Bernard Duperier
1907 - 1995
- Informations générales
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- Né le 13 juin 1907 à Paris (Seine - France)
- Décédé le 8 juin 1995 à Paris (Paris - France)
1907 - 1995
DUPERIER (Bernard)
Né le 13 juin 1907 à Paris
Décédé le 8 juin 1995 à Paris
Député de la Seine de 1962 à 1967
Né à Paris le 13 juin 1907 d'un père administrateur de sociétés, Léon Sternberg de Armella, dit Bernard Dupérier, suit des études d'ingénieur à l'Ecole des techniques aéronautique et de construction automobile. Une fois diplômé, il s'engage dans l'armée de l'Air en 1927 et obtient le brevet de pilote militaire. Démobilisé en 1930, il devient pilote d'essai. Il est administrateur de sociétés aéronautiques avant la guerre.
A nouveau mobilisé comme pilote en 1939, et refusant l'armistice de juin 1940 dès sa signature, Bernard Dupérier gagne les Etats-Unis puis la Grande-Bretagne. Il s'est engagé dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL) en janvier 1941 à New-York sous le nom de Bernard Dupérier, nom de jeune fille de sa mère, qu’il conservera après la guerre. Il rejoint le groupe de chasse Île-de-France en octobre 1941, où il commande d’abord l’escadrille Versailles, avant de diriger le groupe Ile de France lui-même à partir d’avril 1942. Cet as de l’aviation remporte plusieurs victoires aériennes. Il est fait compagnon de la Libération le 5 janvier 1943. Il commande, en août 1943, le 341 Squadron à Biggin Hill, puis l'escadre de chasse française en Grande-Bretagne en décembre 1943. En février 1944, il est affecté au quartier général, puis détaché à l’état-major du général Koenig, commandant des Forces françaises en Angleterre et commandant des Forces françaises de l’Intérieur (FFI). Promu colonel en juin 1944, parachuté en Bretagne, il est blessé par l’ennemi à Saint-Brieuc, le 6 août, lors des opérations de libération de la ville, après avoir vainement tenté d’obtenir la reddition des troupes allemandes d’occupation.
Colonel de réserve en 1946, il devient ensuite administrateur de sociétés aux Etats-Unis et en France. Il est aussi consultant chez Boeing et administrateur d’Air France. Parallèlement à son activité professionnelle, l'ancien pilote préside l'Amicale des forces aériennes de la France Libre. Il publie deux ouvrages sur la guerre : La Vieille équipe et L'Etoile, les ailes et la couronne.
En 1958, il fonde et préside l'association « l'Appel au général de Gaulle » en vue du retour au pouvoir de l’ancien chef de la France libre.
Dans le prolongement de cet engagement, Bernard Dupérier décide de se présenter aux élections législatives de 1962, dans la 6e circonscription de la Seine correspondant au 8e arrondissement de Paris. Il se décrit lui-même comme un vrai Parisien, un résistant de la première heure et un courageux pilote. Les électeurs du 8e arrondissement sont sensibles à ce discours et Bernard Dupérier totalise dès le premier tour plus de 8 865 voix, soit 46,5 % des suffrages exprimés, loin devant le député sortant et candidat du Centre national des Indépendants (CNI), Jacques Féron (30,6 %), le communiste Emile Petit (9,2 %), le socialiste Jean Senard (7 %) et le centriste Luc Bourcier de Carbon (6,7 %). Dans le contexte du raz-de-marée gaulliste et du recul des Indépendants, Bernard Dupérier remporte facilement le second tour avec 15 698 voix (52,1 %), au terme d'une triangulaire opposant le député sortant (37,9 %) et le communiste (9,9 %). Il commence alors une carrière de parlementaire à l'âge de 55 ans.
Le député parisien s'inscrit au groupe de l'Union pour la nouvelle République-Union démocratique du travail (UNR-UDT) à l'Assemblée nationale. Il en respecte la discipline de vote pendant toute la IIe législature. Il vote notamment pour le projet de loi de ratification du traité de l’Elysée, symbole de la réconciliation franco-allemande (13 juin 1963), pour l'encadrement des modalités d'exercice du droit de grève dans les services publics (26 juillet 1963), pour la réforme du mode d'élection des conseillers municipaux (17 juin 1964) et celle du service national (26 mai 1965).
