Marc Jacquet

1913 - 1983

Informations générales
  • Né le 17 février 1913 à Mercy-le-bas (Meurthe-et-Moselle - France)
  • Décédé le 18 avril 1983 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Seine-et-Marne
Groupe
Rassemblement du peuple français
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Seine-et-Marne
Groupe
Union pour la nouvelle République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 25 novembre 1962 au 6 janvier 1963
Département
Seine-et-Marne
Groupe
Union pour la nouvelle République-UDT
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 12 mars 1967 au 30 mai 1968
Département
Seine-et-Marne
Groupe
Union démocratique pour la V° République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IVe législature
Mandat
Du 23 juin 1968 au 1er avril 1973
Département
Seine-et-Marne
Groupe
Union des démocrates pour la République

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 3 octobre 1977 au 18 avril 1983

Biographies


Né le 17 février 1913 à Mercy-le-Bas (Meurthe-et-Moselle)

Décédé le 18 avril 1983 à Paris

Député de Seine-et-Marne de 1951 à 1955

Secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil chargé des relations avec les Etats associés du 28 juin 1953 au 30 mai 1954

Marc Jacquet appartient à une famille qui plonge ses racines en Lorraine. Son père était négociant et il fréquenta le lycée de la ville de Nancy. A l'issue d'études aux facultés de droit de Paris et de Kiel, il obtint le titre de docteur en droit et envisagea de préparer l'agrégation.

Mobilisé en 1939, Marc Jacquet refuse l'armistice de 1940 et entre dans la Résistance. Il est le fondateur du réseau Hector puis combat au sein des Forces françaises libres et termine la guerre avec le grade de capitaine de l'armée de l'air. Son engagement patriotique débouche sur un engagement politique. Le 2 juin 1946, il conduit la liste RGR Philippe Kieffer est son colistier dans le Calvados. Avec 14 099 voix sur 180 243 suffrages exprimés, sa liste arrive en dernière position. En 1947, Marc Jacquet répond à l'appel du général de Gaulle qui fonde le Rassemblement du Peuple Français. D'emblée, il occupe dans l'organisation une place importante : secrétaire général de la région parisienne puis, à partir de 1949, délégué national à l'action agricole du Rassemblement.

Le 17 juin 1951, lors des élections législatives, Marc Jacquet se présente en Seine-et-Marne à la tête d'une liste RPF. Avec 54 316 voix sur 200 464 suffrages exprimés, il est le seul élu de sa liste mais celle-ci devance toutes les autres à l'exception de la liste communiste qui obtient deux sièges. La même année, il est élu conseiller général du canton de Melun sud.

A l'Assemblée nationale, au cours de la deuxième législature de la Quatrième République, il est nommé membre des commissions des finances, de la famille et de la défense nationale. En 1952, il est désigné pour représenter la France au sein de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) et en 1955 de la commission de coordination de l'énergie atomique et des recherches nucléaires. Marc Jacquet intervient peu en séance publique et n'a déposé aucune proposition de loi.

Inscrit au groupe du RPF, Marc Jacquet en respecte la discipline. En septembre 1951, il vote les lois qui accordent des subventions à l'enseignement privé. Pour ce qui est de la construction européenne, il repousse la CECA le 13 décembre 1951. Le 6 mars 1952, il ne suit pas les 27 députés RPF dissidents et s'abstient lors du vote sur la motion d'investiture d'Antoine Pinay. En revanche, le 6 janvier 1953, il vote l'investiture de René Mayer et le 26 juin de la même année celle de Joseph Laniel. Marc Jacquet entre dans son gouvernement en qualité de Secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil, chargé des relations avec les Etats associés. La transformation du portefeuille de ministre en celui de secrétaire d'Etat indique que le président du Conseil entendait suivre lui-même le dossier indochinois. Poste difficile donc que celui de secrétaire d'Etat pour un gaulliste qui assiste impuissant à la défaite de Dien-Bien-Phu.

