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Compte rendu de la visioconférence du vendredi 9 avril 2021 à 16 h 30

 Echange avec MM. Antoine Grande, chef du département de la mémoire et de la citoyenneté à l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG), et M. Paul Morin, chercheur (SciencesPo Paris/CEVIPOF) spécialiste des mémoires de la guerre d’Algérie chez les jeunes, sur les questions mémorielles entre la France et l’Algérie : enjeux et perspectives de la reconnaissance, la réparation, la solidarité et la mémoire.

Mme Fadila Khattabi, présidente, a remercié MM. Antoine Grande et Paul Morin d’avoir bien voulu accepter d’aborder, avec les membres du groupe d’amitié France-Algérie, la question du travail de mémoire sur l’histoire, douloureuse et particulière, qui unit la France et l’Algérie.

Avant de leur céder la parole, elle a souhaité revenir sur l’année écoulée et l’activité du groupe d’amitié fortement impactée par plusieurs événements. D’une part, la crise sanitaire sans précédent qui touche tous les pays a malheureusement limité les possibilités de réunion. D’autre part, la situation politique en Algérie et l’actualité de ces derniers mois ont également impliqué de nombreux changements. Pour autant, les liens ont pu être préservés, notamment avec le nouvel ambassadeur en France, M. Mohamed-Antar Daoud, qu’elle a pu rencontrer. Par ailleurs, Mme Amel Deroua, présidente du groupe d’amitié Algérie-France à l’Assemblée populaire nationale, lui a fait parvenir, en février 2021, une invitation à effectuer un futur déplacement. Cela répond à une forte attente exprimée régulièrement par un grand nombre de parlementaires, qui a été relayée lors de l’entrevue avec l’ambassadeur. La dissolution de l’Assemblée algérienne ayant entretemps été prononcée, il faudra faire preuve d’encore un peu de patience avant d’envisager concrètement un échange parlementaire.

Pour autant, de beaux sujets animent l’actualité et l’amitié franco-algérienne ces dernières semaines. Le rapport de l’historien Benjamin Stora en est un bel exemple. Il faut aussi souligner la volonté politique forte et engageante du Président de la République en faveur du renforcement de l’amitié franco-algérienne et des efforts engagés pour le travail de mémoire autour de notre histoire commune. Le rapatriement des crânes de combattants algériens en juillet 2020 constitue un signal fort et très symbolique envoyé à nos amis algériens. Du chemin reste encore à parcourir et c’est tout l’objet de l’échange du jour avec MM. Antoine Grande et Paul Morin.

M. Antoine Grande, chef du département de la mémoire et de la citoyenneté à l’ONAGVG, a tout d’abord indiqué que ce sujet intéressait l’Office depuis de nombreuses années dans la mesure où l’action de celui-ci est dirigée par la nature même de ses ressortissants, qui sont en majorité issus de la Guerre d’Algérie : anciens combattants, harkis, rapatriés, enfants de harkis, pupilles, veuves. L’ONACVG est le principal opérateur de mémoire des armées et le département de la mémoire et de la citoyenneté, dirigé par M. Antoine Grande, coordonne les actions mémorielles de l’Office qui prennent la forme d’expositions, de projets, de contenus en lien avec les monuments, comme le Mont Valérien par exemple, mais également des actions de proximité. L’Office a investi le champ des programmes mémoriels historiques autour de la Guerre d’Algérie depuis longtemps, et lancé un nouveau programme intitulé « Histoire et Mémoire de la Guerre d’Algérie » en 2016. Il s’agit d’offrir une proposition complète à destination des publics scolaires au moyen d’une exposition « Guerre d’Algérie : histoire commune, mémoires partagées », qui est mise à la disposition de tous les départements et est très demandée par les enseignants et les établissements scolaires. Cette exposition est complétée par un module de formation pour les enseignants. L’objectif est d’organiser une rencontre entre des classes d’élèves et des acteurs des différents camps et rives comme les harkis, leurs enfants, des appelés, des rapatriés… La mission de l’ONACVG n’est pas d’écrire cette histoire mais de chercher à en illustrer la complexité.

L’ONACVG est également en charge de l’accompagnement des harkis et des rapatriés, via le bureau central des rapatriés basé à Agen mais qui est rattaché au département de la mémoire et de la citoyenneté. L’Office fait le constat que les projets qu’il accompagne sont aussi des projets mémoriels. Il faut rendre compréhensible cette période, amener à comprendre l’histoire de cette mémoire. Ces groupes de témoignages ont permis de comprendre que les acteurs de ce conflit devaient pouvoir entrer dans un programme d’accompagnement, pouvaient, tout en n’étant pas d’accord sur différents points, en discuter en toute sérénité.

Pour résumer, ce département de l’Office est chargé de déployer le programme « Histoire et Mémoire de la Guerre d’Algérie », d’accompagner les associations vers des projets mémoriels, d’illustrer cette complexité de l’histoire, de permettre à chacun de trouver sa place dans cette mémoire. D’ores et déjà, le département de l’Office est engagé dans un nouveau projet, celui de la rénovation du monument conçu par l’artiste Gérard Collin-Thiébaut sur la promenade du quai Branly et inauguré le 5 décembre 2002 par Jacques Chirac. Ce Mémorial national de la Guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie sera rénové pour marquer en 2022 le soixantième anniversaire de la fin de la Guerre d’Algérie. Si la commande qui avait été passée à l’artiste avait été de livrer un monument discret, non clivant, la nouvelle commande vise à rendre ce mémorial plus visible et plus compréhensible.

