Camille Dussarthou

1907 - 1965

Informations générales
  • Né le 4 décembre 1907 à Bayonne (Basses-Pyrénées - France)
  • Décédé le 27 octobre 1965 à Saint-paul-lès-dax (Basses-Pyrénées - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 25 novembre 1962 au 27 octobre 1965
Département
Landes
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie de la Ve République

DUSSARTHOU (Camille, Marie, Raymond, Joseph).
Né le 4 décembre 1907 à Bayonne (Basses-Pyrénées)
Décédé le 27 octobre 1965, à Saint-Paul-lès-Dax (Landes)

Député des Landes de 1962 à 1965

Fils d’un capitaine d’administration du service de santé de l’armée (sa mère étant femme au foyer), Camille Dussarthou fréquente l’école des frères à Tarbes, puis le collège de Montauban, le lycée de Bayonne, enfin la faculté de médecine de Toulouse dont il est lauréat. Il s’intéresse par ailleurs à de nombreuses disciplines, étant titulaire du certificat d’études supérieures de géologie appliquée et diplômé d’études supérieures d’éducation physique. Certifié d'études supérieures médicales d'éducation physique et d'études supérieures de sciences naturelles, il est externe des hôpitaux de Paris, diplômé de médecine légale. Dussarthou exerce comme médecin généraliste à Saint-Paul de Dax à partir de 1936, mais aussi comme médecin légiste près le tribunal de Dax à partir de 1940, puis comme médecin des administrations publiques, enfin comme médecin-chef de la station thermale militaire de Dax de 1956 à 1962.
Mobilisé en septembre 1939, jusqu’en juillet 1940 à l’ambulance chirurgicale 425, comme médecin-lieutenant, Camille Dussarthou est élevé au grade de médecin-commandant de réserve. Il participe aux actions du groupe de résistance “Léon” et se voit interné à la prison de Dax par les Allemands le 30 juillet 1944 en raison de son activité résistante. Menacé d’être fusillé, il est sauvé de justesse lors de la Libération de la ville le 23 août suivant.
Sa conduite courageuse lui vaut de nombreuses décorations après la Libération, il reçoit la croix de chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire, la Croix de guerre 1939-1945 avec palmes et la Médaille de la Reconnaissance française.
Camille Dussarthou, élu maire de Saint-Paul-lès-Dax en 1945, est continuellement reconduit en 1953 et 1959. Il s’investit dans l’intercommunalité et devient de ce fait vice-président du syndicat d’adduction d’eau de Pomarez et président de la coopérative de construction de sa commune. Adhérent au parti socialiste SFIO, il appartient selon les années au bureau ou à la commission exécutive de la fédération socialiste, de 1945 à 1962. Il occupe encore après le conflit une place de premier plan dans la profession médicale mais aussi dans le monde associatif. Vice-président du syndicat départemental des médecins et membre du conseil de l'Ordre des médecins, il préside par ailleurs la Fédération départementale des Combattants républicains et l'Association des Parents d'élèves de l'Ecole laïque des Landes pour les lycées et collèges. Enfin, il est président du club de rugby local, le Saint-Paul-Sport.
Cette situation notabilaire fait de Dussarthou un candidat bien place pour des mandats plus élevés. Il a déjà été candidat SFIO aux élections législatives de 1951 et 1956 (en troisième position, derrière Lamarque-Cando et David qui ont été élus). En 1958, au scrutin majoritaire, il se présente de nouveau dans la deuxième circonscription de Dax. Il obtient alors 13 560 suffrages sur 49 546 exprimés au premier tour et 15 447 au deuxième tour sur 49 728 exprimés, devant le communiste Jean Lespiau (7 407 suffrages), l’avocat UNR, Max Moral l’emportant avec 26 874 suffrages. Après cette série d’échecs, Camille Dussarthou perce enfin à partir de 1961 et prend sa revanche sur le député UNR élu par ailleurs maire de Dax.
Après la mort du sénateur radical-indépendant, Eugène Millies-Lacroix, Camille Dussarthou est élu conseiller général SFIO de Dax à l’élection cantonale partielle des 12 et 19 mars 1961. Au premier tour, il recueille 4 283 suffrages, (soit 36,3 %) et l'emporte au second tour, à la surprise des autorités préfectorales du fait d'une coalition de tous les partis contre le député-maire UNR de Dax, Max Moras (avec 7 256 suffrages, contre 5 895). Il est réélu le 4 juin 1961, au premier tour, avec 6 831 voix (52,4 % des exprimés) et est désigné vice-président du conseil général.
Cette première victoire contre Max Moras et la dissolution de l’Assemblée nationale, créent des conditions favorables à Camille Dussarthou pour les élections législatives de novembre 1962. Il se représente dans la 2e circonscription de Dax, avec dès le premier tour le soutien du bâtonnier Camille Labat, vice-président de la fédération radicale. Sa profession de foi est l’une des plus critiques de celle des candidats socialistes. Il s’en prend à l’UNR qui, selon lui, a progressivement renié son programme « depuis l’Algérie française jusqu’au soutien de la Constitution » et dont il dénonce les « trahisons ». Mais, il s’en prend aussi, fait plus rare, au général de Gaulle, alors que, son fils en témoignait, il avait pourtant été gaulliste convaincu durant la guerre. Pour le reste, il mène une campagne classique pour un socialiste, pour l’équilibre et la séparation des pouvoirs, la démocratie, la défense de l’école laïque et pour l’Europe, non seulement celle du Marché commun, mais aussi pour une Europe politique apte à « s’imposer comme arbitre dans un monde chaque jour plus dangereux ». Après être arrivé en deuxième position au premier tour, avec 14 772 voix sur 65 001 inscrits et 45 722 exprimés, il mène campagne pour un « Rassemblement républicain » et bénéficie cette fois du désistement du candidat communiste Roger Feugas, qui avait obtenu 7 120 voix. Il l’emporte au second tour le 27 novembre 1962 avec une faible avance sur son concurrent Max Morel (24 776 voix contre 23 868 sur 64 986 inscrits). Élu député, il est nommé membre de la commission de la défense nationale et des forces armées. Mais, atteint d'une congestion cérébrale quelques jours avant son élection à la députation en 1962, il ne peut plus assumer à partir de 1963 sa fonction législative. Ses votes, réguliers jusqu’en 1964, sont conformes à ceux du groupe socialiste dont il est membre.
Camille Dussarthou, décédé le 27 octobre 1965 à son domicile, a des obsèques religieuses à Saint-Paul-lès-Dax. Son suppléant Fernand Secheer lui succède jusqu’en 1967, année où il devient suppléant d’Henri Lavielle qui conserve au parti socialiste et à la FGDS le mandat de Dussarthou.
Dussarthou s’était marié, le 16 juillet 1935 avec Augusta, Marthe Barrère, née le 16 décembre 1914 à Saint-Paul-lès-Dax. Ils ont eu un fils, lui aussi devenu médecin. Outre ses décorations militaires, il a été encore décoré de la chevalier du Mérite social, de l'Ordre de la Santé publique et était chevalier d’Académie.