En désaccord avec la politique du président du Conseil, il remet sa démission au Président de la République le 30 mai. Il n'appréciait guère d'être tenu à l'écart des négociations de Genève par le ministre des affaires étrangères et avait exprimé son différend sur la politique indochinoise dans L'Express. Néanmoins, il se défendit d'être à l'origine de la divulgation des informations que les généraux Ely et Salan avaient présentées au gouvernement, divulgation qui avait valu à L'Express d'être saisi dans la nuit du 27 au 28 mai. Le départ de Marc Jacquet fragilise la position du président du Conseil. Le 12 juin, Marc Jacquet ne prend pas part au scrutin qui provoque la chute du gouvernement Laniel. Le 17 juin, il vote en faveur de l'investiture de Pierre Mendès France comme il l'avait fait lors de sa première tentative, l'année précédente. Il approuve les accords de Genève, le rejet de la Communauté européenne de défense (CED) mais refuse les accords de Paris sur l'entrée de l'Allemagne fédérale au sein de l'OTAN en décembre 1954. De même, le 5 février 1955, Marc Jacquet refuse d'accorder sa confiance au gouvernement à l'issue du débat sur la situation en Afrique du Nord. Quelques mois plus tard, le 29 novembre, il mêle sa voix aux opposants au gouvernement Edgar Faure.

Le 2 janvier 1956, second sur une liste de concentration républicaine regroupant des gaullistes, des Indépendants et des Républicains sociaux, Marc Jacquet n'est pas réélu député. Sa liste, avec 14,9 % des suffrages exprimés, n'obtient qu'un seul élu. Il peut ainsi accorder davantage de temps à son autre carrière, celle d'industriel et d'hommes d'affaires. De 1955 à 1959, il préside la Société nouvelle pour l'industrie du bâtiment.

L'avènement de la Cinquième République s'accompagne de son retour au Palais Bourbon. Il est réélu député de la Seine-et-Marne (1re circonscription) en novembre 1958 et réélu jusqu'en 1968. En 1969, il est porté à la tête du groupe UDR. Battu en 1973, il entre au Sénat en 1977 et préside de 1978 à 1981 le groupe RPR. Sur le plan local, il avait retrouvé en 1963 le siège de conseiller général qu'il avait perdu en 1958 et le conserva jusqu'en 1979. En 1971, il abandonna la mairie de Barbizon qu'il détenait depuis 1953 pour celle de Melun qu'il conserva jusqu'à son décès.



JACQUET (Marc)
Né le 17 février 1913 à Mercy-le-Bas (Meurthe-et-Moselle)
Décédé le 18 avril 1983 à Paris

Député de Seine-et-Marne de 1951 à 1956 et de 1958 à 1973
Ministre des Travaux publics et des Transports du 6 décembre 1962 au 8 janvier 1966
Sénateur de 1977 à 1985

(Voir le dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 pour la période antérieure à 1958)

Ancien député du Rassemblement du peuple français (RPF) de Seine-et-Marne de 1951 à 1956 et secrétaire d’Etat gaulliste à la Présidence du Conseil chargé des relations avec les Etats associés de juin 1953 à mai 1954, Marc Jacquet accueille avec satisfaction la fin de la IVe République et le retour au pouvoir du général de Gaulle en mai-juin 1958. Figure du Rassemblement en région parisienne, ce patron d’une société de BTP et maire de Barbizon depuis 1953, est logiquement investi par la direction de l’Union pour la nouvelle République (UNR) lors des législatives de l’automne 1958 dans la première circonscription de Seine-et-Marne (cantons de Brie-Comte-Robert, Châtelet-en-Brie, Melun-Nord et Sud, Mormant, Tournan-en-Brie). Au premier tour, il obtient 15 227 voix, devant le conseiller général Indépendant Edouard Raymond (12 797 voix), le communiste Gérard Bordu (9 278 voix) et le conseiller général socialiste Henri Beaudelet (5 410 voix). Il est élu au second tour, le 30 novembre 1958, avec 59,8 % des suffrages exprimés (27 104 voix) à la faveur d’une triangulaire qui l’oppose au communiste Gérard Bordu (10 626 voix) et à Henri Beaudelet (7 552 voix). Son suppléant est le maire-adjoint de Melun, Albert Gorge.

