Claude Delorme

1912 - 1983

Informations générales
  • Né le 9 mai 1912 à Marseille (Bouches-du-Rhône - France)
  • Décédé le 27 janvier 1983 à Marseille (Bouches-du-Rhône - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 25 novembre 1962 au 2 avril 1967
Département
Basses-Alpes
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Basses-Alpes
Groupe
Fédération de la gauche démocrate et socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 30 juin 1968 au 1er avril 1973
Département
Basses-Alpes
Groupe
Fédération de la gauche démocrate et socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 avril 1973 au 2 avril 1978
Département
Basses-Alpes
Groupe
Parti socialiste et radicaux de gauche

Biographies

Biographie de la Ve République

DELORME (Claude, Augustin)
Né le 9 mai 1912 à Marseille (Bouches-du-Rhône)
Décédé le 27 janvier 1983 à Marseille (Bouches-du-Rhône)

Député des Basses-Alpes de 1962 à 1973, puis des Alpes-de-Haute-Provence de 1973 à 1978

Claude Delorme, fils d'un fonctionnaire des postes, est né le 9 mai 1912 à Marseille. Il fait ses études au lycée Thiers de Marseille, puis passe une licence en droit et un diplôme d’études supérieures (DES) de droit public à la faculté d'Aix, entre 1932 et 1935, avant de s'inscrire comme avocat au barreau de Marseille.

C'est au début des années trente que Claude Delorme s'engage en politique. Il milite tout d’abord dans le syndicalisme étudiant. Secrétaire de l’Association générale des étudiants marseillais (AGEM), membre du Stade marseillais université club (SMUC) et fondateur de l’Office du sport universitaire et scolaire, il est président de l’UNEF, au niveau national, de 1936 à 1938, puis de la Confédération internationale des étudiants. Claude Delorme avait également adhéré à la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) dès 1932 et militait surtout au sein de la Ligue d’action universitaire républicaine et sociale (LAURS), dont il est désigné secrétaire départemental en 1933. Mobilisé en 1939 en qualité d’officier, il est chargé de mission auprès de l’ambassadeur de France à Rome en 1940, puis entre dans la Résistance. Il y est adjoint au chef de réseau Dominique Kléber jusqu’en 1944.

Après la guerre, Claude Delorme reprend ses activités professionnelles à Marseille, où il conserve son cabinet d’avocat. Il est notamment avocat de la partie civile au procès Dominici. Mais c’est dans les Basses-Alpes, qu’il reprend la politique. Secrétaire de la fédération socialiste de ce département de 1945 à 1959, puis membre du bureau fédéral du parti, Claude Delorme est élu conseiller municipal et nommé adjoint au maire d'Oraison au printemps 1945. La même année, il est battu aux élections cantonales de septembre, dans le canton des Mées, par le communiste René Richaud, puis aux élections législatives d'octobre, où il figure au deuxième rang sur la liste de la SFIO, derrière Camille Reymond, élu député à la première Assemblée nationale constituante. Après avoir été de nouveau candidat, sans succès, aux élections législatives de novembre 1946, Claude Delorme est élu conseiller général du canton de Forcalquier en 1949. Secrétaire de l'assemblée départementale des Basses-Alpes, président du groupe socialiste en 1953, il devient vice-président du conseil général en 1958, puis président en 1959. Claude Delorme connaît cependant un nouvel échec aux élections législatives de novembre 1958. Il est suppléant du député socialiste sortant Marcel-Edmond Naegelen, candidat dans la deuxième circonscription des Basses-Alpes. Celui-ci obtient 7 115 voix au premier tour. Il devance les candidats de l’Union nationale Gabriel Domenech (5 517 voix), du Parti communiste français (PCF) Pierre Girardot (5 343 voix) et de l’Union pour la nouvelle République (UNR) Jean Vial (3 346 voix). Marcel-Edmond Naegelen est cependant défait dans la triangulaire du second tour, recueillant 37,1 % des 21 918 suffrages exprimés, contre 37,9 % à Gabriel Domenech, qui est élu, et 24,9 % à Pierre Girardot.

En 1962, Claude Delorme est investi dans la même circonscription, celle de Forcalquier et de Manosque, par le « Rassemblement républicain et démocratique », une alliance départementale conclue entre la SFIO, les radicaux et le Mouvement républicain populaire (MRP). Il arrive en tête du premier tour avec 6 539 voix (32,3 %), talonné par le communiste Pierre Girardot (6 122 voix). Le député sortant, Gabriel Domenech, étiqueté « Républicain indépendant », qui reste attaché à l’Algérie française, n'a recueilli que 3 753 suffrages. Le candidat de l'UNR, le journaliste Georges Broussine, en a rassemblé 93 de plus. C'est ce dernier que Claude Delorme, bénéficiant du désistement de Pierre Girardot, affronte le 25 novembre 1962. Le candidat de gauche est élu député avec 67,4 % des suffrages exprimés (13 385 voix), contre 6 478 voix à son rival de droite. Trois ans plus tard, Claude Delorme est élu maire de Forcalquier.

