Charles, François, Antoine Bos
1862 - 1926
- Informations générales
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- Né le 1er février 1862 à Saint-flour (Cantal - France)
- Décédé le 26 octobre 1926 à Paris (Seine - France)
1862 - 1926
Né le 1er février 1862 à Saint Flour (Cantal), mort le 26 octobre 1926 à Paris (16e). Député de la Seine de 1898 à 1906.
Issu d'une famille modeste du Cantal - son père était peintre en bâtiments à Saint Flour - Charles Bos fit ses études d'abord au collège de sa ville natale, puis à Paris, où il obtint une double licence : en droit et en histoire. Sa carrière débuta dans l'administration où il entra en 1886 comme rédacteur politique au Ministère des colonies. Toutefois ses préférences allaient le mener rapidement vers le journalisme où ses talents de polémiste et de reporter devaient lui valoir une place de choix. Il entrait en effet dès 1888 au Rappel en qualité de rédacteur politique, chargé des questions extérieures. Malgré ses succès en d'autres domaines, il devait rester fidèle à ce journal, dont il fut, en 1895, rédacteur en chef, puis, en 1904, directeur politique. Parallèlement, il donnait des articles appréciés à plusieurs autres quotidiens, parmi lesquels Le Figaro. En 1890, il avait abandonné ses fonctions au Ministère des colonies et s'était inscrit, en 1893, au barreau de Paris, pour s'y occuper plus particulièrement des causes civiles.
Sa double activité de journaliste et d'avocat devait l'amener à tenter une troisième carrière, politique cette fois. Il s'était fait une réputation dans la presse de Paris où ses articles étaient abondamment reproduits et commentés, en particulier dans les milieux socialistes. Il s'était spécialisé dans les questions sociales et avait publié des études documentées sur les problèmes ouvriers. Il avait notamment eu l'idée de grouper en syndicats les employés des compagnies parisiennes des omnibus et du gaz et la campagne qu'il mena en 1891, lors de la grève des omnibus, joua un grand rôle dans le succès des revendications du personnel de cette compagnie.
S'il avait subi un échec aux élections législatives de 1893 - il avait été battu alors par un socialiste d'une autre obédience, Prudent Dervillers, qui l'avait emporté avec une marge de 81 voix- il enleva en 1896 le siège de conseiller municipal de Paris du quartier d'Amérique (19e arrondissement). Inscrit au groupe socialiste de l'Hôtel de ville, il se préoccupa plus particulièrement de l'aménagement électrique des rues de la capitale et fut chargé à cet effet par ses collègues, de plusieurs missions d'information en Allemagne, en Belgique et en Angleterre. Il fut d'autre part promoteur des tramways dits de pénétration et présenta de nombreuses études sur l'équipement électrique de Paris. Il fut egalement chargé du rapport sur la conversion de l'emprunt de 1886 en 2 %, qu'il avait lui-même conçue.
Aux élections générales législatives des 8 et 22 mai 1898, il se présenta avec succès dans la deuxième circonscription du 19e arrondissement de la capitale et fut élu au deuxième tour de scrutin contre le candidat socialiste Arthur Rozier par 3.335 voix contre 2.888 à ce dernier. Inscrit au groupe radical-socialiste, tout en gardant son étiquette personnelle de républicain socialiste, il devint membre des Commissions des colonies, des voies navigables et des ports maritimes.
Il intervint souvent à la tribune et fut l'un des membres les plus actifs de son groupe, qu'il représentait auprès de la réunion parlementaire des gauches. Au cours de cette législature, il s'intéressa aux sujets les plus divers, aussi bien aux mauvais traitements exercés envers les animaux qu'aux funérailles nationales du Président Félix Faure. Il déposa sur le bureau de l'Assemblée plusieurs propositions de loi ayant pour objet notammenf la suppression des écoles spéciales militaires d'officiers, « en vue d'établir l'unité d'origine de tous les officiers combattants », et l'application à la ville de Paris du droit commun en ce qui concerne le paiement des indemnités de logement aux Ministres des cultes protestant et israélite (1898).
Réélu aux élections générales des 27 avril et 11 mai 1902, au deuxième tour de scrutin, par 4.306 voix contre 3.247 à M. Barillier, il fit partie des Commissions des crédits, du budget, des travaux publics et des associations et congrégations. Tout en prenant part à tous les débats portant sur des sujets. qui lui étaient chers : les améliorations. à apporter à la ville de Paris ou les question relatives à la marine marchande, il lutta avec âpreté, comme il l'avait déjà fait durant la précédente législature, pour la révision de l'affaire Dreyfus. Il avait alors, en effet, demandé à interpeller le Gouvernement sur le renvoi du lieutenant-colonel Picquart devant le conseil de guerre. Il soutenait en général la politique de son groupe et vota en faveur des Ministères Brisson, Waldeck Rousseau et Combes. Vers la fin de la législature, il se sépara toutefois de la majorité Combiste et contribua par son action à renverser ce dernier Ministère. Aux sein des commissions, il présenta. d'autre part de nombreux rapports sur les voies navigables et les questions maritimes. A la tribune, il prit part à des. discussions concernant les affaires économiques et s'opposa au principe du double mandat de conseiller municipal de Paris et de sénateur ou de député.
Battu au renouvellement de 1906 par son ancien concurrent, Arthur Rozier, socialiste « orthodoxe », il ne reparut plus au Parlement et se consacra presque uniquement à son activité journalistique et aux sociétés dont il était devenu administrateur (Mutuelle parisienne des automobiles Darracq, Société des accumulateurs électriques Heinz et Cie.). Il collaborait alors au Gil Blas et fut rédacteur en chef de La vie maritime et fluviale, après avoir dirigé la publication Le XIXe siècle.
Préoccupé tout spécialement par les problèmes maritimes, il publiait alors La marine qu'il nous faut (1906) ; Refaisons une marine (1907). Il avait également c o n s a c r é un ouvrage à L'industrie électrique en Allemagne (1900) et, en qualité de « frère maçon », prononcé un discours le 3 mars 1916 au concert de bienfaisance donné au profit de l'orphelinat maçonnique.
Charles Bos, qui était chevalier de la Légion d'honneur, avait été profondément affecté par les développements imprévus de la guerre de 1914-1918 et le livre qu'il publia en 1923, peu avant sa mort, reflète ses derniers pressentiments ; Les hécatombes de la guerre prochaine. Il avait été conseiller général du Cantal pour le canton de Chaudes-Aigues.
Il mourut à Paris le 26 octobre 1926, à 64 ans.