Marcel Hamon

1908 - 1994

Informations générales
  • Né le 14 avril 1908 à Plufur (Côtes-du-Nord - France)
  • Décédé le 26 février 1994 à Créteil (Val-de-Marne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Côtes-du-Nord
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Côtes-du-Nord
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Côtes-du-Nord
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Côtes-du-Nord
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)


Né le 14 avril 1908 à Plufur (Côtes-du-Nord)

Décédé le 26 février 1994 à Créteil (Val-de-Marne)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante

Député des Côtes-du-Nord de 1946 à 1951 et de 1956 à 1958.

Marcel Hamon est né le 1 avril 1908 à Plufur (Côtes-du-Nord, actuellement Côtes d'Armor). Ses parents étaient tous deux ouvriers agricoles.

Licencié ès lettres, diplômé d'études supérieures de philosophie, il se consacre à l'enseignement de cette discipline jusqu'au déclenchement de la seconde guerre mondiale. Marié en 1930, il est père d'un enfant. Sous l'occupation allemande, il exerce d'importantes responsabilités au sein de la Résistance. Avec le grade de colonel, sous le pseudonyme de « Courtois », il commande les FTP de la région « M » qui regroupe 14 départements de l'ouest de la France. Ses activités lui valent d'être condamné à mort, le 10 mars 1943, par le tribunal militaire allemand d'Angers.

En 1945, il est membre du Bureau national de l'Association des Anciens combattants de la Résistance, et travaille au secrétariat de Maurice Thorez, alors secrétaire général du Parti communiste français.

Il se présente aux élections générales du 21 octobre 1945 dans son département natal. La liste du Parti communiste, qu'il conduit, arrive en deuxième position, avec 72 786 voix sur 266 960 suffrages exprimés, et obtient deux des sept sièges de la circonscription. La première place revient au MRP (88 609 suffrages) qui a trois élus. Les deux derniers sièges du département sont attribués respectivement à la SFIO (57 215 voix) et à la « liste de la résistance républicaine et socialiste » conduite par René Pleven (48 350 voix).

Nommé membre de la Commission de la justice et de la législation générale et de la Commission des territoires d'outre-mer, il siège également à la Haute cour de justice.

Marcel Hamon qui, comme les autres membres de son groupe, a voté en faveur du premier projet de Constitution de la IVe République, est réélu à la seconde Assemblée nationale Constituante le 2 juin 1946. Il figure à nouveau en tête de la liste communiste qui recueille 78 976 voix sur 280 275 suffrages exprimés. Arrivée encore en deuxième position, derrière la liste MRP qui, avec 97 734 voix, a trois élus, cette liste retrouve les deux sièges obtenus lors de l'élection précédente. Les deux derniers sièges vont à la SFIO (62 857 voix).

Marcel Hamon reprend place à la Commission de la justice et de la législation générale. Il siège également à la Commission de grâce amnistiante en Algérie et à la Commission d'instruction de la Haute cour de justice.

Au cours de ses mandats aux deux Assemblées constituantes, il dépose notamment, le 18 avril 1946, un avis, au nom de la Commission de la justice et de la législation générale sur le projet de loi concernant la répression des infractions graves au ravitaillement et intervient dans la discussion de diverses propositions de loi. Il est aussi l'auteur d'une interpellation sur l'épuration dans la magistrature (6 août 1946).

Marcel Hamon, avec les autres membres du groupe communiste, se rallie au second projet de Constitution.

Il est réélu, pour la troisième fois, le 10 novembre 1946, à la première Assemblée nationale de la IVe République. La liste communiste, qu'il conduit toujours, arrivée encore en seconde position, retrouve ses deux sièges. Le MRP, de nouveau en tête, obtient trois sièges. Les listes SFIO et RGR (cette dernière conduite par René Pleven) se partagent les deux autres sièges du département.

Au cours de cette législature, Marcel Hamon participe aux travaux des Commissions de l'éducation nationale et de la marine marchande. Il siège également à la Commission chargée de proposer des mesures de grâce amnistiante en Algérie et à la Commission chargée d'enquêter sur les événements survenus en France de 1933 à 1945. Il est, en outre, juré à la Haute cour de justice.

Parlementaire très actif, il s'intéresse surtout aux questions touchant à l'enseignement ainsi qu'à la marine marchande et aux pêches.

