Louis, Joseph, Etienne Cordier
1775 - 1849
- Informations générales
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- Né le 16 août 1775 à Orgelet ( - Généralité de Besançon - France)
- Décédé le 13 juin 1849 à Paris (Seine - France)
1775 - 1849
Député de 1827 à 1848, représentant du peuple aux Assemblées constituante et législative de 1848 et 1849, né à Orgelet (Généralité de Besançon, France), le 16 août 1775, mort à Paris (Seine), le 13 juin 1849, il appartenait à l'administration des ponts-et-chaussées. Napoléon 1er l'avait chargé de la direction des ponts-et-chaussées du département du Nord.
Le 17 novembre 1827, il fut élu, pour la première fois, député du 1er arrondissement électoral du Jura (Lons-le-Saunier), par 129 voix sur 200 votants et 231 inscrits, contre 67 à M. Jobez, ancien député. Il siégea à droite, vota constamment avec l'opposition libérale, et fut des 221.
Réélu, le 23 juin 1830, par 122 voix (187 votants, 217 inscrits), contre M. Babey, 63 voix, il prit part à la révolution de Juillet, mais ne se rallia qu'avec beaucoup de réserves au gouvernement nouveau, et reprit presque aussitôt sa place dans les rangs de la minorité de gauche.
Le 1er octobre 1831, le 1er collège électoral de l'Ain (Bourg), lui donna 141 voix sur 202 votants et 283 inscrits; il remplaçait comme député de cette circonscription, M. de Cormenin, qui avait opté pour un autre collège. Il signa le compte rendu de 1832.
Aux élections du 21 juin 1834, il obtint le renouvellement de son mandat dans le département de l'Ain, avec 105 voix (186 votants, 245 inscrits), contre M. Peloux, 72 voix ; en même temps, il échouait dans le 2e collège du Jura, à Lons-le-Saunier. Il se prononça dans cette législature :
- contre les lois de septembre 1835,
- contre les lois d'apanage et de disjonction.
Il resta député de l'Ain jusqu'en 1839, ayant encore obtenu sa réélection le 4 novembre 1837, avec 137 voix sur 205 votants et 277 inscrits. Il combattit le ministère Molé.
Puis, le 2 mars 1839, il redevint député du Jura, pour la circonscription de Lons-le-Saunier, qui le confirma dans ses fonctions législatives, le 9 juillet 1842, par 276 voix (393 votants, 480 inscrits), contre 95 à M. de Toisy, et le 1er août 1846, par 260 voix (436 votants, 524 inscrits), contre 173 à M. Dalloz.
Jusqu'à la fin du règne de Louis-Philippe, M. Cordier, qui était inspecteur des ponts-et-chaussées et chevalier de la Légion d'honneur, siégea à l'extrême-gauche, auprès de son collègue et ami le général Thiard. Il combattit de ses votes et à la tribune, en plusieurs circonstances, la politique ministérielle de Guizot, et se prononça :
- contre l'indemnité Pritchard (1845)
- et pour la réforme électorale.
« Il a sur les travaux publics, disait une biographie, des idées toujours larges et parfois très justes qu'il développe avec une persévérance digne d'éloges. »
Après février 1848, M. Cordier accepta le gouvernement républicain, et élu, le 23 avril, représentant du Jura à l'Assemblée constituante par 58 807 voix sur 74 155 votants, il vota le plus souvent avec le parti démocratique modéré :
- le 9 août 1848, contre le rétablissement du cautionnement,
- le 26 août, pour les poursuites contre Louis Blanc et contre les poursuites contre Caussidière ;
- le 7 octobre, contre l'amendement Grévy sur la présidence ;
- le 25 novembre, pour l'ordre du jour en l'honneur de Cavaignac ;
- le 27 décembre, pour la suppression complète de l'impôt du sel ;
- le 12 janvier 1849, contre la proposition Rateau ;
- le 16 avril, contre les crédits de l'expédition romaine ;
- le 2 mai, pour l'amnistie des transportés ;
- le 18 mai, pour l'abolition de l'impôt des boissons.
M. Cordier prit une part active, le 27 décembre, à la discussion de l'impôt du sel. Il se montra le partisan déterminé de la suppression de cet impôt, et dit à ce sujet : « Citoyens représentants, je viens vous demander d'appliquer immédiatement les principes du programme très satisfaisant du président de la République, qui nous donne l'assurance d'un prompt avenir de prospérité : Le respect de la Constitution ; la suppression des impôts illégaux ; la réduction de la dépense des travaux publics, en conviant le concours des véritables associations pour les exécuter. Vous vous rappelez que l'art. 15 de la Constitution a donné lieu à de longs et solennels débats, que l'impôt progressif a été rejeté et que cet article 15 est ainsi rédigé : « Tout impôt est établi pour l'utilité commune. Chacun y contribue en proportion de ses facultés et de sa fortune. » Il est évident que la taxe sur le sel est un impôt progressif, et le plus inique de tous, puisque la progression est en raison inverse des facultés et de la fortune des contribuables. Cinq millions de familles des classes laborieuses et malheureuses, payant chacune au trésor une taxe pour le sel de 15 francs par an, sont, relativement, dix et vingt fois plus imposées que les classes aisées, et cent et trois cents fois plus que les familles riches. » Malgré ces arguments, l'impôt du sel fut rétabli par l'Assemblée. Il est vrai que dans la séance du lendemain 28, elle décida qu'il serait réduit.
Le 13 mai 1849, M. Cordier fut élu, toujours par le Jura, représentant du peuple à la Législative avec 48 625 voix sur 71 295 votants et 90 110 inscrits, mais il mourut un mois après (13 juin 1849), avant d'avoir pu jouer dans la nouvelle assemblée aucun rôle parlementaire.