Auguste, Elie, Marie Damette
1903 - 1994
Né le 8 septembre 1903 à Hazebrouck (Nord)
Député du Nord de 1951 à 1955
Auguste Damette est né à Hazebrouck (Nord) le 8 septembre 1903. Après ses études secondaires, il devient ferronnier d'art, puis, progressivement, monte une entreprise d'installation de sanitaires et de chauffage. C'est la Seconde Guerre mondiale qui va le pousser vers l'action politique.
En effet, Auguste Damette est très rapidement actif dans la Résistance, notamment comme membre de l'O.C.M. (Organisation civile et militaire) et responsable de secteur pour le réseau « Voix du Nord ». Il préside, en 1944, le Comité local de Libération, et termine les hostilités avec le grade de lieutenant de réserve. Sa conduite lui vaudra plusieurs décorations : ancien combattant, il est titulaire de la Croix de guerre (1939-1945), de la Croix du combattant volontaire (1939-1945) et de la Médaille des évadés, et chevalier de la Légion d'honneur.
Le 30 septembre 1945, Auguste Damette est élu conseiller général du Nord par le canton d'Hazebrouck-Nord, et il devient, dans le même temps, maire d'Hazebrouck, charge qu'il exercera jusqu'en 1953. Cependant, il n'est pas candidat aux législatives du 10 novembre 1946.
Proche du mouvement gaulliste, Auguste Damette conduit la liste R.P.F. dans la 1re circonscription du Nord aux élections du 17 juin 1951 pour la deuxième législature de la IVe République. Ses engagements électoraux insistent sur la nécessité d'une réforme budgétaire, de la stabilisation de la monnaie et de la réforme de l'Etat, et ont une orientation régionale marquée : « Tous nos candidats sans exception sont originaires des Flandres. Ils seront vigilants à nos intérêts régionalistes (...). Le Nord, par son fructueux labeur, paie une énorme tranche d'impôts, il faut qu'il ait son mot à dire dans leur répartition et dans leur emploi... ».
Avec 26 979 voix sur 128 937 suffrages exprimés, Auguste Damette prend au M.R.P. l'un des quatre sièges à pourvoir dans la circonscription, les trois autres allant aux communistes, à la S.F.I.O. et à l'U.I.P.R.N. ce dernier représenté par Paul Reynaud, ancien président du Conseil.
Membre de la Commission de la reconstruction et des dommages de guerre (1951-1955), le nouveau député du Nord siège également à la Commission de la marine et des pêches (1954-1955) et est membre suppléant de la Commission des immunités parlementaires (1952-1954). Il est à l'origine de cinq textes parlementaires, dont quatre relatifs à des problèmes régionaux : remise en état des écluses Trystram et Watier, secours à accorder à des populations éprouvées par une tempête en mer du Nord, aide aux sinistrés hollandais et statut du sanatorium de Zuydcoote. Enfin, sa proposition de loi du 16 février 1952 porte sur les conditions d'octroi de la médaille des évadés. En outre, Auguste Damette intervient à plusieurs reprises dans les discussions, et notamment, le 11 décembre 1954, à propos des retards pris dans la reconstruction du port de Dunkerque : malgré les destructions massives subies pendant la Guerre, un seul pont a effectivement été reconstruit depuis la Libération, et le mouvement des marchandises dans le port s'en trouve très considérablement gêné.
Partisan de l'échelle mobile des salaires (20 septembre 1951), Auguste Damette vote, le lendemain, la loi André Marie sur le compte spécial scolaire, mais, le 13 décembre, il se prononce contre la ratification du traité de Paris instituant la C.E.C.A. (pool charbon-acier), avant de s'abstenir, suivant la position du groupe gaulliste, lors du scrutin du 6 mars 1952 sur l'investiture d'Antoine Pinay. Il s'abstient à nouveau volontairement lors de l'investiture de Joseph Laniel (26 juin 1951), puis soutient le cessez-le-feu en Indochine (9 mars 1954) et vote contre la confiance à Joseph Laniel après Diên-Biên-Phû (13 mai) et à nouveau contre la confiance lors de la chute du cabinet (12 juin).
Favorable à l'investiture de Pierre Mendès-France (17 juin 1954), Auguste Damette approuve les accords de Genève qui mettent fin aux hostilités en Indochine (23 juillet) et, toujours opposé à l'intégration européenne, appuie, le 30 août, la question préalable opposée par le général Aumeran et Edouard Herriot à la discussion du projet de ratification du traité de Paris sur la Communauté européenne de défense. Enfin, le 10 décembre 1954, il accorde sa confiance au gouvernement sur sa politique en Algérie, mais, le 29, vote contre l'entrée de l'Allemagne dans l'O.T.A.N.
A nouveau partisan de la confiance à Pierre Mendès-France lors du scrutin du 4 février 1955 sur la situation en Afrique du Nord, scrutin à la suite duquel le gouvernement est renversé, Auguste Damette est également partisan de la confiance à Edgar Faure (23 février) et il vote l'état d'urgence en Algérie (31 mars). Pourtant, il ne renouvelle pas son vote de confiance lors du scrutin du 29 novembre sur la date des élections, scrutin entraînant à nouveau la chute du cabinet Edgar Faure. Le 2 décembre 1955, l'Assemblée nationale est dissoute.
Lors des élections du 2 janvier 1956 pour la troisième législature, Auguste Damette sollicite le renouvellement de son mandat dans le Nord : il figure en seconde position sur la liste d'entente de l'Union des indépendants et paysans et des républicains sociaux, présentée par le Centre national des indépendants, des paysans et d'action républicaine et sociale, le Centre des républicains sociaux, et conduite par Paul Reynaud. Avec 30 246 voix sur 141 287 suffrages exprimés, il n'est pas réélu, son siège étant pris par Albert Denvers, maire de Gravelines et candidat de la S.F.I.O.