Michel Lejeune

1946 - 2021

Informations générales
  • Né le 21 août 1946 à Auvers-le-Hamon (Sarthe - France)
  • Décédé le 29 avril 2021 à ROUEN (Seine-Maritime - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 19 juin 2002 au 19 juin 2007
Département
Seine-Maritime
Groupe
Apparenté Union pour la majorité présidentielle
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 20 juin 2007 au 19 juin 2012
Département
Seine-Maritime
Groupe
Union pour un mouvement populaire

Biographies

Biographie de la Ve République

LEJEUNE (Michel)
Né le 21 août 1946 à Auvers-le-Hamon (Sarthe)
Décédé le 29 avril 2021 à Rouen (Seine-Maritime)

Député de Seine-Maritime de 2002 à 2012

Michel Lejeune nait le 21 août 1946 dans la petite commune rurale d’Auvers-le-Hamon dans la Sarthe, entre Laval et Le Mans. Après son baccalauréat, il s’oriente vers des études de vétérinaire à Maisons-Alfort. Par la suite, il s’établit comme vétérinaire dans le Pays de Bray, à Forges-les-Eaux, agréable petite station thermale de Seine-Maritime connue pour son casino, ses établissements balnéaires et son lac.

Michel Lejeune entre en politique à l’occasion des municipales du printemps 1983. Cet homme de droite intègre le conseil municipal de Forges-les-Eaux, aux côtés du maire Rassemblement pour la République (RPR) Pierre Blot qui tient l’hôtel de ville depuis 1971 et dont il devient l’adjoint en 1989. En 1994, il est élu conseiller général Divers droite (DVD) du canton de Forges-les-Eaux où il succède à Pierre Blot. Il siège dans l’assemblée départementale jusqu’en mars 2015. En 1995, Michel Lejeune est élu maire de Forges-les-Eaux et reste le premier édile jusqu’à sa mort en avril 2021. Pendant ses vingt-six ans de mandat, il marque de son empreinte la petite bourgade qui se développe sans renoncer à son charme balnéaire recherché par les touristes parisiens (c’est le casino le plus proche de la capitale après celui d’Enghien-les-Bains). Même si Forges-les-Eaux perd sa desserte ferroviaire en 2009, la cité joue la carte de l’intercommunalité pour s’équiper (EPCI en 2001 puis communauté de communes des Quatre-Rivières en 2017 dont Michel Lejeune est le président). La station balnéaire cumule les labels attractifs (ville fleurie, station verte, plus beaux détours, Famille plus, commune touristique…).

Dès 1993, Michel Lejeune tente sa chance aux législatives. Il se présente comme candidat DVD dans la 12e circonscription de Seine-Maritime (cantons d’Argueil, Aumale, Bellencombre, Blangy-sur-Bresle, Forges-les-Eaux, Gournay-en-Bray, Londinières, Longueville-sur-Scie, Neufchâtel-en-Bray, Saint-Saens). Il affronte le socialiste et député sortant, Alain le Vern, mais également son adversaire RPR, le maire de Forges-les-Eaux, Pierre Blot. N’ayant obtenu au premier tour que 13 % des voix, il ne peut se maintenir et laisse Alain le Vern l’emporter au second tour face à son rival de droite. Au printemps 1997, le président de la République Jacques Chirac prononce la dissolution de l’Assemblée nationale. Aux élections législatives anticipées qui suivent, Michel Lejeune obtient l’investiture du RPR dans la même circonscription. Il retrouve Alain le Vern qui arrive nettement en tête au soir du premier tour avec 45% des suffrages exprimés alors que le vétérinaire de Forges-les-Eaux doit se contenter de 29,4 %. Même avec l’hypothétique apport des suffrages s’étant portés au premier tour sur le candidat du Front national (FN) Jean-Jacques Rénier (12,3 %), l’ensemble n’est pas suffisant pour espérer une victoire et de fait le député sortant l’emporte facilement au second tour avec 59,6 % des voix.