Marc Jacquet rejoint le groupe UNR et la commission des finances, de l’économie générale et du Plan. Il est élu vice-président de cette commission en janvier 1959, puis rapporteur général en octobre 1959 (il le reste jusqu’à la fin de cette législature). En tant que rapporteur général du budget de l’Etat, son activité au Palais-Bourbon est intense. Il intervient lors de chaque examen des projets de loi de finances et projets de loi de finances rectificative, commentant chaque amendement avec beaucoup de précision et sûreté à l’occasion de ces débats très techniques. Il vote par ailleurs, en février 1960, pour le projet de loi autorisant le gouvernement à prendre par application de l’article 38 de la Constitution certaines mesures relatives au maintien de l’ordre, à la sauvegarde de l’État, à la pacification et à l’administration de l’Algérie. Il vote contre la motion de censure du 4 octobre 1962. Membre du Sénat de la Communauté à partir de mai 1960, Marc Jacquet assure aussi la présidence du conseil d’administration du district de la région parisienne de 1961 à 1969. Sur le plan militant, sa fonction de rapporteur général du budget à l’Assemblée nationale lui vaut d’entrer en mars 1961 au comité central de l’UNR.

Le 25 novembre 1962, au second tour des législatives, opposé dans la même circonscription et dans le cadre d’une nouvelle triangulaire au communiste Gérard Bordu et à l’ancien député et ministre socialiste Robert Betolaud, Marc Jacquet, dont le suppléant est le premier adjoint de Melun Albert Gorge, rassemble 55,3 % des suffrages exprimés. Dans sa profession de foi, le candidat avait mis en avant son rôle de rapporteur général de la commission des finances et de premier président du district de Paris (« apportant à la Seine-et-Marne 1 300 millions de crédits de travaux neufs pour 300 millions de participation, je crois avoir été efficace »). Il s’inscrit au groupe UNR (qui devient UNR-UDT) et choisit la commission de la production et des échanges. Mais le maire de Barbizon cesse très vite d’exercer son mandat de député. Le 6 décembre 1962 en effet, il entre au gouvernement comme ministre des Travaux publics et transports dans le deuxième cabinet Pompidou. Cette nomination suscite bientôt les critiques de l’opposition de gauche qui s’étonne de voir le ministère confié à l’ancien patron de la Société nouvelle pour l’industrie du bâtiment, lequel, à partir de 1964, dirige la Compagnie européenne de transport. Cela annonce la campagne de presse contre le « gaullisme immobilier » des années Pompidou. Le ministre Marc Jacquet présente plusieurs projets de loi entre janvier 1963 et janvier 1966 (notamment sur le domaine public maritime, la protection des eaux contre la pollution, les personnels de la navigation aérienne, les ports maritimes autonomes). En octobre 1965, il défend un projet de loi modifiant certaines dispositions de l’article 25 de la loi de finances relatif à la répression des infractions de la réglementation en matière de coordination et d’harmonisation des transports ferroviaires et routiers. Marc Jacquet préside en 1963 la confédération européenne des ministres des transports.

Ayant quitté le gouvernement le 8 janvier 1966, Marc Jacquet est nommé le 9 juillet de la même année président du conseil d’administration de la société concessionnaire française pour la construction et l’exploitation du tunnel sous le Mont-Blanc. Il dirige également de 1966 à 1970 l’Union financière internationale pour les industries du tourisme (UFITOUR), installée au Luxemboug, et Inter-Drugstores (1968-1969). Devenu en 1960 administrateur de Schneider Radio-Télévision, puis en 1962 administrateur de Réalisations industrielles et commerciales (Ricom), il préside aussi la Société régionale d’équipement de Seine-et-Marne et participe au Conseil supérieur de l’électricité et du gaz.