Au Palais-Bourbon, le nouveau député s'inscrit au groupe socialiste. Il siège à la commission de la production et des échanges jusqu'en mai 1963, puis est nommé membre de la commission des affaires étrangères. Elu secrétaire de l'Assemblée nationale en avril 1964, l'ancien président de l'Union nationale des étudiants de France (UNEF) présente une proposition de loi tendant à instituer une allocation d'études en faveur des étudiants (18 décembre 1964) et prend une part active aux débats sur l’éducation et les conditions de vie des étudiants. Il s'intéresse également aux questions de politique étrangère. Lors des grands scrutins de la deuxième législature de la Ve République, Claude Delorme vote à l'unisson des députés de son groupe, contre la ratification du traité de l’Elysée du 22 janvier 1963 entre la République française et la RFA sur la coopération franco-allemande (13 juin 1963), et contre le projet de loi relatif à certaines modalités de la grève dans les services publics (26 juillet 1963). Il s’oppose également au projet de loi relatif à l’élection des conseillers municipaux (17 juin 1964) et au projet de loi relatif au recrutement en vue de l’accomplissement du service national (25-26 mai 1965).

Le 5 mars 1967, le député socialiste des Basses-Alpes est à nouveau candidat dans la deuxième circonscription du département, où il est le représentant de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS). Comme en 1962, il est en tête du premier tour avec 32,3% des suffrages exprimés (8 195 voix), suivi de près par l'ancien député communiste Pierre Girardot (7 257 voix), puis Jean Cabane (6 476 voix) et Jean Curetti, maire de Montfuron, investi par le Centre démocrate (3 274 voix). Claude Delorme est réélu le dimanche suivant dans la triangulaire qui l’oppose aux deux candidats centristes. Il totalise 14 901 voix (59,6 % des suffrages exprimés) contre 7 918 à Jean Cabane (31,7 %) et 2 169 à Jean Curetti (8,7 %).

A l'Assemblée, Claude Delorme rejoint le groupe de la FGDS et retrouve la commission des affaires étrangères. Il en est le rapporteur, en mai 1968, pour deux projets de loi autorisant l'approbation des conventions franco-italiennes relatives à l'alimentation en eau de la commune de Menton, à une rectification du tracé de la frontière franco-italienne dans le secteur de Clavières et à la construction d'un bureau commun à contrôles nationaux juxtaposés. Il intervient à nouveau dans la discussion sur la déclaration du gouvernement relative à l'Education nationale, plus particulièrement sur la vie matérielle des étudiants, la gestion de leurs œuvres et le logement dans les résidences universitaires (31 mai 1967). Ses interventions portent également sur l'implantation d'une base de missiles sur le plateau d’Albion, dans un canton de sa circonscription, celui de Banon (juin 1967), sur l'organisation des Jeux olympiques d'hiver, dont l'édition 1968 se déroule à Grenoble (décembre 1967), et sur les manifestations étudiantes de mai 1968. Au cours de cette législature, le député socialiste approuve les trois motions de censure déposées au cours de la discussion du projet de loi habilitant le gouvernement à intervenir par ordonnances en matière économique et sociale (20 mai, 9 et 16 juin 1967), ainsi que celles des 24 avril et 22 mai 1968.

Après la dissolution de l'Assemblée nationale, en raison des événements de mai 1968, aux élections législatives de juin, le député-maire de Forcalquier est devancé au premier tour par Jean Cabane, dont le suppléant est Jean Curetti. Claude Delorme recueille 7 373 des 25 269 suffrages exprimés (29,2 % des suffrages exprimés), soit 195 de moins que Jean Cabane. Pierre Girardot obtient 6 102 voix et Henri Mille, candidat divers droite, 3 598. Au second tour, le report des voix communistes permet cependant au candidat de la SFIO de retrouver son siège de député. Claude Delorme rassemble 13 600 voix (53,3 % des suffrages exprimés), contre 11 919 à Jean Cabane.

Le député socialiste retrouve la commission des affaires étrangères. Il en est le rapporteur, en novembre 1968, des deux projets de loi précités, ainsi que, en mai 1971 et en mai 1972, de deux projets de loi autorisant l'approbation de conventions conclues entre le gouvernement de la République française et le gouvernement de la République italienne concernant la section située en territoire français de la ligne ferroviaire Coni-Breil-Vintimille et les sépultures de guerre. Claude Delorme renoue dans ses interventions également avec ses thèmes de prédilection : éducation et vie étudiante ; jeunesse, sports et loisirs ; budget des affaires étrangères. Membre et secrétaire de la Commission de contrôle de la gestion de l'ORTF, il prend une part notable aux débats sur le statut de l'Office, lors de l’examen chaque année des crédits correspondants, notamment. Au cours de cette législature, Claude Delorme occupe la vice-présidence du groupe parlementaire d'étude des problèmes des régions de montagne à partir d'octobre 1969. Il est vice-président du groupe parlementaire paneuropéen à partir de novembre 1970. Par ailleurs président de l’Association des présidents des conseils généraux de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA), il est aussi vice-président de l’Assemblée des présidents de conseils généraux au niveau national, à partir de 1970.

