Marcel, Louis, Julien Anthonioz

1911 - 1976

Informations générales
  • Né le 26 avril 1911 à Divonne-les-bains (Ain - France)
  • Décédé le 31 août 1976 à Divonne-les-bains (Ain - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Ain
Groupe
Républicains indépendants
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Ain
Groupe
Indépendants et paysans d'action sociale
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Ain
Groupe
Indépendants et paysans d'action sociale
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 25 novembre 1962 au 2 avril 1967
Département
Ain
Groupe
Républicains indépendants
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 5 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Ain
Groupe
Républicains indépendants
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 23 juin 1968 au 22 juillet 1969
Département
Ain
Groupe
Républicains indépendants
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 avril 1973 au 31 août 1976
Département
Ain
Groupe
Républicains indépendants

Biographies



Né le 26 avril 1911 à Divonne-les-Bains (Ain)

Décédé le 31 août 1976 à Divonne-les-Bains (Ain)

Député de l'Ain de 1951 à 1958

Fils d'un entrepreneur de travaux publics, très tôt orphelin, Marcel Anthonioz est orienté par sa mère vers l'Ecole nationale professionnelle hôtelière de Voiron. Diplômé de cette école, il accomplit un stage de formation en Angleterre, puis fait son service militaire au 506e régiment de chars à Besançon. En 1931, il commence à travailler dans l'hôtel familial de Divonne-les-Bains.

Mobilisé en 1939, il est, après l'armistice de 1940, expulsé du Pays de Gex par les Allemands. De retour l'année suivante, il entre dans la Résistance en 1942, sous les ordres du colonel Romand et participe à la libération du département comme adjudant FFI et chef d'antenne du 5e bureau. Il refuse cependant la présidence du comité de libération local.

Elu en avril 1945 conseiller municipal de Divonne-les-Bains, maire le 18 mai 1945 et réélu en 1947 et 1953, il réorganise en profondeur la station de Divonne-les-Bains, permettant un large développement du tourisme. Membre de la chambre de commerce de l'Ain (1946), président de l'association Rhône-Léman pour l'aménagement du Rhône, président du Syndicat départemental de l'hôtellerie, vice-président de l'Hôtellerie saisonnière française et membre (puis vice-président) du conseil supérieur du Tourisme, il est élu conseiller général du canton de Gex en septembre 1945 et vice-président du conseil général à partir de 1951.

Marcel Anthonioz est élu député de l'Ain, le 17 juin 1951, à la tête de la liste Union des indépendants, des paysans et des républicains nationaux, apparentée à la SFIO et au MRP (16 338 suffrages sur 135 010 votants) et s'inscrit au groupe des Républicains indépendants. Il devient membre, puis secrétaire (1951) puis vice-président de la Commission des moyens de communication et du tourisme et membre de la Commission des affaires économiques.

Déposant plusieurs propositions de loi relatives à des problèmes d'ordre touristique et hôtelier, il prend très fréquemment part aux débats sur ces mêmes sujets. Il dépose, le 25 février 1954, une demande d'interpellation sur la mise en vente de l'hôtel de Paris et propose l'affectation de l'immeuble à une Maison du tourisme français. Il vote pour la confiance au Gouvernement Edgar Faure (19 février 1952, confiance accordée), pour l'échelle mobile des salaires (8 juillet 1952), pour l'approbation des accords de Genève (23 juillet 1954), pour la ratification de la C.E.D. (30 août 1954) et contre la confiance sur l'Algérie (10 décembre 1954). Il s'abstiendra lors des votes sur l'entrée de l'Allemagne dans l'OTAN (29 décembre 1954) et sur la ratification du traité de Bruxelles (30 décembre 1954). Il vote contre la confiance à Pierre Mendès France (4 février 1955, confiance refusée) pour l'état d'urgence en Algérie (31 mars 1955) et pour la confiance à Edgar Faure (29 novembre 1955, confiance refusée).

