Liévin Danel
1903 - 1970
DANEL (Liévin)
Né le 26 novembre 1903 à Lille (Nord
Décédé le 2 janvier 1970 à Loos (Nord)
Député du Nord de 1962 à 1970
Né le 26 novembre 1903 à Lille, Liévin Danel descend de la célèbre famille nordiste des Danel, imprimeurs depuis 1698. Fils de Liévin Danel et de Louise Thiriez, il devient maître-imprimeur lui-même dès 1925. Le 4 janvier 1926, il épouse sa cousine Anne-Marie Thiriez, dont le père puis le frère sont présidents du Tribunal de commerce de Lille. Liévin Danel et sa femme donnent naissance à douze enfants entre 1926 et 1946.
En 1929, il devient président du comité lillois de l’Entente républicaine, puis s’engage après guerre aux côtés du général de Gaulle. Conseiller municipal du Rassemblement du peuple français (RPF) à Lille de 1953 à 1955 au sein d’une union entre RPF, indépendants et radicaux, dominée par René Gaifie, maire de Lille de 1947 à 1955, il est l’élu municipal des Républicains sociaux de 1955 à 1959 après la victoire de l’ancien député socialiste Augustin Laurent et de sa coalition entre socialistes, MRP et indépendants. Malgré un score honorable au second tour des élections municipales de mars 1965 (36,8% des voix) face au candidat communiste Hector Viron et au maire socialiste sortant, Augustin Laurent, il échoue à ramener la mairie lilloise dans le giron gaulliste.
Sous la Ve République, il est membre des instances nationales gaullistes, d’abord au Comité central de l’Union pour la nouvelle République (UNR) en 1959, puis au bureau politique de l’Union pour la défense de la République (UDR).
Administrateur de Sofinord, de la société financière et industrielle de Lens (« Finalens ») et de la cellulose de Condé (« Celcosa »), membre de la chambre de commerce et siégeant au tribunal des Prud’hommes, son activité parlementaire est dominée par les questions économiques ou concerne les rapports sociaux au sein de l’entreprise.
Le 25 novembre 1962, il est élu député UNR de la troisième circonscription du nord (Lille nord et nord-est) contre le candidat socialiste Joseph Lussiez. Il permet ainsi aux gaullistes de s’emparer du fief de Léon Delbecque après les divisions algériennes. Ce dernier avait enlevé la circonscription aux socialistes en novembre 1958 avec plus de 63% des voix, mais il rassemble moins de 9% des suffrages exprimés en novembre 1962. Liévin Danel conserve ensuite son mandat jusqu’à sa mort en 1970, remplacé à cette date à l’Assemblée nationale, par son suppléant Alain le Marc’hadour, maire de La Madeleine. Il est successivement membre des Commissions de la production et des échanges, des affaires culturelles, familiales et sociales, et enfin des finances. Il intervient chaque année dans la discussion du projet de loi de finances entre 1966 et 1970 et il est rapporteur spécial du budget des Postes et télécommunications entre 1967 et 1970. Il est particulièrement actif quand il s’agit de la législation touchant l’entreprise, qu’elle soit d’ordre financier ou social. Ainsi, il se fait le défenseur du patronat du Nord en tentant, par exemple, de limiter les frais généraux des petites entreprises en juin 1965. Il apporte une expertise à l’Assemblée lors des débats législatifs relatifs au régime des sociétés mères à la même époque. Il intervient aussi plusieurs fois en juin 1965 dans la discussion du projet de loi de modification des dispositions instituant le comité d’entreprise, en déposant quatorze amendements. A travers ces derniers, Liévin Danel affiche sa méfiance envers le principe de consultation dudit comité, il voudrait que la direction de l’entreprise se contente seulement de l’informer de certains éléments. De même il souhaiterait préserver le secret de fabrication des entreprises et obliger le comité au respect du secret professionnel ; il tente enfin de soustraire ces assemblées à l’influence des principales organisations syndicales. Les propositions de Liévin Danel sont réfutées lors de cette discussion par le ministre du travail Gilbert Grandval, gaulliste de gauche, qui regrette la volonté du député de limiter la consultation du personnel. Les affaires sociales mobilisent aussi le député gaulliste du Nord, en particulier le 26 octobre 1967, lors d’un discours sur la dégradation des conditions de vie des familles, à cause des hausses de l’assurance maladie, de l’insuffisance des allocations familiales et des problèmes de reconversion auxquels font face les départements du Nord et du Pas-de-Calais. Il insiste à plusieurs reprises sur les réalités propres à son département, par exemple en obtenant de Jacques Chirac, alors secrétaire d’Etat, que les bières à destination de la consommation familiale soient moins taxées que prévu, dans l’intérêt des entreprises locales comme dans celui des familles ouvrières.
Il décède d’une crise cardiaque à son domicile de Loos le 2 janvier 1970. L’Assemblée lui rend hommage le 2 avril suivant.