Sur le premier point, il intervient fréquemment lors des débats budgétaires et de la discussion de divers projets et propositions de loi : projet de loi relatif aux écoles privées des Houillères nationales (mai 1948), proposition de loi relative aux traitements des élèves des écoles normales supérieures (juillet 1948), projet de loi relatif à la titularisation des instituteurs et institutrices intérimaires (janvier 1949), proposition de loi relative à la construction et à la reconstruction des bâtiments scolaires (mars 1949).

Il dépose une interpellation sur les subventions allouées aux écoles libres par certaines collectivités locales (février 1949).

S'agissant de son second centre d'intérêt, on peut citer le dépôt de plusieurs propositions de loi tendant à l'amélioration de la situation des pensionnés de la marine (juin 1947 et juin 1948), d'une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à majorer de 30 % les salaires forfaitaires des marins de commerce (avril 1951). Il participe encore, en qualité de rapporteur, à la discussion d'une proposition de résolution relative à l'attribution de gas-oil et d'essence à la pêche (février 1948). Il intervient dans la discussion générale du projet de loi relatif à l'organisation de la marine marchande (mars 1950).

Il reste néanmoins attentif aux questions intéressant son département d'origine. C'est ainsi qu'il dépose, le 8 juillet 1947, une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour le développement des possibilités touristiques de la côte bretonne.

Aux élections législatives du 17 juin 1951, le jeu des apparentements fait obstacle à la réélection de Marcel Hamon. La liste communiste arrive en première position avec 69 340 voix sur 260 610 suffrages exprimés. Mais les listes apparentées (SFIO, liste de « concentration républicaine », conduite par René Pleven, regroupant les radicaux-socialistes, l'UDSR, le RGR et les Indépendants-paysans, liste MRP) recueillent ensemble 134 098 voix. La majorité absolue étant de 130 306 voix, ces listes emportent la totalité des sept sièges de la circonscription (3 pour la liste de « concentration républicaine », 2 au MRP, 3 à la SFIO).

Marcel Hamon retrouve son siège de député aux élections législatives du 2 janvier 1956, bien qu'il ne figure qu'à la deuxième place sur la liste du PC. En l'absence d'apparentements, celle-ci, arrivée en tête avec 67 634 voix sur 277 365 suffrages exprimés, a, en effet, deux élus. Les autres sièges vont au MRP (2 élus), à la SFIO (1 élu) et à la liste de « concentration républicaine » (1 élu).

La Commission de la marine marchande et des pêches accueille à nouveau Marcel Hamon, qui siège également à la Commission des TOM ainsi qu'à la Haute cour de justice où il est nommé juge titulaire.

Les problèmes de la marine marchande et de la pêche suscitent encore son attention : il dépose, notamment, le 5 décembre 1957, au nom de la Commission, un rapport sur une proposition de résolution tendant à la révision par décret des salaires forfaitaires des marins. Toutefois, son activité parlementaire s'oriente très largement vers les problèmes difficiles que soulèvent, à cette époque, les perspectives d'évolution des territoires d'outre-mer.

Il participe à de nombreuses reprises à la discussion de propositions de décisions sur les décrets du 3 décembre 1956 réorganisant l'AEF et l'AOF et fixant les conditions de formation et les attributions des conseils de gouvernement et des assemblées territoriales, et sur les décrets de la même date portant réorganisation de Madagascar et relatifs aux attributions du Conseil de gouvernement et de l'Assemblée représentative. Il dépose plusieurs amendements tendant à accroître l'autonomie de fonctionnement et les pouvoirs de ce dernier organisme (janvier-février 1957).

Marcel Hamon a voté, le 31 janvier 1956, la confiance au gouvernement Guy Mollet et s'est prononcé en faveur des pouvoirs spéciaux en Algérie le 12 mars 1956. Il s'est prononcé contre la ratification des traités CEE et CEA le 9 juillet 1957. Le 13 mai 1958, il s'est abstenu volontairement lors du scrutin d'investiture de M. Pierre Pflimlin. Les 16 et 27 mai 1958, il a émis des votes favorables à l'instauration de l'état d'urgence en métropole et à la révision constitutionnelle.

Il a refusé la confiance au général de Gaulle le 1er juin 1958 et a voté le lendemain contre les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle.

Marcel Hamon était chevalier de la Légion d'honneur, titulaire de la Médaille de la Résistance, de la Croix de guerre et de la Croix du combattant volontaire.

Membre de l'Union parlementaire internationale, il avait été président de l'Union des sociétés bretonnes d'Ile-de-France.

Il est mort à Créteil (Val-de-Marne) le 26 février 1994.