Pierre Charles

1924 - 2016

Informations générales
  • Né le 21 juin 1924 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 21 avril 2016 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Côte-d'Or
Groupe
Fédération de la gauche démocrate et socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 6 octobre 1974 au 2 avril 1978
Département
Côte-d'Or
Groupe
Parti socialiste et radicaux de gauche

Biographies

Biographie de la Ve République

Charles (Pierre)
Né le 21 juin 1924 (Paris)
Décédé le 21 avril 2016 (Paris)

Député de la Côte d’Or de 1967 à 1968 et de 1974 à 1978.

Originaire du Morvan, Pierre Charles est issu d’une famille bien établie en Côte d’Or. Son arrière-grand-père Jean Charles a été conseiller général de la Côte d’Or. Son grand-père Pierre Charles (1864-1932) a été député de la Côte d’Or de 1910 à 1914 et de 1924 à 1928, et maire de la commune de Liernais. Son père était avocat. Né à Paris dans le 11e arrondissement, Pierre Charles suit sa scolarité au lycée Jacques Amyot de Melun.

Jeune engagé volontaire, en octobre 1943, dans l’armée de l’air des Forces françaises libres (FFL) à Blida jusqu’à la fin de la guerre, après être passé en Afrique du Nord, Pierre Charles fait les campagnes d’Italie puis de France. Il participe ainsi à la libération de la Corse et au débarquement en Provence avant d’être démobilisé en novembre 1945.

Après la guerre, il poursuit ses études supérieures et obtient sa licence en droit à Paris, et un certificat d’histoire moderne et contemporaine à la Sorbonne. Il devient ensuite avocat près la Cour d’appel de Paris.

Il entre très vite dans la carrière politique. Conseiller municipal de Liernais (Côte-d’Or) à partir de 1953, il est président du syndicat cantonal d’électrification en 1957 puis devient adjoint au maire en 1963. En mars 1964, il est élu conseiller général du canton de Liernais.

Membre du Parti radical-socialiste, Pierre Charles entre au bureau de ce mouvement politique en décembre 1967. Lors de l’élection présidentielle de 1965, il est le représentant du candidat de la gauche, François Mitterrand, dans le département.

Lors des élections législatives de 1967, Pierre Charles se présente dans la 3e circonscription de Côte-d’Or (Beaune, Liernais, Pouilly-en-Auxois) sous l’étiquette de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS) avec comme suppléant Michel Volatier, instituteur en centre éducatif spécialisé. Il fait face au député sortant, le républicain indépendant Albert Lalle. A l’issue du premier tour, le 5 mars, ce dernier est en tête avec 15 246 voix (41,71 % des suffrages exprimés). Pierre Charles arrive en deuxième position avec 9 909 voix (27,11 %), devançant le candidat communiste, Marcel Herbelot (5 701 voix ; 15,6 %) et le candidat du Centre démocrate, Philippe Demoisy (5 699 voix ; 15,59 %). Après l’annonce du retrait de ces deux derniers candidats, le second tour offre un duel droite-gauche, très disputé, que remporte sur le fil Pierre Charles avec 18 510 voix (50,37 % des suffrages exprimés) contre 18 239 voix (49,63 %) à Albert Lalle.

Il s’inscrit au groupe de la FGDS. Membre de la commission de la défense nationale et des forces armées, il rejoint également la commission spéciale chargée d’examiner une proposition de résolution tendant à créer une commission d’enquête sur les émissions des actualités régionales télévisées de l’ORTF. En novembre 1967, il intervient dans la discussion de la deuxième partie du projet de loi de finances de 1968 afin de relayer les inquiétudes des viticulteurs de sa région en raison de l’installation éventuelle de cimenteries.

De nouveau candidat dans la 3e circonscription de Côte-d’Or, un an plus tard, après la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par le général de Gaulle, Président de la République, Pierre Charles est mis en difficulté dès le premier tour. Au soir du 23 juin, il arrive en deuxième position avec 9 868 voix (26,05 % des suffrages exprimés), nettement devancé par le candidat de l’Union pour la défense de la République (UDR), Jean-Philippe Lecat (14 254 voix, 37,63 %). Derrière les deux premiers, le candidat du Centre démocrate, Philippe Demoisy, obtient 4 632 voix (12,23 %) ; le républicain indépendant, Bernard Barbier, 4 541 voix (11,99 %) ; le candidat communiste, Marcel Herbelot, 3 878 voix (10,24 %) et le candidat du Parti socialiste unifié (PSU), Aimé Thirard, 706 voix (1,86 %). Avec un si faible réservoir de voix à gauche, Pierre Charles est nettement battu au second tour, le 30 juin. Il ne rassemble que 15 847 voix (42,15 % des suffrages exprimés) contre 21 746 voix (57,85 %) à son adversaire gaulliste.

