Albert Ehm
1912 - 1983
Né le 12 août 1912 à Sélestat (Bas-Rhin)
Décédé le 2 octobre 1983 à Sélestat
Membre de la seconde Assemblée nationale constituante (Bas-Rhin)
Conseiller de la République, puis Sénateur du Bas-Rhin de 1947 à 1950
Albert Ehm fait partie de ces nouveaux talents qui accèdent à la vie politique dans les rangs du Mouvement Républicain Populaire, à la Libération.
Il a accompli, dans les années 1930, une brillante carrière d'enseignant : après des études aux universités de Strasbourg, puis de Paris, couronnées par un doctorat ès-lettres, il enseigne au Prytanée militaire de La Flèche, puis se voit confier la direction de l'Institut de psychologie et de pédagogie de Lyon.
Il rédige à cette époque plusieurs ouvrages qui résument son expérience d'enseignant ; en 1938 paraissent ainsi l'Education nouvelle, puis un essai sur La pédagogie morale et, en 1942, Education et culture.
Revenu à Strasbourg après la Libération, il y anime une chronique hebdomadaire radiodiffusée.
C'est à l'occasion d'une élection partielle qu'il est élu, en février 1947, conseiller général du canton de Marckolsheim, non loin de sa ville natale de Sélestat. Il avait été, auparavant, député du Bas-Rhin à la seconde Assemblée nationale constituante, dernier élu sur la liste du MRP, qui avait alors remporté cinq des huit sièges à pourvoir.
Lors des premières élections au Conseil de la République, le 8 décembre 1946, il figure en troisième position sur la liste du MRP qui remporte deux des trois sièges à pourvoir. Mais Alfred Oberkirch, qui conduisait cette liste, disparaît le 5 janvier 1947, et les modalités de son remplacement nécessitent l'adoption de la loi du 5 avril 1947, relative au remplacement des Conseillers de la République décédés, démissionnaires ou invalidés.
C'est sur cette base qu'Albert Ehm est appelé à remplacer le disparu au Palais du Luxembourg, le 19 août 1947.
Il y rejoint le groupe du MRP, et siège aux commissions de l'éducation nationale, et de la presse.
Lors du renouvellement du Conseil de la République, le 7 novembre 1948, c'est lui qui conduit la liste du MRP dans le Bas-Rhin. Durement concurrencé par le RPF, le MRP n'a qu'un élu, Albert Ehm, alors que le RPF remporte les trois autres sièges à pourvoir.
Cette situation imprévue prive l'autre sortant, Alfred Wehrung, de son mandat ; et Albert Ehm est conduit à lui céder son siège, par sa démission intervenue le 20 janvier 1950.
Au cours de ce bref passage à la Haute Assemblée, ses seules interventions en séance publique portent, en mars 1949, sur les publications destinées à la jeunesse et, en juillet de la même année, sur le statut du Conseil de l'Europe.
Il tente une nouvelle fois sa chance lors des élections législatives du 2 janvier 1956, sans plus de succès. Mais sa forte implantation locale - il est maire de Sélestat depuis 1947 - lui permet de retrouver un mandat national lors des élections législatives du 30 novembre 1958 : il est alors élu député de la quatrième circonscription du Bas-Rhin, siège qu'il conservera lors des renouvellements de 1962, 1967, 1968 et 1973.
