Henri, Georges Boulay de la Meurthe
1797 - 1858
- Informations générales
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- Né le 15 juillet 1797 à Nancy (Meurthe - Meurthe - France )
- Décédé le 24 novembre 1858 à Paris (Seine - France)
1797 - 1858
Fils aîné d'Antoine Boulay de la Meurthe (1761-1840) - député au Conseil des Cinq-Cents et représentant à la Chambre des Cent-Jours -, Henri-Georges Boulay de la Meurthe fut député de 1837 à 1839 et de 1842 à 1848, représentant du peuple à l'Assemblée constituante de 1848, vice-président de la République, et sénateur du second Empire.
Né à Nancy (Meurthe, France), le 15 juillet 1797, mort à Paris (Seine), le 24 novembre 1858, il avait accompagné son père en exil et terminé en Allemagne ses études juridiques commencées à Paris. De retour en France, il acquit une certaine notoriété au barreau de Paris ; puis les événements de juillet 1830 l'appelèrent à la vie politique. Il avait, sous la Restauration, combattu les ultra-royalistes ; la monarchie de Louis-Philippe parut d'abord lui donner pleine satisfaction ; il fut décoré de la croix de Juillet, nommé colonel de la onzième légion de la garde nationale parisienne, et prit part à la répression de plusieurs mouvements insurrectionnels, notamment à l'époque du procès des ministres et lors de l'affaire de l'archevêché.
Elu, le 4 novembre 1837, député du 3e collège de la Meurthe (Lunéville) avec 153 voix sur 300 votants et 315 inscrits, il siégea dans l'opposition dynastique et vota généralement avec la gauche. Il reçut aussi la décoration d'officier de la Légion d'honneur. L'année suivante, le gouvernement l'appela aux fonctions de membre du conseil général de la Seine, qu'il occupa en même temps que celles de membre du comité central de l'instruction primaire. En 1840, il fut réélu colonel de la onzième légion, et en 1842, président de la Société pour l'instruction élémentaire. Boulay (de la Meurthe) s'intéressait particulièrement aux questions d'éducation et d'enseignement. C'est à lui que le département de la Seine doit l'adoption de la méthode Wilhem (1835), l'introduction dans le programme des écoles de Paris du dessin linéaire, de la gymnastique, de l'hygiène et de la morale, la suppression des classes payantes, l'organisation des leçons monitoriales, une amélioration dans le traitement des instituteurs, l'organisation de l'école primaire supérieure, etc.
Le 9 juillet 1842, il rentra à la Chambre des députés, cette fois député du 2e collège des Vosges (Mirecourt), avec 213 voix sur 407 votants et 441 inscrits, contre 193 à M. Daullé ; il fut réélu le 1er août 1846, par 262 voix sur 371 votants et 421 inscrits, contre 99 à M. Résal. En 1843, il appuya à la tribune une pétition tendant à faire cesser l'exil de la famille Bonaparte et réclama l'abrogation de la loi de bannissement qui la concernait. Il reproduisit, sans plus de succès la même proposition en 1847 ; en souvenir de l'ère napoléonienne, il avait rétabli les fifres de la garde impériale dans sa onzième légion. Bien que votant souvent avec l'opposition, il ne s'associa pas, en février 1848, à la demande de mise en accusation du ministère Guizot, adhéra, cependant, au gouvernement républicain, et après avoir perdu son grade dans la onzième légion par le vote de la garde nationale, fut élu, dans les Vosges, le 23 avril 1848, représentant du peuple à l'Assemblée constituante, le 4e sur 11, par 65,277 voix (85 950 votants, 106 755 inscrits). Il siégea parmi les plus modérés, soutint d'abord la politique de Cavaignac, et se fit remarquer, en Juin, dans la répression de l'insurrection en se battant au Panthéon, à la tête de la garde nationale. Il appuya la proposition Pietri relative à la rentrée en France des Bonapartes, et soutint énergiquement en décembre 1848, la candidature de Louis-Napoléon à la présidence.
En dehors de la politique, Boulay (de la Meurthe) qui présidait le comité de l'instruction publique, eut une grande part à la fondation des salles d'asile et à l'extension des écoles primaires.
D'autre part, le 20 janvier 1849, sur une liste de trois candidats présentés (les deux autres étaient Baraguey d'Hilliers et Vivien) par l'Assemblée constituante, il fut élu, par l'influence personnelle de Louis-Napoléon, aux fonctions de vice-président de la République. Piqué d'un refus de l'Assemblée constituante à propos d'une allocation pour frais de représentation, il ne voulut pas toucher la somme qui lui était accordée pour le poste de vice-président. Il continua de se montrer dévoué à la politique de l'Elysée, jusqu'au coup d'Etat inclusivement. « Jamais on ne vit, dit un biographe, un second moins incommode, s'effaçant toujours, ne se mêlant de rien, pas même de ses prérogatives. »
On raconte que M. Boulay (de la Meurthe) interrogé sur un changement de ministère, s'écria, très étonné : « A qui demandez-vous cela ? » Au lendemain du 2 décembre, son nom reparut sur la liste de la commission consultative ; il passa de là au Conseil d'Etat, qu'il présida et au Sénat (26 janvier 1852). M. Boulay (de la Meurthe) a laissé sur diverses matières pédagogiques des discours et des rapports qui ne sont pas sans intérêt. Quand il mourut, il travaillait à la publication de la Correspondance de Napoléon Ier.