Napoléon Durand-Savoyat
1800 - 1859
- Informations générales
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- Né le 28 octobre 1800 à Izeaux (Isère - France)
- Décédé le 25 avril 1859 à Cornillon-en-trièves (Isère - France)
1800 - 1859
Représentant du peuple aux assemblées de 1848 et de 1849, né à Izeaux (Isère) le 24 octobre 1800, mort à Cornillon-en-Trièves (Isère) le 25 avril 1859, il était le fils d'un cultivateur.
Il suivit la même carrière, et acquit, en agriculture, aux Instituts d'Hofwyll près de Berne et de Roville près de Nancy, des connaissances pratiques. Il fut d'abord fermier à Avignonet (canton de Monestier-de-Clermont), puis cultiva sa propriété de Cornillon, dans l'Isère.
Possesseur d'une fortune indépendante, Durand-Savoyat, dont les sentiments républicains s'étaient déjà manifestés en 1830, quand il avait pris la direction du journal le Dauphinois, fut élu, le 23 avril 1848, représentant de l'lsère à l'Assemblée constituante, le 13e sur 15, par 78,442 voix (136,486 votants, 159,723 inscrits). Il prit place à gauche, fut membre du Comité de l'agriculture, et vota :
- contre les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- contre l'abolition de la peine de mort,
- contre l'amendement Grévy,
- pour l'abolition du remplacement militaire;
- pour le droit au travail.
Il était en congé lors du vote de l'ordre du jour en l'honneur de Cavaignac. Adversaire de la politique de L.-N. Bonaparte, il la combattit résolument, signa avec la Montagne la demande de mise en accusation du président et de ses ministres à propos des affaires de Rome, et se prononça:
- contre la proposition Rateau,
- pour l'amnistie,
- contre l'interdiction des clubs,
- contre les crédits de l'expédition romaine.
Réélu représentant de l'Isère à la Législative (13 mai 1849), par 70,060 voix (105,869 votants, 160,450 inscrits), il fit partie de la minorité démocratique, se signala par une vive opposition au gouvernement de l'Elysée, et repoussa l'expédition de Rome, la loi sur l'enseignement, la loi restrictive du suffrage universel, etc.
Au coup d'Etat, Durand-Savoyat, « homme d'un rare esprit et d'un rare courage, » a écrit Victor Hugo, prit part aux tentatives du « Comité de résistance » dont faisaient partie aussi Jules Favre, Michel de Bourges, Carnot. « ll s'était fait depuis la veille et est resté jusqu'au dernier jour notre gardien, disons plus, notre huissier et notre portier. Il avait lui-même posé une sonnette sur notre table, et il nous avait dit : Quand vous aurez besoin de moi, sonnez, je viendrai. Partout où nous allions, il était là. Il se tenait dans l'antichambre, calme, impassible, silencieux, avec sa grave et noble figure, et sa redingote boutonnée et son large chapeau qui lui donnait l'air d'un ministre anglican. Il ouvrait lui-même la porte d'entrée, reconnaissait les survenants et écartait les importuns et les inutiles. Du reste, toujours gai et disposé à dire sans cesse : Cela va bien. Nous étions perdus, il souriait. L'optimisme dans le désespoir. »
Durand-Savoyat rentra dans la vie privée après le coup d'Etat de décembre.