L'Assemblée nationale ayant été dissoute le 1er décembre 1955, Marcel Anthonioz est réélu député de l'Ain le 2 janvier 1956, où il se présentait en tête de la liste d'Union des indépendants et des paysans (29 971 suffrages sur 150 084 votants). Il s'inscrit au groupe des Indépendants et paysans d'action sociale. Membre de la Commission des moyens de communication et du tourisme il en est élu vice-président. Il est également membre de la Commission des affaires économiques.

Il dépose une quinzaine de propositions de loi ou de résolution, notamment sur la protection de l'appellation « volaille de Bresse » et sur le statut des hôtels meublés. Il présente différents textes concernant la situation des débits de boissons et de l'hôtellerie et intervient à de nombreuses reprises dans les débats, principalement sur les questions de tourisme et d'hôtellerie.

Successivement rapporteur d'un texte modifiant le code du travail sur le roulement du repos hebdomadaire, de la loi du 17 avril 1957 décidant le percement du tunnel du Mont-Blanc et de celle du 2 janvier 1958 sur l'aménagement de l'aéroport de Genève-Cointrin, il vote pour les pouvoirs spéciaux en Algérie (12 mars 1956), pour le Gouvernement Bourgès-Maunoury (30 septembre 1957, confiance refusée). Il accorde sa confiance au général De Gaulle (1" juin 1958) et vote les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle (2 juin 1958).


ANTHONIOZ (Marcel, Louis, Julien)
Né le 26 avril 1911 à Divonne-les Bains (Ain)
Décédé le 31 août 1976 à Divonne-les Bains

Député de l’Ain de 1951 à 1969 puis de 1973 à 1976
Secrétaire d’État au tourisme du 22 juin 1969 au 5 juillet 1972

Fils d’un petit entrepreneur de travaux publics décédé en 1913, Marcel Anthonioz est élevé par sa mère, Hélène Hutin, qui vit grâce à un hôtel (« l’hôtel de la Résidence », à Divonne-les-Bains) dont elle a hérité et qu’elle a appris, une fois veuve, à diriger avec compétence. Elle pousse son fils à entrer à l’École nationale professionnelle hôtelière de Voiron. Diplômé en 1930, celui-ci effectue un stage au Royaume-Uni puis, son service militaire terminé, travaille avec sa mère à partir de 1932. Il demeure célibataire. Expulsé par l’occupant du Pays de Gex à l’été 1940, sans qu’on en connaisse aujourd’hui la raison, il y revient en 1941 et n’a de cesse, dès lors, de combattre les réquisitions allemandes qui perturbent gravement l’activité hôtelière, jusqu’à s’engager dans la Résistance au début de l’hiver 1942. Il combat dans le maquis du colonel Romans et termine la guerre avec le grade d’adjudant. En 1944-1945, il remet en état « la Résidence » après avoir refusé la présidence du Comité local de Libération, ne voulant pas apporter sa caution à un organisme où les communistes dominent. En 1948, il s’attèle, bien qu’étant déjà élu local, à restaurer un ancien château pour en faire peu à peu un hôtel de luxe. Cet établissement devint « l’hôtel du Château de Divonne », dont il a toujours suivi attentivement la gestion malgré ses activités politiques. Membre de la chambre de commerce et d’industrie de l’Ain dès 1946 et président de l’office départemental du tourisme, il a gravi tous les échelons du syndicalisme professionnel. Président du syndicat professionnel départemental de l’hôtellerie en 1948, il est ensuite entré au bureau national du même syndicat, au bureau national de l’Hôtellerie saisonnière, qu’il préside de 1960 à 1969, et au Conseil supérieur du tourisme. En 1958, il devient président de la chaîne des hôtels de luxe Nord-Méditerranée.