Mme Fadila Khattabi, présidente, a rappelé que l’exposition « Guerre d’Algérie : histoire commune, mémoires partagées » présentée à la présidence de l’Assemblée nationale d’abord, puis à l’Hôtel de région à Dijon, avait permis de beaux moments d’échanges entre les différentes parties et les élèves. Ce beau moment républicain permet de faire parler la jeunesse de France qui n’a pas toujours entendu les mots justes sur ce sujet.

M. Paul Morin, chercheur spécialiste des mémoires de la Guerre d’Algérie chez les jeunes, a tout d’abord indiqué qu’il n’était pas historien mais chercheur en sciences politiques, doctorant au CEVIPOF et enseignant. Son travail de recherche porte sur comment les jeunes reçoivent cette mémoire aujourd’hui et l’utilisent. Parallèlement, M. Paul Morin est également coordonnateur d’un projet d’échange entre jeunes français et algériens, « Regards Croisés », dans l’objectif de lancer un office franco-algérien pour la jeunesse, sur le modèle de l’Office franco‑allemand (OFAJ).

Ses travaux portent sur quatre sujets. Le premier a trait à la question de la jeunesse, via une approche quantitative des jeunes français et une étude des troisièmes générations. Les jeunes aujourd’hui construisent un rapport différent à cette histoire, plus distant et empreint de désintérêt. Cette distance permet à la fois aux jeunes concernés et aussi aux jeunes intéressés, donc plus politisés, de développer un rapport de curiosité. Leurs questions visent à comprendre ce que leurs familles ont vécu intimement, d’une part, et ce qui est arrivé à la société en France, d’autre part. La deuxième question consiste à savoir où en est la société française par rapport à cette histoire. Pour reprendre les mots de Paul Ricœur, nous sommes à un moment clé où la société française passe de la mémoire à l’histoire. La Guerre d’Algérie est de plus en plus perçue comme un événement historique comme les autres, une date, des personnages, ce qui va modifier le débat public et permettre de quitter la mémoire instrumentalisée et manipulée pour quelque chose de plus objectif. Le troisième point concerne les politiques de mémoire. On observe aussi que depuis la présidence d’Emmanuel Macron, on quitte des politiques très cloisonnées, par groupes, les harkis, les appelés ou les « pieds noirs », pour s’adresser plus à des générations, celles de ceux qui portent les traces de cette histoire. On s’achemine vers une approche plus ensemblière, un discours plus général, pour reconnaître les faits. C’est une sorte de dépolitisation où le clivage gauche‑droite est moins prononcé sur la question de la Guerre d’Algérie. Les politiques de mémoire se tournent plus vers des questions scientifiques, culturelles, vers l’échange entre jeunes, comme le recommande d’ailleurs le rapport de M. Benjamin Stora. En vingt ans, nous sommes passés d’une société française où il était difficile de travailler sur la Guerre d’Algérie à une situation où on laisse la société travailler et où le politique laisse aux différents acteurs un cadre apaisé, démocratique. Le quatrième sujet consiste à édifier un nouveau bloc d’outils pour la société, à l’instar de l’office pour la jeunesse, du fond de traduction, d’un musée, etc.

Mme Michèle Victory, députée, a insisté sur le fait que les représentations liées à la Guerre d’Algérie étaient encore vivaces et souvent assez fausses, qui mettent les gens dans des cases dont on a du mal à sortir. Le projet de créer un office franco-algérien pour la jeunesse est intéressant. Quelles sont les opérations concrètes qui pourraient être mises en œuvre ? Comment intéresser la jeunesse ? Comment intégrer les différents groupes de jeunes entre ceux qui sont encore dans leur mémoire et ceux pour qui c’est de l’histoire ancienne ? Pourquoi avec cette guerre-là la réconciliation est-elle si difficile ? Est-ce parce qu’à la différence de la Seconde Guerre mondiale, il est plus compliqué de faire la différence entre « les bons et les méchants » ? L’ouverture des archives est un point très sensible, qui est loin d’être réglé. Pourtant il est difficile d’avancer lorsqu’il y a trop de mémoire et pas assez d’histoire.

