Georges Chedru
1904 - 1976
CHEDRU (Georges)
Né le 11 mai 1904 à Goderville (Seine-Maritime)
Décédé le 13 juillet 1976 à Criquetot-L’Esneval (Seine-Maritime)
Député de Seine-Maritime de 1966 à 1973
Georges Chedru est né le 11 mai 1904 à Goderville, en Seine-Maritime. A 21 ans, il effectue ses 16 mois de service militaire et participe aux combats de la guerre du Rif au Maroc, en 1925-1926. Chef d’une exploitation agricole en Seine-Maritime de 1929 à 1962, il a fréquenté dans sa jeunesse l’école primaire d’Ecrainville puis, pendant une année, l’Institution Saint-Joseph du Havre. Il est titulaire du certificat d’études. Marié à Simone Beus, il est père de quatre enfants.
Georges Chedru est une figure importante du monde agricole de Seine-Maritime. Président de la section cantonale de Criquetot-L’Esneval puis vice-président départemental de l’Union syndicale agricole de Seine-Maritime, il est président du syndicat national des liniculteurs, secrétaire général de l’Association nationale des producteurs de lin et membre de la Chambre d’agriculture de Seine-Maritime. Il est également titulaire, en plus de la croix de chevalier (1951) puis d’officier (1976) de la Légion d’honneur, de la médaille d’officier du Mérite agricole et de la médaille départementale et communale en 1974.
Georges Chedru, en plus d’être une personnalité syndicale, est un élu local. Il est maire de la commune de Fongueusemare de 1947 à 1965, après en avoir été conseiller municipal à partir de 1932 et maire adjoint à partir de 1936. Cette commune est cependant supprimée en 1965. Il est alors élu maire de Criquetot-L’Esneval du 8 janvier 1967 à sa mort, en juillet 1976.
Georges Chedru est le suppléant du député André Bettencourt. A ce titre, il est appelé à siéger à plusieurs reprises à l’Assemblée nationale pendant les premières législatures de la Vème République. André Bettencourt est nommé secrétaire d’Etat aux transports dans le gouvernement Pompidou. L’Assemblée nationale prend acte de son premier remplacement à partir du 6 avril 1966. Réélu le 5 mars 1967, André Bettencourt est nommé secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, chargé de la coopération, dans le nouveau gouvernement Pompidou : Georges Chedru siège donc à partir du 9 mai 1967, et ce jusqu’en 1973. Par la suite, André Bettencourt occupe en effet plusieurs charges gouvernementales : ministre des postes et télécommunications du gouvernement Georges Pompidou du 31 mai au 10 juillet 1968, ministre de l’industrie du gouvernement Maurice Couve de Murville du 12 juillet 1968 au 20 juin 1969, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé du plan et de l’aménagement du territoire du gouvernement Jacques Chaban-Delmas du 22 juin 1969 au 6 juillet 1972, ministre des affaires culturelles (par intérim) du gouvernement Jacques Chaban-Delmas du 19 octobre 1970 au 7 janvier 1971, ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères du gouvernement de Pierre Messmer du 6 juillet 1972 au 15 mars 1973, et enfin ministre des affaires étrangères (par intérim) du gouvernement Messmer du 15 mars au 2 avril 1973. Autrement dit, du 13 août 1968 à la fin de la législature en 1973, Georges Chedru a presque continûment siégé en remplacement d’André Bettencourt. Il se retire de la politique nationale pour raisons de santé en 1973.
A l’Assemblée, Georges Chedru n’est pas un simple suppléant effacé. D’abord non inscrit, il s’affilie ensuite au groupe du Parti républicain indépendant en mai 1967. Il est membre de la Commission de la production et des échanges d’avril 1966 à mars 1967. Il est ensuite membre de la Commission des affaires étrangères de mai 1967 à la fin de la troisième législature en juin 1968 puis d’octobre 1968 à avril 1970, date à laquelle il retourne à la Commission de production et des échanges jusqu’à la fin de son mandat de suppléant.
Le 26 octobre 1966, il prend part à la discussion sur le projet de loi de finances pour 1967 sur les questions agricoles, en particulier sur la politique de soutien des prix agricoles et le revenu agricole. Le 23 novembre 1966, il prend part à la discussion du projet de loi sur l’élevage français, où il présente un amendement d’importance marginale sur l’article 18 et sur la délimitation des exploitations agricoles à caractère familial.
Le 8 novembre 1967, il prend part à la discussion de la seconde partie de la loi de finances pour 1968, à nouveau à propos de questions agricoles : la diminution du revenu des agriculteurs, la TVA en matière agricole, la question des coopératives, les conditions d’agrément et de retrait pour les sociétés coopératives à forme commerciale. Le 3 mai 1968, il pose également une question au gouvernement relative aux chantiers navals et à la marine marchande.
Le 19 novembre 1969, il intervient une dernière fois à l’Assemblée lors de la discussion de la deuxième partie du projet de loi de finances pour 1970, à propos cette fois encore de la situation de l’agriculture française, de la nécessité de l’expansion de la production et du soutien des cours, de l’enseignement agricole et de la modernisation des exploitations, du crédit agricole et de la revalorisation des prix agricoles, et enfin du mécontentement du monde paysan.
En tant que suppléant d’un député ministre du gouvernement, ses votes sont disciplinés. Il adopte ainsi sans surprise toutes les grandes lois des législatures au cours desquelles il siège.
Il s’éteint dans la commune de Criquetot-L’Esneval le 13 juillet 1976, à l’âge de 72 ans.