Sur le plan politique, en 1963, Marc Jacquet retrouve le siège de conseiller général (Melun-Sud) perdu en 1958 et le conserve jusqu’en mars 1979, date à laquelle il ne se représente pas. Cet ancrage local lui permet de résister efficacement lors des difficiles législatives de mars 1967 où il est réélu député de la 1ère circonscription de la Seine-et-Marne. Au premier tour, il recueille 28 016 voix devant le candidat du PCF Paul d’Etienne (13 329 voix), le candidat de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS) Jacques Roynette (10 642 voix) et le représentant local du Centre démocrate Pierre Lespiat (10 407 voix). Opposé au second tour dans une nouvelle triangulaire à Paul d’Etienne et à Pierre Lespiat, il rassemble 49,23 % des suffrages exprimés soit 30 040 voix contre 21 544 à Paul d’Etienne, qui a bénéficié d’un bon report des voix à gauche, et 9 300 à Pierre Lespiat. Membre du groupe Union démocratique pour la Ve République (UD-Ve), il siège à la commission des finances, de l’économie générale et du Plan. L’Assemblée ayant été dissoute le 31 mai 1968, Marc Jacquet se présente à nouveau devant les électeurs de sa circonscription. Il est facilement réélu dès le premier tour, le 23 juin 1968, avec 50,36 % des suffrages exprimés devançant le communiste Paul d’Etienne (11 978 voix) et le candidat de la FGDS Jacques Roynette (8 839 voix). Il s’inscrit au groupe Union des démocrates pour la République (UDR) et reste fidèle à la commission des finances, de l’économie générale et du Plan. Il en est le vice-président de 1968 à 1973. De 1969 à 1973, Marc Jacquet préside le groupe (UDR) à l’Assemblée, succédant au nantais Henri Rey entré au gouvernement (cette fonction lui vaut d’être membre de droit du comité central et du bureau exécutif de l’UDR). Durant cette législature, il dépose trois propositions de loi (sur la réforme du code des pensions civiles et militaires, de retraite, en novembre 1969, sur la prise en compte pour les engagés volontaires de la guerre 1939-1945 de leurs périodes d’engagement comme trimestres d’assurance pour la détermination des pensions de vieillesse de la sécurité sociale, en avril 1970, sur l’inscription de tous les Français établis hors de France sur une liste électorale, en mars 1972. En tant que président du groupe UDR, il intervient très souvent, notamment lors des débats suivant les déclarations du gouvernement sur sa politique générale, le dépôt d’une motion de censure, l’examen des projets de lois de finances, pour présenter le vote du groupe gaulliste. Il approuve la loi du 5 juillet 1972 portant création et organisation des régions. Marc Jacquet avait marqué les esprits en annonçant le 10 novembre 1970 à ses collègues du groupe UDR le décès du général de Gaulle par cette phrase : « Mes enfants, le père est mort ».

En 1971, Marc Jacquet abandonne la mairie de Barbizon pour celle de Melun, qu’il conservera jusqu’à son décès en avril 1983. Il accède la même année à la présidence de la Fédération nationale de l’industrie des engrais et conserve la fonction jusqu’en 1978. Battu (avec son suppléant Henri Bayard) lors des législatives de 1973, Marc Jacquet prend la présidence du conseil d’administration de l’établissement public d’aménagement de la ville nouvelle de Melun-Sénart de 1973 à 1978. Celui qui siège au comité central du Rassemblement pour la République (RPR) depuis juin 1977, est élu au Sénat le 25 septembre 1977. Il préside à partir de 1978 jusqu’à 1981 le groupe RPR au Palais du Luxembourg. Il y est également vice-président de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d’administration générale. En novembre 1978, Marc Jacquet est nommé membre du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) au titre des personnalités représentant les grands intérêts nationaux. Il demande à être déchargé de cette fonction en octobre 1981 pour raison de santé. Le sénateur ne se retire pas pour autant de la vie politique. En mars 1982, il réintègre grâce à l’appui de Jacques Chirac le conseil politique du RPR (instance dans laquelle il avait siégé de 1978 à 1981 comme président du groupe sénatorial).

Très affaibli par la maladie, Marc Jacquet s’engage néanmoins dans la campagne des municipales de mars 1983. Face au député socialiste Alain Vivien et en dépit de la concurrence d’une petite liste d’action sociale, il est brillamment réélu maire pour la troisième fois en emportant, dès le premier tour, 53,32 % des suffrages. Epuisé, Marc Jacquet meurt quelques semaines après le scrutin, le 18 avril 1983 à Paris. Secrétaire général du RPR, Bernard Pons déclare : « Aux côtés du général de Gaulle et au Parlement, il participa efficacement à l’œuvre de la Ve République, et ce militant de la première heure fut un homme d’État ». Après un hommage public en la cour de l’hôtel de ville de Melun, suivi d’une cérémonie religieuse à laquelle assiste Jacques Chirac, la dépouille de l’ancien ministre est inhumée à Vire dans le caveau familial. Le sénateur est remplacé au Palais du Luxembourg par son suppléant, Philippe François, maire RPR de Coulombs-en-Valois. Il était titulaire de la Croix de Guerre 1939-1945 et de la Grande Croix de l’Ordre de Saint-Charles.