M. Cédric Villani, député, a estimé que le rapport de M. Benjamin Stora représentait un geste fort à l’instar de la reconnaissance du fait que l’avocat Ali Boumendjel avait bien été « torturé et assassiné » par l’armée française pendant la Guerre d'Algérie. Quelles autres étapes importantes pourraient-elles être franchies ? Le rapport de M. Benjamin Stora parle d’un musée à Montpellier, regrette l’absence de lieu dédié aux archives.  À cet égard, des voix se sont élevées récemment en Algérie pour demander publiquement l’ouverture des archives. Que faut-il en penser ? Par ailleurs, il semblerait que la simplification récente de l’accès aux archives françaises n’empêche pas le regard de l’administration et un certain filtre. Le musée de la Porte Dorée a accueilli à certains moments des expositions sur le sujet de la Guerre d’Algérie mais un établissement spécifiquement dédié à la colonisation est souhaitable. Du côté des autorités algériennes, le rapport a été accueilli avec une certaine indifférence. Comment peut-on essayer de travailler à construire des choses ensemble ? Faut-il envisager des projets scientifiques, portant sur l’énergie par exemple ? Faut-il travailler dans le cadre de l’Union méditerranéenne ? Quels projets d’avenir pourraient s’appuyer sur le travail de mémoire ?

M. Paul Morin a apporté les réponses suivantes. Pour qu’une mémoire passe et qu’on puisse mieux la travailler, il faut développer des cadres sociaux de la mémoire dans la société afin de mieux connaître cette histoire, la comprendre, la dépasser avec des projets en lien avec la mémoire et au-delà. Or actuellement, la société française ne dispose pas de ces cadres. La Fondation pour la Mémoire de la Guerre d’Algérie, des Combats du Maroc et de Tunisie instituée en 2005 ne répond pas à ces objectifs.

La question du musée est très importante pour un jeune qui souhaite élaborer un projet. Certes il peut déjà se référer aux programmes scolaires qui, depuis 2012, traitent plutôt bien ce sujet, même si beaucoup de progrès restent à faire dans les lycées professionnels et dans les filières d’apprentissage. Par ailleurs, à l’université il n’y a pas de chaire postcoloniale ni-même portant sur l’étude coloniale. Mais en dehors de l’école, à quelle porte ce jeune peut-il frapper ? Il faut un musée dédié à ce sujet de la Guerre d’Algérie, c’est important d’offrir ce cadre à qui veut travailler sur le sujet.

S’agissant du lancement d’un office franco-algérien pour la jeunesse, quatre grandes familles de recommandations ont été identifiées. Il faut accompagner la production d’outils et de cadres avec la création du musée et la rédaction de manuels scolaires. Il faut développer des moments d’échanges entre les jeunes français et algériens avec les jumelages, les bourses, l’assouplissement de la délivrance de visas, l’apprentissage des langues, etc. Le modèle franco‑allemand qui a coordonné un volontariat franco-allemand dans le Service Civique est intéressant à ce titre. La troisième famille de recommandations vise à développer la coopération et à instaurer des rendez-vous réguliers entre les sociétés civiles des deux pays, universités, associations… Enfin, le financement des coopérations artistiques, culturelles, sportives, entrepreneuriales doit être soutenu.

Concernant les représentations, héritages principaux de la Guerre d’Algérie, qui tendent à mettre les gens dans des cases, elles traversent encore beaucoup la société aujourd’hui, alors qu’elles ont été construites dans le monde colonial et pendant la colonisation. Lutter contre ces stéréotypes constitue aussi une forme de réparation.

L’ouverture des archives est un enjeu complexe. La France a pris la décision de déclassifier les archives, et cette décision relève du Parlement. Toutefois, malgré ce feu vert du législateur, l’exécutif a choisi de ne pas déclassifier une partie de ces archives. Le Président de la République a annoncé un nouveau texte pour renouveler ce cadre qui organise la déclassification. Les historiens demandent à être entendus dans le cadre de ce travail législatif. Côté algérien, c’est plus compliqué. L’homologue de M. Benjamin Stora est la personne qui bloquait l’accès aux archives. Ces derniers jours, une forte mobilisation des historiens algériens est venue défier le pouvoir « assis » sur la question de la mémoire et de l’histoire.

La réception du rapport de M. Benjamin Stora est liée au fait que le sujet de la Guerre d’Algérie est prisonnier des relations diplomatiques entre la France et l’Algérie. Quand on parle de la Guerre d’Algérie, il faut distinguer trois niveaux de discours en France. Le premier niveau est celui de l’histoire et des mémoires, où l’on progresse. Le deuxième niveau fait référence à la tendance à charger l’Algérie d’autres enjeux comme la cohésion sociale, l’immigration, l’identité nationale ; ces sujets sont liés mais le travail sur la mémoire ne permettra pas de résoudre ces problématiques car elles concernent d’autres politiques publiques. Le troisième niveau est celui des relations diplomatiques avec l’Algérie.

À son tour, M. Antoine Grande a apporté des éléments de réponse, tout en soulignant que l’ONACVG était un établissement public paritaire, dont la moitié des voix au conseil d’administration échoient aux associations du monde combattant et aux associations.

Concernant la réception du rapport de M. Benjamin Stora, il faut attendre les consignes sur les suites à y donner. Si les associations d’anciens combattants et de rapatriés par exemple étaient craintives au début, la réception a été plutôt bonne au sens où elle n’a pas donné suite à une bronca. Leur grande crainte était liée à la notion de repentance. Or le champ d’intervention du rapport a écarté cette notion. Cela prouve que si l’on sort des présupposés, on peut avancer.