EHM (Albert)
Né le 12 août 1912 à Sélestat (Bas-Rhin)
Décédé le 2 octobre 1983 à Sélestat
Membre de la seconde Assemblée nationale constituante (Bas-Rhin)
Conseiller de la République, puis sénateur du Bas-Rhin de 1947 à 1950
Député du Bas-Rhin de 1958 à 1978
Albert Ehm a rompu avec le MRP dans les années 1950. Cet élément devait peser sur l’ensemble de sa carrière politique sous la Vème République, qui le verrait, lui, l’ancien sénateur démocrate chrétien, croiser le fer avec les centristes à chaque échéance électorale dans le Bas-Rhin. Lors des élections législatives de novembre 1958 dans la 4ème circonscription du Bas-Rhin, le MRP soutient le sortant Daniel Tubach. C’est avec le soutien de l’Union pour la nouvelle République (UNR), des Indépendants et paysans et de la Démocratie chrétienne de France, qu’a fondée Georges Bidault, qu’Albert Ehm, maire de Sélestat depuis 1953, se présente aux suffrages des électeurs. Il insiste dans sa profession de foi sur la nécessité, pour les Bas-Rhinois, de se déterminer en fonction des personnalités des candidats, et non des étiquettes de parti. Albert Ehm souhaite la « paix dans la justice et la fraternité » pour l’Algérie et s’engage à sauvegarder la « personnalité » et les « traditions scolaires et religieuses de l’Alsace ». Il se prononce en outre pour « la construction d’une Europe unie, fédérale et pacifique ». Il arrive en tête au premier tour de scrutin avec 48,5% des suffrages exprimés. Le MRP Daniel Tubach et le communiste Etienne Werler recueillent respectivement 47% et 4,5% des voix. Albert Ehm devance son principal adversaire dans les cantons de Barr (49,1%), d’Erstein (44%) et surtout de Sélestat (77,5%), quand Daniel Tubach réalise son meilleur résultat dans celui de Marckolsheim (71,1%). Au lendemain de ce premier tour, Albert Ehm dénonce « une abominable vague de calomnies, de médisances et de haines » suscitée, selon lui, « par des hommes qui ne reflètent ni cet “esprit de justice”, ni cet “esprit de charité” dont ils prétendent être les défenseurs » : ces propos visent Daniel Tubach. Le 30 novembre 1958, Alberth Ehm est élu député du Bas-Rhin avec une majorité de 54% contre le candidat MRP. Son succès s’explique par le déplacement d’une partie des voix de Daniel Turbach au premier tour sur son nom et surtout par le report de l’essentiel de l’électorat communiste en sa faveur.
Le maire de Sélestat s’apparente au groupe de l’UNR et siège à la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales sous la première législature de la Vème République. Il ne dépose aucune proposition de loi et ne prend la parole qu’à deux reprises dans l’hémicycle entre 1958 et 1962. Le 9 novembre 1960, il intervient dans la discussion du budget de l’agriculture pour 1961 et souligne l’importance de l’enseignement agricole pour l’avenir de la France. Il estime « indispensable de prévoir, à partir de 1962, des crédits plus substantiels, autant pour assurer le recrutement des maîtres, des techniciens, pour donner de nouvelles bourses d’études, que pour garantir des traitements honnêtes pour le personnel » dans cet enseignement. L’objectif doit être de « former des cadres actifs » et « une élite rurale compréhensive des nécessités d’un monde en évolution ». C’est pourquoi le député alsacien appelle de ses vœux la création rapide d’un comité de coordination des ministères de l’éducation nationale et de l’agriculture sur ces sujets. Albert Ehm s’intéresse également à la politique touristique conduite par l’Etat et juge qu’elle devrait s’inspirer de l’exemple italien. Une série de mesures techniques, comme l’élévation du plafond de quinze à vingt ans pour les prêts à destination de l’industrie hôtelière ou l’allégement de la parafiscalité, permettrait selon lui de stimuler efficacement une activité dont il ne mésestime pas l’intérêt pour l’économie nationale (séance publique du 10 novembre 1960). Albert Ehm approuve le programme du gouvernement de Michel Debré (16 janvier 1959) comme la déclaration de politique générale du Premier ministre (15 octobre 1959). Il soutient la loi Debré sur le financement de l’enseignement privé (23 décembre 1962), accorde les pouvoirs spéciaux au gouvernement pour ramener l’ordre en Algérie au lendemain de la semaine des barricades (2 février 1960) mais ne prend pas part au scrutin sur le programme du gouvernement de Georges Pompidou (27 avril 1962). Il consent à la levée de l’immunité parlementaire de l’ancien président du MRP Georges Bidault (5 juillet 1962) et ne vote pas la motion de censure du 4 octobre 1962.