Quand Marcel Anthonioz est réélu député de l’Ain en novembre 1958, il a déjà une longue carrière politique derrière lui. Deuxième sur la liste « d’intérêts locaux » lors du premier scrutin municipal de la Libération, il est élu maire de Divonne-les-Bains le 18 mai 1945 et constamment réélu jusqu’à sa mort. Conseiller général (« républicain modéré ») du canton de Gex dès septembre 1945, il adhère au Rassemblement du peuple français (RPF) en 1948. Mais en 1950, comme bien d’autres notables modérés, il quitte le RPF pour se rapprocher du Centre national des indépendants et paysans (CNIP) créé par Roger Duchet. En mai 1951, il dépose les statuts de la fédération départementale du CNIP dans l’Ain, qu’il préside jusqu’en 1962, et se présente aux élections législatives le mois suivant, en tête de la liste « d’Union des indépendants, paysans et républicains nationaux ». Désormais député inscrit au groupe des Républicains indépendants (RI), il devient en octobre vice-président du conseil général de l’Ain. Reconduit, avec des scores croissants, dans tous ses mandats sous la IVème République en élargissant peu à peu son influence au sein des électorats démocrate-chrétien et radical, il est l’un des fidèles relais, tant au Palais-Bourbon que dans son département, de la direction du Centre national. Le 23 novembre 1958, il arrive en tête du scrutin législatif dans la 2ème circonscription de l’Ain (Belley, Gex, Nantua), avec 14 030 voix (30% des suffrages exprimés) face à Henri Bourbon, député communiste sortant, Pierre Dominjon, ancien député (MRP), Gilbert Coltice, radical, et Henri Romans-Petit, connu sous le nom de colonel Romans, investi par le Centre de la réforme républicaine, éphémère organisation de centre gauche se réclamant du gaullisme. Au second tour, avec 22 458 voix (45%), il devance nettement le candidat du PCF (10 104 voix) ainsi que l’ancien colonel Romans (16 428 voix) qui avait été son chef de maquis, de décembre 1942 au printemps 1944. Il se réinscrit au groupe des Indépendants et paysans d’action sociale (IPAS), présidé par Henry Bergasse.

Vice-président du groupe, Marcel Anthonioz entre au bureau exécutif du Centre national en novembre 1961. La stratégie jusqu’au-boutiste de la direction du CNIP dans la guerre d’Algérie finit toutefois, malgré sa loyauté envers le secrétaire général, par le heurter. Lors de la crise interne que connut le Centre en décembre 1960, il commence à se rapprocher des positions défendues par Paul Reynaud : soutien sans faille au chef de l’État pour régler le conflit algérien. Il fait même partie de la minorité des députés IPAS (29 sur 123) qui votent la confiance au tout nouveau Premier ministre, Georges Pompidou, le 27 avril 1962. Mais le projet de réforme du mode d’élection du président de la République le choque profondément et il s’y oppose ouvertement. À nouveau candidat du CNIP le 18 novembre 1962 dans la 2ème circonscription de l’Ain, il fait la preuve de la solidité de son implantation locale. Contrairement à la grande majorité des députés sortants IPAS, qui sont battus par les gaullistes, il obtient 14 016 voix – soit le même score, à quelques voix près, qu’en 1958 – face à ses quatre adversaires: Marcel Monnier (PCF), Gilbert Coltice (radical), Pierre Boccadoro (« libéral d’action nationale ») et Henri Montmasson (Union pour la nouvelle République). Avec 45% des suffrages exprimés, il devance largement le 25 novembre ses trois concurrents restés en lice, seul le candidat radical s’étant retiré.

Rescapé du naufrage électoral du CNIP qui a perdu plus de la moitié de ses électeurs de 1958 et ne peut même plus former un groupe parlementaire, Marcel Anthonioz se rallie alors à Valéry Giscard d’Estaing qui, au printemps 1962, a choisi de quitter le Centre national, entré en crise profonde, pour reconstituer une force politique incarnant le projet libéral à l’heure de la République gaullienne. Il devient vice-président du petit groupe des Républicains indépendants, présidé par Raymond Mondon et servant à l’Assemblée nationale de force d’appoint au puissant groupe gaulliste Union pour la nouvelle République-Union démocratique du travail (UNR-UDT). Il devient dès lors le représentant incontesté de la majorité au pouvoir dans l’Ain. Candidat sans adversaire gaulliste dans la 2ème circonscription le 5 mars 1967, il est réélu dès le premier tour avec 27 551 voix (53%) face au communiste Marcel Monnier, à Louis Chanel, représentant la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS) et à Pierre Boccadoro (divers droite). En 1966, Valéry Giscard d’Estaing et Michel Poniatowski ont fondé la Fédération nationale des républicains indépendants et Marcel Anthonioz en est devenu l’un des vice-présidents. Le 23 juin 1968, il est triomphalement réélu dès le premier tour avec 30 717 voix (56%) face à cinq adversaires : Marcel Monnier, Joseph Mazard (Parti socialiste unifié), Paul Saint-Cyr (FGDS), Simon Pernod (Centre démocrate) et Pierre Boccadoro.