En amont du rapport de M. Benjamin Stora, beaucoup avait été fait sur ces questions, notamment avec le programme de Mme Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État auprès de la ministre des armées, sur les combattants en Afrique et le rôle des troupes coloniales dans les conflits contemporains, comme les tirailleurs, leurs rôles, la façon de les recruter, etc. L’ONACVG a d’ailleurs consacré une exposition à ce sujet. Il ne faut pas limiter la question franco-algérienne à la question de la Guerre d’Algérie, car elle est ancrée dans une histoire partagée plus longue.

Les prochaines étapes sont importantes. L’Office a déjà formé et emmené dans ce temps de témoignage 3 000 enseignants et 10 000 élèves. Certes c’est encore peu, mais l’idée est d’institutionnaliser ces équipes avec des ressortissants de l’Office, de développer ce temps, pour toucher de plus en plus de jeunes. La mémoire est la désignation de la conscience, elle n’est pas un vaccin contre les représentations mais un jalon essentiel pour s’adresser aux futurs citoyens.

Mme Michèle Victory, députée, a souligné que le rapport de M. Benjamin Stora avait aussi été bien reçu car il évitait de parler de l’idée de repentance qui fait débat. Mais on peut reprocher aussi au gouvernement algérien de ne pas vouloir parler de cela. Comment jeter des ponts quand l’histoire se pose des limites, quand chacun est enfermé dans sa représentation ? Par ailleurs, le rapport propose d’exprimer la reconnaissance par des gestes symboliques comme des lieux, des statues et offre un choix de personnes et d’événements à retenir. Mais comment choisir telle ou telle personne et pas une autre ? Ces choix feront que l’on se heurtera à des difficultés.

Mme Fadila Khattabi, présidente, a noté qu’avec le temps et la troisième génération, le dialogue était plus apaisé. Néanmoins, le dépôt par le gouvernement algérien d’un projet de loi visant à déchoir de la nationalité des Algériens pour des actes « préjudiciables aux intérêts de l’Etat » a été un véritable choc en Algérie et en France notamment pour la diaspora franco‑algérienne et certains jeunes de la troisième génération dont les grands-parents s’étaient battus pour l’indépendance du pays. Depuis le projet a été retiré. Comment faut-il analyser ce genre de mesures ?

M. Belkhir Belhaddad, vice-président, a fait part de ses préoccupations relatives à la situation en Algérie. Au-delà de la perception du rapport de M. Benjamin Stora, un sentiment très antifrançais se développe actuellement en Algérie dont on identifie mal les ressorts. Aujourd’hui la situation politique est difficile en raison de la forte instabilité. Le Hirak, ce mouvement relativement spontané pour plus de liberté et de démocratie s’est radicalisé. Les islamistes profitent d’un sentiment antifrançais dans une partie du monde musulman, notamment en Turquie, où non pas des terroristes mais des fondamentalistes soufflent sur les braises. Dans un pays comme l’Algérie en proie aux difficultés politiques et sanitaires que l’on connaît, les fondamentalistes reprennent des forces et se substituent à l’État dans certaines régions. Le travail sur la mémoire dans ce contexte peu propice est occulté par la crise sanitaire, sociale, économique, politique. Très souvent l’actualité et la géopolitique prennent le pas. Or ce travail de mémoire très important devrait être engagé des deux côtés. Même en France, ce rapport n’a pas toujours été bien perçu. Finalement, permettre aux deux peuples de se retrouver dans une histoire commune partagée, n’est-ce pas une sorte de vœu pieux ?

M. Antoine Grande a jugé naturel que le rapport n’ait pas été bien accueilli partout. Mais s’agissant des réactions au sein de l’ONACVG, les appelés, les rapatriés harkis, leurs enfants, l’armée française, on s’attendait à quelque chose de plus vif et de plus violent. Cela n’a pas été le cas. Sur la repentance, ils ont été rassurés. Un nouveau terme a été introduit, celui de la réciprocité qui peut se décliner en matière d’archives mais aussi d’entretien des cimetières par exemple. D’une manière générale, la ligne de conduite de l’Office quel que soit le conflit est de suivre les parcours individuels et de ne pas créer un système ou une représentation symbolique qui susciterait la haine. C’est cette ligne que suit l’ONACVG dans tous ses programmes.

Si la représentation construite autour des descendants et de leurs difficultés identitaires avec cette histoire-là, une forme de ressentiment et une difficulté à se positionner, est une forme de stéréotype, M. Paul Morin ne la retrouve pas dans ses recherches. La troisième génération se sent très française, se sent appartenir à cette société commune, comme les autres jeunes. Toutefois, les choses se compliquent quand ils sont ramenés à cette histoire par les autres, lorsqu’en France ils sont victimes du regard des autres, du racisme. Là ils se demandent d’où vient ce regard, vers quoi il les ramène, et ils vont alors faire les démarches pour comprendre. C’est là que les cadres sociaux sont importants afin que ces jeunes ne rencontrent pas, sur leur route, les mauvaises personnes. L’histoire est plutôt à distance pour eux, elle n’est pas source d’animosité mais de curiosité. Le travail plus général que la société française doit faire porte sur le système colonial qui a produit la guerre et ces représentations. Ces jeunes sont dans cette demande.