Albert Ehm, qui a reçu le général de Gaulle à Sélestat le 21 novembre 1959, aborde les élections législatives de novembre 1962 avec sérénité. Il s’impose dès le premier tour avec une confortable majorité (64,6%) contre le centriste Alfred Kieffer, maire d’Eichhoffen (30,2%) et le communiste Etienne Werler (5,2%). Inscrit au groupe de l’UNR-UDT sous la deuxième législature, il retrouve la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales, où il devait travailler jusqu’en 1968. En décembre 1962, le parlementaire bas-rhinois est élu suppléant à l’Assemblée consultative du Conseil de l’Europe. Il y siégerait ensuite comme membre titulaire. Albert Ehm s’implique plus activement dans le travail parlementaire à partir de 1962. Enseignant de profession, il intervient régulièrement dans la discussion du budget de l’éducation nationale. Dans un discours prononcé le 6 novembre 1963 au Palais-Bourbon, il se dit très attaché à l’objectif de démocratisation de l’enseignement et plaide pour une augmentation du nombre d’écoles maternelles ainsi que pour une réhabilitation des bâtiments scolaires les plus vétustes. Il souhaite que s’engagent la décentralisation de la gestion des effectifs et « une sorte de régionalisation administrative » qui donnerait « certains pouvoirs aux recteurs et inspecteurs d’académies qui seuls connaissent l’inventaire des besoins et des possibilités locales ». Pour le député du Bas-Rhin, « les dépenses concernant les investissements, les extensions, les grosses réparations et ultérieurement les frais de gestion des établissements scolaires » devraient « être prises en charge presque intégralement par l’Etat » et non par les collectivités territoriales (séance du 30 octobre 1964). Il réclame en outre qu’une loi de programme soit préparée par l’exécutif pour combler le retard de la France en matière de scolarisation de l’enfance inadaptée (2 novembre 1966). Albert Ehm défend les intérêts de son département avec beaucoup d’opiniâtreté dans l’hémicycle. Il s’inquiète notamment que la prospérité de l’Alsace dissuade l’Etat de s’intéresser au problème de l’implantation d’usines nouvelles dans la région, alors que ses industries traditionnelles comme le textile ou l’exploitation de la potasse sont entrées en crise (5 novembre 1965). Albert Ehm appelle l’attention du gouvernement sur la spécificité du dossier alsacien-mosellan dans le cadre de l’effort consenti en faveur des anciens combattants et victimes de guerre. Il se fait notamment le porte-parole des associations qui réclament que l’enrôlement de force dans les armées nazies soit considéré comme un crime de guerre (18 octobre 1966).
Les votes d’Albert Ehm sont conformes à ceux du groupe gaulliste de l’Assemblée nationale entre 1962 et 1967. Il autorise la ratification du traité de l’Elysée (13 juin 1963) et l’encadrement du droit de grève dans les services publics (26 juillet 1963). Il soutient la réforme du mode d’élection des conseillers municipaux (17 juin 1964) comme la transformation du service militaire en service national (26 mai 1965). Albert Ehm a été défait par une liste centriste aux élections municipales de 1965. Il n’est plus que conseiller municipal de la ville et conseiller général. Il affronte le centriste Georges Klein, fils d’un ancien maire de la ville, à l’occasion des élections législatives de mars 1967. Dans sa profession de foi, Albert Ehm rappelle que la quatrième circonscription du Bas-Rhin s’est exprimée à 83,84% en faveur du général de Gaulle au second tour des présidentielles de décembre 1965. 50,3% des électeurs choisissent de renouveler leur confiance à Albert Ehm dès le premier tour. Ce résultat marque une perte de 4458 suffrages par rapport aux élections de novembre 1962, où la participation avait pourtant été inférieure (76,8% de votants en 1962 contre 85% en 1967). La croissance des suffrages communistes (9,5% désormais) et centristes (40,3%) est très sensible et dans le canton de Marckolsheim, Georges Klein (47,7%) devance Albert Ehm (44,7%).
