Roger Coste

1912 - 2005

Informations générales
  • Né le 5 octobre 1912 à GrospierrES (Ardèche - France)
  • Décédé le 12 juillet 2005 à Vienne (Isère - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Isère
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie de la Ve République

Roger COSTE
Né le 5 octobre 1912 à Grospierres (Ardèche)
Décédé le 12 juillet 2005 à Vienne (Isère)

Député de l’Isère de 1967 à 1968

Roger Coste est né le 5 octobre 1912 au sein d’une vieille famille cévenole, à Grospierres, petit village d’Ardèche. Après des études à l’école normale de Valence, Roger Coste devient instituteur puis directeur d’école. Il participe à la campagne de France de 1940 où il est fait prisonnier de guerre. Roger Coste parvient toutefois à s’engager dans la Résistance comme l’atteste sa médaille de bronze de la Reconnaissance française pour faits de Résistance. A la Libération, il s’engage dans le Syndicat national des instituteurs – il est d’ailleurs membre du bureau politique départemental de 1945 à 1959. Pendant la période, Roger Coste est également administrateur de la Sécurité sociale.

Roger Coste s’engage en politique en 1959, lorsqu’il est élu maire de Roussillon, commune de près de six mille habitants située dans la vallée du Rhône. Il exerce cette fonction jusqu’en 1977. En 1962, il brigue pour la première fois un mandat électif national sous les couleurs du Parti communiste français (PCF). Il se présente à la députation de la sixième circonscription de l’Isère qui comprend la commune de Roussillon. Il se place en tête du premier tour avec 8 249 voix contre 6 859 à Jean Bernard de l’Action paysanne familiale et sociale, 6 391 au gaulliste Marcel Diamant-Berger et 6 139 pour le député sortant Raymond Bouillol, candidat des Indépendants et paysans. Cependant, le second tour voit la victoire très nette de Jean Bernard (18 638 voix) sur Roger Coste (13 283 voix) et Raymond Bouillol (2 665 voix).

Cet échec ne décourage nullement le militant communiste qui sollicite à nouveau un mandat parlementaire lors des élections législatives de 1967. Il entend lutter contre « un régime autoritaire au service des monopoles capitalistes ». Avec 13 491 voix, soit 33 % des suffrages exprimés, Roger Coste se place en seconde position du premier tour, derrière le député de la majorité, Jean Boyer (15 531 voix) mais devant le Centre démocrate Jean Guillon (7 011 voix) et le socialiste Jean Lacharme (4 822 voix). Compte tenu du possible report des voix, le second tour s’annonce très serré : les candidats de la gauche totalisent 50,65 % des suffrages exprimés. Le maire de Roussillon appelle ses électeurs à se mobiliser : « Pas une voix ne doit s’égarer » martèle-t-il dans sa circulaire de l’entre-deux-tours. Roger Coste est élu avec 20 809 voix, soit 50,21 % des suffrages exprimés, et 180 voix d’avance sur son adversaire de droite, Jean Boyer.

Le député de l’Isère s’inscrit au groupe communiste de l’Assemblée. Il siège à la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République durant toute la législature. A partir d’octobre 1967, il est par ailleurs membre de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi relatif aux impôts directs locaux.

Au cours de cette brève législature, le député intervient quatre fois dans l’hémicycle. Lors de la discussion de la deuxième partie de projet de loi de finances pour 1968, il prend la parole pour souligner la fragilité financière de certaines collectivités locales faisant face à de lourds travaux d’adduction d’eau, d’électrification et de voiries, notamment dans les départements ruraux (6 novembre 1967). Les 1er, 19 et 20 décembre 1967, Roger Coste intervient à l’occasion de la discussion sur la proposition de loi tendant à modifier les limites des départements de l’Ain, de l’Isère et du Rhône en raison de la mise en place de la communauté urbaine de Lyon. Il se prononce résolument contre cette décision qu’il juge « antidémocratique » et résultant d’ « un marchandage en cercle restreint dans les bureaux du ministère de l’Intérieur ».

Opposant au gouvernement, le député s’associe aux motions de censure des 20 mai, 9 et 16 juin 1967 – en vain puisqu’elles n’obtiennent que 236 voix au lieu des 244 requises pour renverser le gouvernement, et vote également les motions présentées en 1968, en particulier celle du 22 mai.

Devenu conseiller général de l’Isère en septembre 1967, le député communiste sollicite le renouvellement de son mandat parlementaire à l’occasion des élections anticipées de juin 1968. Elu de justesse l’année précédente, il ne parvient pas à conserver son siège dans le contexte de la vague gaulliste d’après mai 1968. Jean Boyer le devance au premier tour, recueillant 18 530 voix contre 13 271, et 5 617 au candidat centriste, 3 081 voix au candidat de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS) et 1 941 voix au candidat du Parti socialiste unifié (PSU). Jean Boyer bat largement Roger Coste au second tour en recueillant plus de 57 % des suffrages exprimés.

L’ancien député ne renonce pas pour autant à la vie politique. Il est élu vice-président du Conseil général de l’Isère en octobre 1973 puis devient conseiller régional Rhône-Alpes en janvier 1974. Par ailleurs, ce passionné d’histoire et de patrimoine s’implique dans de nombreuses collaborations historiques régionales. Il participe au groupe d’études historiques du Bas-Dauphiné, à la restauration du château de Roussillon et aux recherches sur l’Edit de Roussillon du 9 août 1564 signé par Charles IX, qui a fixé au 1er janvier la date de début de l’année en instituant le calendrier grégorien en France.

Roger Coste s’éteint le 12 juillet 2005 à Vienne dans l’Isère.