En matière de réciprocité, la démarche du Président de la République et du rapport est de considérer que la France peut avancer seule, car il s’agit aussi d’une histoire franco-française. C’est d’ailleurs bien dit dans le rapport. Il y a quelques années, la réception de ce rapport aurait été explosive. Cela prouve que la société française a évolué.

Les thèmes de la repentance et des excuses sont apparus à la suite de la promulgation de la loi n° 2005-158 du 23 février 2005 portant reconnaissance de la nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés, dont l’article 4 porte sur l’enseignement positif de la colonisation. La droite populaire s’est mobilisée et le mot de repentance a été utilisé pour empêcher tout travail critique sur la colonisation.  Or ce mot renvoie au champ lexical de la morale et du religieux et ne concerne pas le politique qui devrait parler de reconnaissance et de réparation. Il serait sage que le politique revienne vers des sujets politiques plutôt que moraux. Dans son rapport, M. Benjamin Stora a voulu évacuer ce champ lexical pour aller vers ce qui est important, c’est-à-dire la reconnaissance des faits, des responsabilités –qui a fait quoi ? – et éventuellement aller vers la réparation financière, symbolique.

Le choix de figures et de personnalités à honorer revient au politique, il ne s’agit que de propositions, d’une boîte à outils.

Sur l’Algérie, il faut faire la différence entre le régime, qui est « bloqué » sur beaucoup de sujets, et la société qui bouge, qui est en demande d’échanges avec la société française, notamment au niveau des artistes, de la société civile. Il y a une vraie demande de reconnexion avec l’identité française, juive, kabyle. Dans le mouvement du Hirak, il y a une demande pour faire resurgir des figures effacées par le FLN. Entre la France et l’Algérie, il faut inventer une nouvelle relation d’égalité pour la première fois débarrassée de l’arrogance et de la rancœur coloniale.

Enfin, pour l’office franco-algérien de la jeunesse, beaucoup de choses sont possibles sans le régime algérien.

M. Antoine Grande note également un basculement sémantique. Le slogan de ralliement refusant la repentance se décale petit à petit vers celui de la réciprocité. La mission de l’Office est de montrer l’honneur de la France à avancer sur cette route de la mémoire.

Mme Fadila Khattabi, présidente, a remercié les deux intervenants et les parlementaires présents pour cet échange fécond. Même si l’Algérie n’est pas tout à fait prête, la France peut avancer de son côté, en attendant de pouvoir avancer ensemble.

Audition de MM. Rachid Arhab, journaliste et ancien membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel, et Guillaume Pfister, dirigeant de médias spécialiste du numérique et maître de conférence à l’Institut d’études politiques de Paris, sur le projet de plateforme média Algérie-France
9 octobre 2019

Étaient présents : Fadila Khattabi, présidente, Belkhir Belhaddad et Didier Martin, vice-présidents, Bruno Fuchs, Brahim Hammouche, Cédric Villani, députés.

On trouvera sous le présent lien le compte rendu de l'audition de MM. Rachid Arhab et Guillaume Pfister.

Audition de M. Jean-Louis Levet, ancien haut responsable à la coopération technique et industrielle franco-algérienne
10 avril 2019

Le 10 avril 2019, le groupe d’amitié a auditionné M. Jean-Louis Levet, ancien haut responsable à la coopération technique et industrielle franco-algérienne de juin 2013 à janvier 2019.

On trouvera sous le présent lien le compte rendu de cette audition.

Inauguration de l’exposition « Guerre d’Algérie, histoire commune, mémoires partagées »
4 avril 2019

Jeudi 4 avril 2019, Mme Fadila Khattabi, présidente du groupe d’amitié France-Algérie, a participé à l’inauguration de l’exposition « Guerre d’Algérie, histoire commune, mémoires partagées » à l’hôtel de Région Bourgogne France-Comté. Cette exposition, organisée par l’Office national des anciens combattants et des victimes de guerre, dans le cadre d’un partenariat avec le Musée national d’histoire de l’immigration, est devenue itinérante et de déplace en province.

Visite du pavillon Algérie et rencontre avec l’ambassadeur d’Algérie en France
27 février 2019

Le 27 février 2019, Mme Fadila Khattabi, présidente du groupe d’amitié France-Algérie, s’est rendue sur le stand du Pavillon Algérien au Salon international de l’agriculture de Paris, accompagnée de membres du groupe d’amitié. Les parlementaires ont été reçus par Son Exc. M. Abdelkader Mesdoua, ambassadeur d’Algérie en France, et ont pu échanger avec les différents exposants algériens présents sur le stand.

Réunion du Bureau du groupe d’amitié France-Algérie
23 janvier 2019

Le 23 janvier 2019, à 8 heures, Mme Fadila Khattabi, présidente du groupe d’amitié France-Algérie, a réuni le Bureau du groupe d’amitié afin de dresser le bilan d’activité de l’année 2018 et envisager les activités à venir pour 2019.

Echange avec Mme Safia Djaoui, directrice de projet à l’Agence nationale algérienne d’étude et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires
19 décembre 2018

Étaient présents : Richard Ramos, vice-président suppléant Mme Fadila Khattabi, Jean-Marie Sermier, vice-président, Joaquim Pueyo, secrétaire, Mounir Belhamiti, Francis Chouat.