En 1972, il s’associe aux dissidents du Parti radical-socialiste qui constituent le Mouvement des radicaux de gauche (MRG) dont il rejoint le comité directeur.

En 1973, Pierre Charles est de nouveau candidat aux élections législatives dans la 3e circonscription de Côte-d’Or, sous l’étiquette de l’Union de la gauche socialiste et démocrate (UGSD). Lors du premier tour, le 4 mars, il obtient la confiance de 10 916 électeurs (27,35 % des suffrages exprimés). Il est devancé par le député sortant, Jean-Philippe Lecat (18 471 voix ; 46,27 %). Le candidat communiste, Marcel Harbelot, rassemble 5 441 voix (13,63 %) et le candidat du Centre démocrate, Philippe Demoisy, 5 090 voix (12,72 %). Malgré le retrait en sa faveur du candidat communiste, Pierre Charles est à nouveau battu au second tour, le 11 mars, par 18 319 voix (45,23 % des suffrages exprimés) contre 22 185 voix (54,77 %).

En raison de la nomination au gouvernement, en mai 1973, de Jean-Philippe Lecat et de la démission de son suppléant, Henri Moine, en septembre 1974, afin de rendre son siège de député à l’ancien ministre de l’Information, une élection législative partielle est organisée les 30 septembre et 6 octobre 1974. Au premier tour, Jean-Philippe Lecat réunit 13 937 voix (44,36 % des suffrages exprimés), devançant de peu Pierre Charles (12 708 voix ; 40,45 %). Au second tour, Pierre Charles l’emporte assez nettement avec 19 854 voix (53,31 %) contre 17 382 voix (46,69 %) à Jean-Philippe Lecat.

A l’Assemblée nationale, Pierre Charles est membre du groupe du Parti socialiste et des radicaux de gauche. Il rejoint d’abord la commission de la défense nationale puis, en avril 1976, la commission de la production et des échanges. Il pose au gouvernement une question en novembre 1975 sur la crise dans les carrières de la région de Comblanchien en Côte-d’Or puis, en juin 1977, une question orale sans débat sur l’emploi des défoliants dans les forêts françaises et la nécessité d’en interdire l’épandage par hélicoptère.

Chaque année, il intervient dans la discussion des projets de lois de finances et, en 1976, à la suite de la déclaration du gouvernement sur la politique agricole, il dénonce la dégradation des revenus des agriculteurs et notamment la baisse des cours, plus particulièrement dans le secteur viticole. Il propose notamment la création d’un « SMIC vert » et la mise en place d’un prix plancher par type de productions.

Lors des élections législatives de 1978, le député sortant est encore confronté à Jean-Philippe Lecat, qui se présente cette fois sous l’étiquette du Rassemblement pour la République (RPR). Dans un contexte politique pourtant plus favorable pour la gauche, Pierre Charles, à l’issue du premier tour le 12 mars, réunit 15 507 voix (32,61 % des suffrages exprimés) contre 22 541 voix (47,40 %) à son opposant de droite. Viennent ensuite Guy Veillet, pour le Parti communiste français (PCF), avec 5 387 voix (11,33 %) ; Marie-Renée Pytel, candidate écologiste, avec 1 707 voix (3,59 %) ; Jean Maupoil, pour l’extrême-droite, avec 879 voix (1,85 %) ; une candidate Lutte ouvrière (LO), Jacqueline Lambert, avec 810 voix (1,7 %) ; et une candidate du Mouvement des démocrates de Michel Jobert, Stéphanie Heinen-Lesiak, avec 727 voix (1,53 %). Le 19 mars, après le second tour, le candidat du RPR emporte l’élection avec 26 369 voix (53,14 % des suffrages exprimés) contre 23 250 voix (46,86 %) à Pierre Charles.

Aux élections législatives de juin 1981, Pierre Charles n’agrège que 22% des voix au premier tour derrière le candidat socialiste François Patriat, qui recueille 24,5 % des suffrages exprimés, alors que Jean-Philippe Lecat en réunit 46,8 %. Pierre Charles se rallie donc au second tour en faveur de François Patriat qui emporte le duel.

Sur le plan territorial, réélu au conseil général de Côte-d’Or en mars 1970, en mars 1976, puis en mars 1982, Pierre Charles est finalement battu en octobre 1988.

Marié à Liliane Cretin, décédée en août 2015, Pierre Charles, père de deux enfants, meurt neuf mois après son épouse à Paris dans le 14e arrondissement.