Albert Ehm, qui siège au groupe de l’Union démocratique pour la Vème République (UD-Vème) en 1967-1968, prend la parole à trois reprises pendant cette brève législature. Le 19 octobre 1967, il revient au « contentieux des anciens combattants alsaciens et mosellans » pour souhaiter que « les déportés politiques et leurs familles bénéficient des mêmes droits à pension que les déportés résistants ». Moins d’un mois plus tard, il participe à la discussion du budget de l’Agriculture pour exiger une répartition ambitieuse des crédits, qui favorise les groupements de producteurs, en matière d’équipement agricole, pour éviter une « politique de saupoudrage » qui ne satisferait personne (séance du 8 novembre 1967). Albert Ehm ne vote pas la motion de censure déposée par l’opposition pour protester contre la demande des pouvoirs spéciaux du gouvernement Pompidou en matière économique et sociale (9 juin 1967).
Après les événements de mai et la dissolution de l’Assemblée nationale, les législatives de juin 1968 s’annoncent très favorables à la majorité. Albert Ehm, qui appelle ses électeurs de la quatrième circonscription du Bas-Rhin à rejeter « le désordre et l’anarchie », remporte une victoire très large (65,5%) dès le premier tour de scrutin.
Membre du groupe Union des démocrates pour la République (UDR), l’élu alsacien entre à la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale en 1967. C’est à ce titre qu’il est désigné comme rapporteur des projets de lois autorisant l’approbation de huit accords ou conventions bilatérales sous la quatrième législature. Le 16 octobre 1968, il défend par exemple l’accord de siège conclu entre la France et l’Organisation africaine et malgache du café. Cette dernière, sise à l’époque à Tananarive, souhaite établir son siège à Paris et y bénéficier du statut reconnu aux organisations internationales, ce que le gouvernement français a accepté. Le 7 juin 1972, il présente à ses collègues un accord de coopération en matière de justice conclu entre la France et le Tchad en décembre 1970, et qui était la dernière convention de ce type « qui restait à conclure avec un pays africain d’expression française ». Le texte en règle notamment les modalités de l’extradition ou de la communication des casiers judiciaires.
Les options défendues par Albert Ehm en matière d’éducation restent identiques après 1968. Il se fait l’avocat des écoles maternelles, soulignant le rôle qu’elles remplissent dans l’apprentissage du français, dans les trois départements autrefois annexés par l’Allemagne notamment. Déplorant que la plupart des communes rurales soient dépourvues d’écoles maternelles, il s’oppose à ce qu’un minimum de mille habitants soit déterminé pour l’ouverture de tels établissements (29 octobre 1968). Le 13 novembre 1968, il s’exprime au cours du débat sur le budget du ministère de l’équipement et du logement et préconise de « réduire la construction d’appartements de grand confort » pour mieux « accroître celle de logements de confort moyen » et « augmenter surtout le nombre de logements sociaux ». Préoccupé, comme beaucoup de maires de villes petites ou moyennes, par les conditions de logement des familles modestes, il appelle de ses vœux une réforme des règlements d’urbanisme et des structures de l’aménagement urbain, pour « arrêter (…) la regrettable spéculation sur les terrains de construction que l’on constate de plus en plus dans les petites villes et même dans les communes rurales ».
Le député du Bas-Rhin respecte la discipline de son groupe parlementaire sous la quatrième législature. Il s’exprime en faveur de la loi d’orientation sur l’enseignement supérieur (10 octobre 1968), ainsi que de la loi dite « anti-casseurs » (4 juin 1970) ou de la réforme du service national (10 juin 1970). Il approuve les déclarations de politique générale de Jacques Chaban-Delmas les 15 octobre 1970 et 24 mai 1972, et vote pour la création des régions le 27 avril 1972.