Répondant à la demande de Mme Safia Djaoui, directrice de projet à l’Agence nationale algérienne d’étude et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires, invitée en France dans le cadre du programme des personnalités d’avenir du ministère de l’Europe et des affaires étrangères, les députés ont présenté le fonctionnement et les activités du groupe d’amitié d’une part, et, d’autre part, le rôle et l’action des parlementaires français en général.

Un échange s’est ensuite instauré sur la question de la relation bilatérale franco-algérienne, et en particulier s’agissant des thématiques économiques et politiques.

Journée d’études sur la « Guerre d’Algérie, Histoire commune, mémoires partagées ? »
28 novembre 2018 (Palais de la Porte Dorée de Paris)

Les députés membres du groupe d’amitié ont participé à la journée d’études sur le thème « Guerre d’Algérie, Histoire commune, mémoires partagées ? », organisée par l’Office national des anciens combattants et des victimes de guerre, dans le cadre d’un partenariat inédit avec le Musée National d’Histoire de l’Immigration.

Réception donnée par l’ambassadeur d’Algérie en France à l’occasion de la Fête nationale
7 novembre 2018

À l’invitation de Son Exc. M. Abdelkader Mesdoua, ambassadeur d’Algérie en France, les députés membres du groupe d’amitié ont participé à la réception donnée à l’occasion de la Fête nationale algérienne au Pavillon Dauphine, à Paris.

Rencontre avec des journalistes algériens
10 octobre 2018

Étaient présents : Fadila Khattabi, présidente, Belkir Belhaddad, Jérôme Lambert, Didier Martin, Richard Ramos, Jean-Marie Sermier, Elisabeth Toutu-Picard, vice-présidents, Joaquim Pueyo, secrétaire, Bruno Bonnell, M’jid El Guerrab, Brahim Hammouche, Mustapha Laabid, Rémi Rebeyrotte, députés.

Journalistes algériens présents : M. Mostapha Benfodil, journal El Watan, M. Boualem Goumraca, journal El Khabar, Hassan Houicha, journal Echorouk, Karim Kabir, journal Liberté, Nadia Kerraz, journal El Moudjahid, et Hassan Saadoun, journal TSA.

Un tour de table a tout d’abord permis aux journalistes algériens de se présenter individuellement et aux députés membres du groupe d’amitié présents de développer les raisons de leur adhésion au groupe d’amitié et de leur intérêt porté à l’Algérie, les deux étant le plus souvent liés à des attaches historiques personnelles, mais pas uniquement.

Le débat a ensuite essentiellement porté sur la diplomatie parlementaire, à la demande des journalistes algériens. Comment les députés français l’exercent-ils ? Est-elle complémentaire de la diplomatie exercée par l’exécutif ? Vient-elle colmater des brèches ? Les députés membres du groupe d’amitié peuvent-ils constituer une sorte de relais, de solution à la disparition des Franco-algériens et, avec eux, de la mémoire des relations bilatérales passées ?

Pour les députés français, la diplomatie parlementaire est quasi permanente et peut tout à fait prendre le relais pour que les deux pays aient des rapports normaux, assument les cicatrices et aillent de l’avant. Il est essentiel de normaliser la relation franco-algérienne. Maintenant la 2e et la 3e génération de Français et d’Algériens doivent enclencher une nouvelle dynamique, sans s’arrêter aux problèmes politiques internes propres à chacun des deux pays, ni ressasser cette histoire d’amour et d’inimitié mal digérée que les nouvelles générations ne connaissent pas d’ailleurs. Il faut aller au-delà d’une relation franco-algérienne toujours contenue dans le cadre de la mémoire. Le groupe d’amitié peut œuvrer de façon très positive au développement des relations économiques, à la coopération Sud-Sud, à la gestion des flux migratoires, etc. Les deux groupes d’amitié France-Algérie et France-Maroc de l’Assemblée nationale peuvent par exemple contribuer à améliorer la relation algéro-marocaine. Les parlementaires français, en particulier ceux qui représentent les ressortissants de l’étranger, peuvent également s’appuyer sur les nombreux binationaux en France et en Algérie qui font le lien de façon quasi-naturelle entre les deux pays. Les groupes d’amitié respectifs sont constitués de parlementaires qui représentent les peuples et ces derniers ont le devoir de se parler librement. En définitive, ces échanges entre groupes d’amitié permettent une meilleure connaissance culturelle, économique, sociale de l’autre, à la condition de laisser le soin aux historiens de raconter l’histoire, et ne pas laisser aux politiques l’occasion de l’instrumentaliser.

Un second débat a porté sur les libertés et la façon dont elles peuvent être exercées par la société civile lorsque la démocratie n’est pas complète. A cet égard, les journalistes ont fait référence au blocage actuel de l’Assemblée populaire nationale, s’interrogeant sur la façon dont les parlementaires peuvent agir lorsqu’il n’y a pas de liberté de parole.

