à M. de Moustier au renouvellement sénatorial du 4 janvier 1903 et l'élection de ce dernier ayant été contestée, Charles Borne fut finalement validé le 17 mars suivant, au détriment de M. de Moustier. A la Chambre haute, où il obtenait facilement sa réélection au renouvellement du 7 janvier 1912 au premier tour de scrutin, par 560 voix sur 895 votants et où il s'inscrivit au groupe de la gauche démocratique, Charles Borne poursuivit son activité en faveur du développement des institutions médicales en France. Parallèlement, il devenait membre de plusieurs organismes gouvernementaux, parmi lesquels le Comité supérieur de l'assistance publique, le Comité consultatif d'hygiène publique de France, la Commission contre les maladies contagieuses et vénériennes, la Commission d'administration de l'Institut national des Sourds-muets et le Comité consultatif de la navigation intérieure et des ports.
Il devait continuer à suivre au Sénat la ligne politique du parti radical et soutenir notamment les Ministères Brisson et Waldeck-Rousseau. Ami personnel de ce dernier, il votait en 1901 pour la loi sur les associations.
Son mandat sénatorial devait être interrompu par sa mort, survenue le 23 août 1913, quelque temps après sa réélection et au moment où il se trouvait dans sa ville natale. Le président Antonin Dubost prononça son éloge funèbre à la séance du Sénat du 4 novembre 1913 et salua en termes émus : « Ce démocrate éprouvé, très décidé à maintenir la politique républicaine dans ses aspirations les plus généreuses ; il ne perdait cependant jamais le sens des réalités et ainsi, il mettait au service de son parti quelque chose de plus précieux, peut-être, que son ardeur militante : sa clairvoyance et sa sincérité. »
On lui doit de nombreux travaux médicaux consacrés à certaines maladies, dont la pleurésie, les névralgies et la grippe. Pour cette dernière affection, connue alors sous le nom d'influenza, il préconisait un traitement que l'on tenait pour très efficace.
Il était chevalier de la Légion d'honneur.