Albert Ehm n’est plus conseiller municipal de Sélestat depuis 1971, mais il continue de siéger à l’Assemblée départementale. Les élections législatives de mars 1973 se présentent comme un nouvel affrontement entre un gaulliste, ex-MRP, et le centriste Georges Klein. Le sortant dénonce dans ses documents électoraux les « marchands d’illusions » et « spécialistes de l’équivoque, de l’ambiguïté et de la division » que sont pour lui les Réformateurs de Jean-Jacques Servan-Schreiber et Jean Lecanuet. Albert Ehm arrive très nettement en tête du premier tour avec 48,7% des suffrages exprimés. Il obtient son meilleur résultat dans le canton de Barr (54,96%), dont son suppléant est l’élu. Il ne dispose cependant d’aucune réserve de voix, alors que son adversaire Georges Klein, qui appartient à l’opposition, pourrait bénéficier des voix du socialiste Joseph Schoepff, voire du communiste Gilbert Hugel. Le 11 mars 1973, Albert Ehm est pourtant réélu député. La quasi-totalité des électeurs communistes a en effet choisi l’abstention, tandis que le report des suffrages socialistes en faveur de Georges Klein était imparfait. L’ancien maire de Sélestat s’impose ainsi en n’ayant gagné que 65 suffrages (24109 contre 24044) entre les deux tours, mais avec une majorité de 52,8%.
Il s’inscrit au groupe de l’Union des démocrates pour la République, puis à celui du RPR après décembre 1976. L’élu alsacien est brièvement membre de la Commission de la production et des échanges en avril-mai 1973, puis retrouve la Commission des affaires étrangères jusqu’en avril 1976. A cette date, il est élu secrétaire de l’Assemblée nationale et rejoint également la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Le dernier mandat parlementaire d’Albert Ehm lui permet de déployer une importante activité à l’Assemblée nationale. Il confirme son intérêt pour les problèmes de l’éducation nationale et intervient dans la discussion du budget de ce ministère à la fin de chaque année, sous la cinquième législature. Lors d’un débat sur l’aménagement du territoire, cet ancien édile n’hésite pas à dénoncer la « déshumanisation » à l’œuvre selon lui dans les grands ensembles urbains, où « l’absence de contacts sociaux alimente, chez les jeunes, un début de révolte ». Ce constat le conduit à faire l’éloge des « cités petites et moyennes » et des « grands centres ruraux », dont les finances sont cependant grevées par « l’imposition de charges sans cesse aggravées » (séance publique du 10 novembre 1974). En Alsace, les préoccupations écologiques s’expriment à travers le mouvement de contestation contre la construction d’une centrale nucléaire à Fessenheim, entre 1970 et 1978. Elu du Bas-Rhin, Albert Ehm se montre très préoccupé des questions d’environnement. Il les aborde en insistant, de manière très moderne, sur l’aspect « transversal » et interministériel de l’écologie, mot qu’il utilise à plusieurs reprises dans une intervention à l’Assemblée nationale, le 3 novembre 1976. Il dénonce cependant l’activisme des opposants au nucléaire civil comme une « mystique de la peur ».
Rapporteur de textes autorisant la ratification d’accords internationaux en mai puis novembre 1975, Albert Ehm est plus tard désigné comme rapporteur pour avis du budget du travail et de la formation professionnelle pour 1978. L’ancien maire de Sélestat soutient le gouvernement Messmer au moment de la déclaration de politique générale du 12 avril 1973, donne son accord à la réduction du mandat présidentiel à cinq ans (16 octobre 1973) comme à l’extension de la saisine du Conseil constitutionnel (10 octobre 1974). Cet ancien membre du MRP vote contre la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse (28 novembre 1974) et s’abstient volontairement lors du scrutin sur la réforme du divorce (4 juin 1975). Il retrouve les rangs de la majorité quand il s’agit d’exprimer sa confiance dans le programme du gouvernement Barre (28 avril 1977).
Le député du Bas-Rhin ne se représente pas aux élections législatives de mars 1978. Il y soutient son ancien suppléant Guy Sautter, que Georges Klein défait au second tour. Albert Ehm siège au Conseil général du Bas-Rhin et au Conseil régional d’Alsace jusqu’en 1979. Il se retire alors de la vie politique et meurt à l’âge de 71 ans. Les journalistes saluent la mémoire d’un homme qui « sous une apparence un peu rustre, cachait une immense culture » et qui a marqué l’histoire politique de l’Alsace centrale.