Marcel Anthonioz est, depuis 1951, un député très actif. Membre toujours reconduit de la Commission des finances, de l’économie générale et du plan, il est porté à la vice-présidence de l’Assemblée le 14 avril 1967 puis le 12 juillet 1968. Rapporteur spécial de la Commission des finances pour les crédits de l’aviation civile et commerciale, il en est un spécialiste reconnu dès avant 1958, intervenant régulièrement sur tous les aspects : compagnies aériennes et entreprises aéronautiques, aéroports, salaires et conditions de travail, sécurité, coopération technique européenne, taxes. Il suit aussi attentivement les questions intéressant son département : expansion des agglomérations de Lyon et de Genève, percement du tunnel du Mont-Blanc, projet de canal Rhin-Rhône auquel il a toujours été favorable. Mais le sujet qui le passionne le plus est sans nul doute ce qui a trait au tourisme, envisagé au sens large. Il est en particulier nommé par les présidents successifs de l’Assemblée, membre de la commission chargée d’examiner les demandes d’autorisation de jeux. Au Palais-Bourbon, il est un porte-parole averti de la filière touristique, intervenant systématiquement sur les questions de fiscalité, de normes sanitaires, de salaires, de réglementation européenne, etc.

Son souci permanent est de développer le tourisme – « l’industrie touristique » comme on dit déjà – pour en faire une des activités économiques nationales essentielles. Il défend toujours les mesures visant à diminuer les contrôles et les entraves : assouplissement des modalités de crédits, étalement des vacances scolaires, abaissement de la fiscalité, notamment sur les jeux, modification de l’assiette des cotisations de sécurité sociale, limitation des hausses de salaires. Il souhaite une politique de promotion systématique du tourisme : grands équipements et infrastructures, multiplication des offices de tourisme et, hors des frontières, des « Maisons de France », classement officiel des hôtels, développement du caravaning, du thermalisme, de la thalassothérapie et, plus largement, d’une véritable « mentalité touristique ».

C’est cette activité constante au Palais-Bourbon qui lui vaut d’être choisi en juin 1969 par Georges Pompidou et Jacques Chaban-Delmas comme secrétaire d’État chargé du tourisme. Pendant trois ans, Marcel Anthonioz s’efforce de mettre en œuvre ce qu’il défend depuis plusieurs années déjà. Il suit particulièrement le développement des côtes languedocienne et aquitaine, pousse aux investissements dans les ports de plaisance, s’occupe du tourisme social comme du tourisme de grand luxe, lance la politique de rétrocession aux collectivités locales de certains canaux inutilisés, adapte au secteur hôtelier la perception de la TVA, amorce l’introduction de l’informatique. En 1972, il parraine la création, dans le cadre de la loi de 1901, du Comité national pour le fleurissement de la France, reprenant, pour les pérenniser et les développer, une série d’initiatives prises en la matière depuis 1959.