Les députés ont estimé qu’après avoir souffert successivement de la colonisation, de la guerre et du terrorisme, il était compréhensible que le peuple algérien aspire à la stabilité et la sérénité. La démocratie ne se décrète pas, elle émane du peuple. L’Algérie dispose d’un potentiel énorme avec sa jeunesse, il faut lui faire confiance.

Inauguration de l’exposition « Guerre d’Algérie, histoire commune, mémoires partagées »
7 juin 2018

Les députés membres du groupe d’amitié ont participé, aux côtés de M. le Président de l’Assemblée nationale François de Rugy à l’inauguration de l’exposition « Guerre d’Algérie, histoire commune, mémoires partagées » organisée par l’Assemblée nationale dans la galerie des fêtes.

Audition de l’ambassadeur d’Algérie en France
7 février 2018

Étaient présents : Fadila Khattabi, présidente, Saïd Ahamada, Michel Fanget, Jérôme Lambert, Elisabeth Toutu-Picard, vice-présidents, Joaquim Pueyo, secrétaire, Delphine Bagarry, Alain David, Brahim Hammouche, Daniel Labaronne, Gwendal Rouillard, Cédric Villani, députés.

Fadila Khattabi, présidente, a tout d’abord souhaité la bienvenue à Son Exc. M. Abdelkader Mesdoua, ambassadeur d’Algérie en France, et l’a remercié d’avoir bien voulu accepté cet échange avec les parlementaires membres du groupe d’amitié France-Algérie. Avant de lui donner la parole, elle a indiqué avoir accompagné le Président de la République lors de son voyage en Algérie le 6 décembre 2017. La délégation française a été reçue très chaleureusement et a pu constater les liens forts et pérennes qui unissent les deux pays. Les attentes sont fortes, notamment sur les plans économique, culturel et éducatif.

Son Exc. M. Abdelkader Mesdoua, ambassadeur d’Algérie en France, a remercié les membres du groupe d’amitié de lui donner l’opportunité de parler de son pays, jugeant cet exercice périlleux dans la mesure où l’image qui en est donnée relève plus de la caricature ; l’Algérie est souvent qualifiée de pays figé alors que c’est un pays qui avance. A cet égard il a présenté un panorama complet de son pays.

Un débat a suivi.

Michel Fanget, vice-président, a demandé si le prix du pétrole représentait une problématique pour l’Algérie.

Daniel Labaronne a posé plusieurs questions. L’économie algérienne étant peu diversifiée, quelles sont les évolutions possibles ? L’Algérie disposant du statut d’observateur à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), quelles sont les perspectives ? La plupart des infrastructures en Algérie sont maintenant réalisées par des entreprises étrangères, et notamment chinoises. Quelle place reste-t-il pour les entreprises des autres pays ? La politique de privatisation des entreprises publiques limite à 51 % la part du capital social sous contrôle. Une évolution est-elle envisageable ? Comment explique-t-on le fait que la diaspora ne revienne pas en Algérie ? Où en est la relation bilatérale avec le Maroc ?

Saïd Ahamada, vice-président, a déploré que la diaspora algérienne en France soit une force malheureusement insuffisamment exploitée. Elu des quartiers Nord de Marseille, il a indiqué que le port de Marseille s’orientait vers le changement de combustible des navires, le GNL notamment, l’Algérie faisant figure de pionnier en la matière. Où en sont les discussions d’approvisionnement en GNL algérien du port ?

Brahim Hammouche a suggéré de consolider la relation franco-algérienne en s’inspirant du modèle franco-allemand du Traité de Versailles, dont on vient de fêter le 55e anniversaire.

Joachim Pueyo, secrétaire, a interrogé l’ambassadeur sur la question des visas. Cette politique occasionne des blocages notamment en matière de tourisme. La libéralisation des visas est-elle conditionnée par la réciprocité ?

Monsieur l’ambassadeur a apporté les éléments de réponse suivants :

- S’agissant des prix de l’énergie, le problème est réglé, l’Algérie a passé ce cap, le prix actuel du baril de pétrole, négocié avec les pays membres de l’OPEP et les pays non membres, est acceptable.

- Eu égard au temps imparti, il est impossible de répondre à toutes les questions posées par le député Daniel Labaronne. Concernant l’absence des entreprises d’autres pays, cela s’explique tout simplement par le fait que les entreprises chinoises prennent la place à prendre ; toutefois les investissements chinois sont en baisse, et d’autres entreprises étrangères sont également présentes, notamment turques. C’est peut-être aux entreprises françaises de se poser la question de savoir pourquoi elles n’investissent pas en Algérie. Est-ce parce qu’elles s’inquiètent des « zones rouges » identifiées par les services du Quai d’Orsay par exemple ? En Afrique, d’une manière générale, les Chinois ne se posent pas ce genre de questions, ils sont là pour travailler et gagner de l’argent. Il faut accepter de faire du transfert de savoir-faire et de technologie. Des représentants du Medef français sont d’ailleurs venus à Alger début février et Cosider réalise de nombreux ouvrages d’art en Algérie.