Mais Michel Lejeune ne se décourage pas. Toujours maire et conseiller général, il continue de croire en ses chances dans cette circonscription. Il sait notamment pouvoir compter sur le vote des campagnes, pour y avoir exercé pendant des années comme vétérinaire. Lors des législatives de 2002, alors qu’il n’a pas obtenu l’investiture de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP), qui a préféré investir Michel Turbier, Michel Lejeune se représente comme dissident. Bien qu’en deuxième position à l’issue du premier tour, avec 34,9 % des suffrages exprimés face aux 37,7 % du sortant socialiste, il s’impose facilement face à Michel Turbier qui, avec ses 6,3 %, est hors course. Le maire de Forges-les-Eaux dispose d’un réservoir de votes intéressant avec les 9,9 % de la candidate FN Carole Moreau et les suffrages de Michel Turbier, alors que le PS Alain le Vern ne peut compter sur le secours efficace d’autres candidats de gauche tant les scores de ceux-ci (PCF, écologiste, extrême-gauche) sont limités. A l’issue d’une campagne de second tour très serrée, Michel Lejeune s’impose de justesse avec 50,4 % des suffrages exprimés. Il rejoint le Palais-Bourbon où il s’apparente au groupe UMP (il adhère en janvier 2003 à l’UMP qui devient l’Union pour un mouvement populaire) et s’inscrit à la commission de la production et des échanges (qui devient en octobre 2002 la commission des affaires économiques, de l’environnement et du territoire).

Durant cette législature, Michel Lejeune (qui rejoint en octobre 2005 la mission d’information sur la grippe aviaire) participe chaque automne à l’examen du projet de loi de finances lorsqu’il est question du tourisme, de la recherche et de l’enseignement supérieur, de la politique des territoires, et dans une moindre mesure du logement, de l’agriculture, de la pêche et de la forêt. Il s’engage dans les débats sur des projets de loi portant sur la simplification du droit (juin 2004), la réforme de la politique agricole commune (juin 2004), l’égalité des droits pour les personnes handicapées (décembre 2004).

Aux législatives du printemps 2007, Michel Lejeune obtient l’investiture de l’UMP qu’il représente dans la même circonscription. Le député sortant s’impose dès le premier tour ,avec 52,4 % des suffrages exprimés, face à sa rivale socialiste, Marie Le Vern, fille de l’ancien député PS. Il retrouve le groupe UMP et la commission des affaires économiques, de l’environnement et du territoire. Il est rapporteur pour avis des crédits de la recherche et de l’enseignement supérieur. Il devient membre de la commission des affaires économiques lorsque celle-ci se sépare, à l’issue de la révision constitutionnelle de 2008, de la commission du développement durable. Durant cette législature, le député de la Seine-Maritime, membre du Conseil supérieur de l’Energie et de très nombreux groupes d’études et de groupes d’amitiés parlementaires, s’intéresse toujours prioritairement à certains dossiers : tourisme et loisirs, enseignement et recherche, santé et affaires sociales. Mais ses questions écrites au gouvernement portent à l’occasion sur d’autres sujets : industrie, agriculture, emploi, politique extérieure, justice, collectivités locales… Il continue de siéger dans la mission d’information sur la grippe aviaire. Il suit de près les débats sur les questions de bioéthique.

Lors des législatives du printemps 2012, la douzième circonscription de Seine-Maritime est supprimée, les cantons qui la constituaient sont répartis dans les 2e et 6e circonscriptions législatives du département. Michel Lejeune se présente avec l’investiture UMP dans la 6e circonscription, qui s’étend depuis Dieppe. Dans un contexte politique national favorable à la gauche (dynamique liée à la victoire à la présidentielle de François Hollande), il est distancé lors du premier tour par la socialiste Sandrine Hurel qui totalise 32,4 % des suffrages exprimés contre 30,7 % pour le maire de Forges-les-Eaux. Au second tour, la candidate PS bénéficie du bon report des voix s’étant portées au premier tour sur le représentant du Front de gauche Sébastien Jumel (16,5 %), alors que Michel Lejeune ne semble pas avoir fait le plein des électeurs ayant soutenu la candidate frontiste Sophie Petel (14,7%). Il est battu avec seulement 44,5 % des voix. Il renonce alors à une carrière politique nationale, se recentre sur ses mandats locaux de maire et de conseiller général.

Michel Lejeune s’éteint le 29 avril 2021 au CHU de Rouen à la suite d’un infarctus. Ses obsèques sont célébrées le 6 mai en présence de Gérard Larcher, président du Sénat et ami du défunt. Gérard Larcher, normand lui aussi, natif de l'Orne, avait en effet un point commun avec Michel Lejeune : les deux jeunes gaullistes avaient débuté leur carrière comme vétérinaires en stage dans le Pays de Bray. Beaucoup d’hommes politiques normands dressent à cette occasion l’éloge d’un élu aimable et prévenant, défenseur efficace de la ruralité et de l’élevage, comme de sa ville de Forges-les-Eaux.