Membre du gouvernement, il est aussi une des figures nationales de la Fédération des républicains indépendants (FNRI) à l’essor de laquelle oeuvrent activement Valéry Giscard d’Estaing et Michel Poniatowski. Celui-ci, secrétaire général de la Fédération, énonce publiquement en août 1971, dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Les informations, la stratégie nouvelle, issue des réflexions sur les conséquences de Mai 68, que la direction compte mettre en œuvre. Alors que radicaux et centristes, sous la conduite de Jean-Jacques Servan Schreiber et de Jean Lecanuet, préparent leur rapprochement dans le Mouvement réformateur, il s’agit de travailler à une « grande fédération » centriste dont les « giscardiens » seraient l’aile marchante, capables d’équilibrer à terme l’influence de l’UNR. Marcel Anthonioz profite de la réunion de rentrée du groupe parlementaire RI, le 8 septembre, pour s’étonner vivement des propos du secrétaire général. Comme Raymond Marcellin, ministre de l’intérieur, il est un « conservateur » – il aime répéter ce mot – soucieux d’ordre avant tout, et donc inquiet de ce qui peut apparaître comme une tentative de déstabilisation du pouvoir en place alors que « l’agitation » est permanente. Dans sa profession de foi de juin 1968, il n’a pas de mots assez durs contre « la situation insurrectionnelle » des semaines précédentes, qu’il interprète comme un « processus révolutionnaire » dû à l’activité pernicieuse « d’une poignée d’anarchistes, souvent à la solde de l’étranger, et du communisme totalitaire et de ses alliés ». Il n’a d’ailleurs pas suivi le président de la FNRI qui a appelé à voter « non » le 27 avril 1969. L’affrontement interne de l’été, auquel le secrétaire d’État participe aux côtés de Raymond Marcellin et d’André Bettencourt, est l’expression d’une divergence entre « anciens » et « modernes » qui ne cesse de s’élargir au sein de la FNRI.

Marcel Anthonioz a été remplacé au Palais-Bourbon en juillet 1969 par son fidèle suppléant depuis 1958, Michel Carrier, exploitant agricole et conseiller général de Brénod. L’ancien secrétaire d’État se représente aux élections législatives de mars 1973 et retrouve son siège sans réelle difficulté mais il n’est pas réélu dès le premier tour. Avec 27 768 voix (48,5%) obtenues le 4 mars face à six autres candidats, il résiste toutefois bien mieux que beaucoup d’autres députés sortants de la majorité à la poussée des gauches unies depuis juin 1972 autour du Programme commun. Au second tour, il l’emporte avec 60% des suffrages exprimés contre 40% à son unique adversaire, le communiste Guy Chavanne. Il retrouve sa place à la Commission des finances, de l’économie générale et du plan, et la vice-présidence de l’Assemblée nationale. En décalage désormais par rapport à la ligne politique giscardienne, il ne joue pas un rôle de premier plan lors de la campagne présidentielle du printemps 1974 et, le 28 novembre 1974, il vote contre le projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse, défendu par la ministre de la santé, Simone Veil.

Devenu l’un des vice-présidents du conseil régional Rhône-Alpes en 1974, il se consacre désormais au Palais-Bourbon exclusivement à sa fonction de vice-président de l’Assemblée. Le 2 avril 1975, il passe de la Commission des finances à celle des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République. À partir de décembre 1975, le cancer qui l’affaiblissait déjà depuis de longs mois, l’empêche de poursuivre normalement ses activités. Il n’intervient plus à la tribune du Palais-Bourbon et décède le 31 août 1976.

Le 27 septembre 1983, une stèle à sa mémoire est inaugurée à Divonne-les-Bains en présence de Christian Bonnet, ancien ministre. En septembre 2006, à l’occasion du trentième anniversaire de sa mort, l’association « Divonne hier et demain » consacre à l’ancien maire une exposition rétrospective sur les mutations de la commune. Parmi les principales réalisations des mandats successifs de Marcel Anthonioz sont particulièrement mis en valeur l’aménagement du lac et d’un centre nautique, la construction d’un hippodrome et l’ouverture d’un collège en 1976, qui porte d’ailleurs le nom de l’ancien député-maire.

Marcel Anthonioz, membre de nombreux « groupes d’amitié » au Palais-Bourbon (France-RFA, France-Belgique, France Canada, France-Québec, France-États-Unis, France-Grande-Bretagne, France-Italie, France-Israël, France-Japon, France-Luxembourg, France-Philippines, France-Suisse) était chevalier de la Légion d’honneur et chevalier du mérite touristique. Il a préfacé l’ouvrage d’Arthur Lamy et Laurent de Secey sur l’Histoire de Divonne et ses environs (Divonne-les-Bains, Syndicat d’initiative, 1963) et celui de Léon Reymond sur La plaisance et l’administration : les formalités à remplir (Éditions maritimes et d’Outre-mer, 1969).