- Il existe des exemples de belles réussites de la diaspora, notamment des start-up. Depuis juillet 2012, des mesures de facilitation ont été mises en place afin de permettre aux Franco-Algériens d’investir en Algérie en étant considérés comme Algériens à 100 %, c’est‑à‑dire comme résidents. La règle 51/49 % régissant l’investissement étranger en Algérie ne semble déranger que la France, tous les autres pays l’acceptent.

- S’agissant de l’approvisionnement du port de Marseille en GNL, cela dépendra de la demande de la partie française, la partie algérienne reste ouverte à toute discussion.

- L’Algérie travaille sur les questions mémorielles dans un climat d’apaisement, en dépit des crispations qui demeurent. Ainsi la loi n° 2005-158 du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés a en quelque sorte « repoussé » les Algériens, en reconnaissant « le rôle positif » de la colonisation.

- En matière de visas, la politique de l’Algérie est claire, elle consiste en l’application d’une réciprocité totale.

Réunion constitutive
30 novembre 2017

Étaient présents : Fadila Khattabi, présidente, Delphine Bagarry, Belkir Belhaddad, Michel Delpon, Michel Herbillon, Mme Marion Lenne, Stéphane Peu et, Richard Ramos, députés.

Mme Fadila Khattabi, présidente, a souhaité la bienvenue aux membres du groupe d’amitié présents et constaté que ce groupe était composé à la fois d’élus aux origines algériennes et d’élus de circonscriptions ayant une forte composante d’Algériens ou de citoyens originaires d’Algérie, mais également d’élus sans lien apparent direct avec ce pays et fortement intéressés par le développement des relations franco-algériennes, notamment commerciales. Elle a rappelé que l’une des missions incombant aux groupes d’amitié était de mettre en relation les parlementaires français avec les parlementaires étrangers. A cet égard, elle a insisté sur la nécessité pour les députés membres d’assister eux-mêmes aux réunions du groupe notamment lorsqu’il s’agira d’auditionner des personnalités algériennes à l’instar de l’ambassadeur. C’est une marque de respect. La présence de collaborateurs doit rester exceptionnelle.

Abordant le premier point de l’ordre du jour, l’installation du bureau du groupe d’amitié, Mme la Présidente a indiqué que, sur la base de l’effectif actuel du groupe soit 70 membres, le bureau pouvait comprendre 16 vice-présidents. A ce titre ont été désignés vice‑présidents MM. Saïd Ahamada (La République en Marche), Belkir Belhaddad (La République en Marche), Pierre-Yves Bournazel (Les Constructifs), Luc Carvounas (Nouvelle Gauche), Pierre Dharréville (Gauche démocrate et républicaine), Michel Fanget (Modem), Jean‑Christophe Lagarde (Les Constructifs), Jérôme Lambert (Nouvelle Gauche), Didier Martin (La République en Marche), Jérôme Nury (Les Républicains), Stéphane Peu (Gauche démocrate et républicaine), Richard Ramos (Modem), Jean-Marie Sermier (Les Républicains) et Mme Elisabeth Toutut-Picard (La République en Marche). Ont été désignés secrétaires M. Michel Herbillon (Les Républicains), Mme Fiona Lazaar (La République en Marche), M. Joaquim Puyeo (Nouvelle Gauche) et Mme Cécile Rilhac (La République en Marche).

S’agissant des activités futures du groupe d’amitié, Mme la Présidente a jugé approprié l’établissement d’un calendrier prévoyant une réunion par trimestre et proposé que la prochaine réunion du groupe d’amitié soit l’occasion d’échanger avec Son Exc. M. Abdelkader Mesdoua, nouvel ambassadeur d’Algérie en France. Cette audition pourrait se tenir en janvier 2018.

M. Michel Herbillon a indiqué que le groupe d’amitié pourrait se pencher sur la question de l’usage du français en Algérie.

Mme Marion Lenne a estimé que l’un des thèmes de travail de ce groupe pourrait être la question du développement des relations commerciales entre la France et l’Algérie.

Mme la Présidente a ensuite annoncé qu’elle avait été invitée par le Président de la République à l’accompagner en Algérie, où il se rendra le 6 décembre 2017.

Puis, elle a indiqué avoir participé récemment à une rencontre organisée, dans le cadre du groupe d’amitié France-Maroc, avec une délégation parlementaire marocaine, au cours de laquelle elle-même avait été interpelée en tant que présidente du groupe d’amitié France‑Algérie sur le rôle que pourraient jouer les parlementaires français dans la relance des relations entre le Maroc et l’Algérie.

Mme Delphine Bagarry a jugée intéressante la démarche visant à faire jouer aux parlementaires français un rôle de médiateurs dans la mise en place d’un groupe d’amitié entre les parlements algérien et marocain.

M. Belkhir Belhaddad a tenu à rappeler aux membres du groupe que le dossier du Sahara occidental demeurait un sujet très sensible. Il vaut mieux nouer des contacts sur des sujets comme la coopération dans la lutte contre le terrorisme ou les échanges économiques et commerciaux.

Avant de lever la séance, Mme la présidente a informé les membres du groupe d’amitié de l’existence de la grande commission interparlementaire France-Algérie, organe permanent et privilégié de concertation et de coopération entre l’Assemblée nationale et l’Assemblée populaire nationale, qui se réunit chaque année en session.