Lors des principaux votes de la législature, Claude Delorme se prononce en faveur du projet de loi d’orientation de l’enseignement supérieur (10 octobre 1968), de l’exercice du droit syndical dans les entreprises (4 décembre 1968) et de la garantie des droits individuels (28 mai 1970). Il s'oppose en revanche au projet de loi « anti-casseurs » (4 juin 1970), mais vote pour la réforme du service national (10 juin 1970). Il n’approuve pas les déclarations de politique générale de Jacques Chaban-Delmas, le 15 octobre 1970 et le 24 mai 1972, de même que la création des régions, le 27 avril 1972.

En mars 1973, Claude Delorme se présente à une troisième réélection consécutive, face à cinq autres candidats, dans la deuxième circonscription des Basses-Alpes. Comme en 1968, il est devancé au premier tour par Jean Cabane, maire de Manosque depuis 1971, qui a recueilli 9 140 voix (31,6 %). Claude Delorme rassemble 8 677 voix (30 %), Pierre Girardot, 7 957 voix (27,5 %), et l'ancien ministre gaulliste Raymond Schmittlein, candidat du Mouvement réformateur, 1 799 voix (6,2 %). Le 11 mars 1973, Claude Delorme est réélu député avec 57,9% des suffrages exprimés (16 969 voix), en battant Jean Cabane (12 351 voix).

A l’Assemblée nationale, il siège sur les bancs du groupe du Parti socialiste et des radicaux de gauche, et rejoint la commission de la Défense nationale et des forces armées. Il représente la France à l'Assemblée consultative du Conseil de l’Europe. Il est également vice-président du groupe du Mouvement européen à l'Assemblée nationale à partir de juin 1975 et vice-président du groupe français de l'Union interparlementaire à partir de novembre 1976. Dans le cadre des débats sur les projets de lois de finances pour 1976 et 1978, il prend part à la discussion du budget des affaires étrangères et de celui de l'aménagement du territoire. Président du comité d'expansion économique de son département depuis 1961, il n'hésite pas à lutter, dans l'hémicycle, pour le développement de sa région, lui qui est également vice-président de la région PACA depuis 1974. La programmation militaire pour les années 1977-1982 et la question de l'arrêt des expériences nucléaires retiennent son attention. Claude Delorme interroge l’exécutif, dans le cadre d’une question d’actualité, puis d’une question au gouvernement, sur l’arrêt de ces essais, le 2 mai 1973, puis à trois reprises, à la suite de la publication du décret modifiant le titre de la région Côte d'Azur en région « Provence-Alpes-Côte-d'Azur », en décembre 1975, puis sur les difficultés financières des clubs sportifs universitaires, en décembre 1976. Il dépose enfin une proposition de loi tendant à modifier un article du code de la sécurité sociale relatif à la pension du conjoint survivant de certains accidentés du travail (2 octobre 1973).

Au cours de cette législature, le député des Alpes-de-Haute-Provence manifeste son opposition aux différents gouvernements, celui de Pierre Messmer, le 12 avril 1973, de Jacques Chirac, le 6 juin 1974, et de Raymond Barre, le 28 avril 1977. Sur les grandes initiatives de l’exécutif, le député des Alpes-de-Haute-Provence vote contre les réformes constitutionnelles, sur le quinquennat (16 octobre 1973), puis sur l’extension de la saisine du Conseil constitutionnel (10 octobre 1974), mais approuve le projet de loi « Veil » sur la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse (20 décembre 1974), le divorce par consentement mutuel (4 juin 1975), et l’élection des députés européens au suffrage universel (21 juin 1977).

Claude Delorme perd son siège de député en 1978. Les électeurs de la deuxième circonscription des Alpes-de-Haute-Provence placent le candidat de la majorité présidentielle, Jean Cabane, en tête du scrutin du 12 mars (9 696 voix ; 27,8 %). Avec 8 907 voix (25,6 %), le député sortant est également devancé par le communiste Pierre Girardot (9 321 voix ; 26,8 %) et se retire à l'issue du premier tour. Pierre Girardot est élu le dimanche suivant, retrouvant ainsi le siège qu'il avait perdu en 1958. Claude Delorme ne se représente pas en 1981, date à laquelle il quitte la présidence de l'Office HLM de Marseille qu'il occupait depuis 1956. C'est André Bellon qui reprend et conserve, pour le Parti socialiste (PS), le siège de député de la deuxième circonscription des Alpes-de-Haute-Provence, entre 1981 et 1993.

Claude Delorme reste président du conseil général des Alpes-de-Haute-Provence et maire de Forcalquier jusqu'à son décès, survenu brusquement le 27 janvier 1983, à Marseille. Décoré de la Croix de guerre 1939-1945 et de la médaille de la Résistance, il était chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire pour services exceptionnels de guerre, officier des Palmes académiques et commandeur du Mérite sportif.