Bernard Dupérier est membre de la commission de la production et des échanges pendant toute la législature. Il est également membre de la commission spéciale chargée d’examiner la proposition de loi sur les filiales d'entreprises publiques (14 mai 1963). Il dépose deux propositions de loi, l’une le 7 juin 1963, visant à modifier l'article 5 du Code de l'aviation civile et commerciale fixant les règles d'immatriculation des aéronefs et l’autre, le 13 mai 1964, tendant à changer les dispositions du code de l'aviation civile dans cette même matière. Chaque année, l'ancien pilote est rapporteur pour avis sur les crédits de l’aviation civile et commerciale prévus par les projets de loi de finances. Sa spécialisation dans ce secteur le conduit également à être rapporteur, en mai 1963, du projet de loi autorisant la ratification de la convention de Guadalajara, complémentaire à la convention de Varsovie, en 1964, de sa seconde proposition de loi précitée relative à l’immatriculation et, en décembre 1966, du projet de loi relatif aux conditions de nationalité exigées par du personnel navigant de l’aéronautique civile. Il est aussi en août 1964 rapporteur du projet de loi autorisant l’approbation de l’accord relatif au système commercial mondial de télécommunications par satellites.
A la tribune, le député parisien prend la parole une vingtaine de fois. Toutes ses interventions sont centrées sur l'aviation. Au cours de la première, le 23 janvier 1963, il s'inquiète, lors de la discussion des crédits militaires prévus par le projet de loi de finances, de l'avenir de l'industrie aéronautique française, relevant que les commandes ne sont pas régulières. Il réclame l’achat par l’armée de davantage d'avions et le lancement des programmes de production d'avions de liaison. A ses yeux, il en va du maintien même « de cette industrie qui apportant tant en qualité et en technique à toutes les autres, de cette industrie enfin qui a déjà donné tant de gloire et de prestige à la France et qui, demain encore, peut nous permettre de jouer un premier rôle dans la course à l'espace ». Le député parisien est entendu : le ministre des Armées, Pierre Messmer, met en place un « plan de secours » qu'il détaille à Bernard Dupérier, répondant à une question orale sans débat relative à la situation de l'industrie aéronautique française (7 juin 1963). Par ailleurs, face à l'ampleur des sommes mises en œuvre par les Etats-Unis et l'URSS pour la recherche spatiale, le député se félicite de la constitution de Centre européen pour la construction et le lancement d'engins spatiaux (CECLES) et du Centre européen de recherche spatiale (CERS) visant à mettre en commun les ressources des pays européens, le 21 novembre 1963, dans la discussion du projet de loi autorisant la ratification de la Convention instituant une organisation européenne pour la mise au point et la construction de lanceurs d'engins spatiaux signée à Londres, le 29 mars 1962. Le 23 octobre 1964, lors de l'examen du projet de loi de finances pour 1965, rapporteur pour avis de la commission de la production, il réclame davantage de crédits pour l'aviation civile car, constate-t-il, le trafic augmente plus vite que les ressources allouées. Dans sa dernière intervention de rapporteur dans la discussion du projet de loi de finances, le 9 novembre 1966, Bernard Dupérier se félicite de « l'effort considérable » fait par le gouvernement dans le domaine de l'aviation pendant la législature, en particulier avec le projet d’avion supersonique Concorde, même s'il regrette encore son insuffisance d’ensemble. En 1967, Bernard Dupérier décide de ne pas se représenter.
Retiré de la vie politique, il publie en 1991 Chasseur du ciel, aux éditions Perrin.
Il décède le 8 juin 1995 à Paris. Il était compagnon de la Libération. Il était président d’honneur de l’amicale FAFL, membre honoraire de l’Académie de l’Air-Espace, président d’honneur de l’Aéro-club de France et président d’honneur de la Fédération aéronautique internationale.
Il était également titulaire d’un grand nombre de décorations françaises et étrangères : grand-croix de la Légion d'honneur, grand-croix de l'Ordre national du mérite, croix de guerre 1939-1945 (dix citations), titulaire de la médaille de l'Aéronautique, officier du British Empire, titulaire de la Distinguished Flying Cross du Royaume-Uni, de la Distinguished Flying Cross des Etats-Unis, de la croix de guerre tchécoslovaque, et commandeur de l'Etoile noire du Bénin et du Nicham Iftikar de Tunisie.
En hommage, la promotion 2011 de l’Ecole de l’air porte son nom.