Georges Juliard

1888 - 1975

Informations générales
  • Né le 8 avril 1888 à Nîmes (Gard - France)
  • Décédé le 13 mars 1975 à Genève (Suisse)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Gard
Groupe
Union et fraternité francaise

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)


Né le 8 avril 1888 à Nîmes (Gard)

Décédé le 13 mars 1975 à Genève (Suisse)

Député du Gard de 1956 à 1958

Georges Juliard est né le 8 avril 1888 à Nîmes (Gard). Issu d'un milieu bourgeois - son père est notaire -, il passe le diplôme de l'Ecole nationale des Beaux-Arts. La première guerre mondiale le soustrait aux métiers de l'art ; engagé à Verdun entre 1915 et 1916, son courage lui vaut la médaille de Verdun et la Croix du Combattant. Au lendemain de la guerre, Georges Juliard devient entrepreneur en maçonnerie et décoration générale : il fonde, à Nîmes, la société « Art et Constructions » et les magasins « Art et Décoration ».

Entre les deux guerres, l'activité politique de Georges Juliard se limite à une brève incursion dans les rangs de l'Action française, dont l'influence sur les anciens combattants est alors considérable. C'est aux côtés de Pierre Poujade que Georges Juliard s'engage véritablement, au milieu des années 1950, dans la vie publique : président de la Chambre syndicale patronale du bâtiment et travaux publics du Gard et membre de la Chambre de commerce de Nîmes, Georges Juliard est sensible à la défense de l'artisanat français menée avec vigueur par Pierre Poujade. Il devient l'un des membres importants de l'Union de défense des commerçants et artisans (UDCA), dont il est à la fois président départemental pour le Gard, délégué national et membre du Conseil national.

C'est à l'occasion des élections législatives du 2 janvier 1956 que Georges Juliard sollicite pour la première fois les suffrages des électeurs de sa circonscription ; il conduit la liste d'Union et de fraternité française (UFF), soutenue par l'UDCA, et conclut un apparentement avec deux petites listes ; celle du Groupement de défense des intérêts agricoles et viticoles et celle d'Action civique de défense des consommateurs et des intérêts familiaux. Ces deux listes recueillent respectivement 5,5 et 1,3 % des suffrages exprimés ; la liste de l'UFF, 30 853 voix sur 200 074 suffrages exprimés, soit 15,4 % des voix. Georges Juliard emporte donc l'un des cinq sièges à pourvoir, tandis que les quatre autres échoient aux communistes Gabriel Roucaute et Gilbert Roca, au socialiste Robert Gourdon et au MRP Edouard Thibault.

Georges Juliard est nommé membre de la Commission des dommages de guerre et du logement et de la Commission du suffrage universel, des lois constitutionnelles, du règlement et des pétitions. Il est aussi nommé juge suppléant de la Haute cour de Justice constitutionnelle. Initialement inscrit au groupe UFF (poujadiste), il le quitte le 24 juillet 1957 et rejoint, quatre mois plus tard, le groupe des Indépendants et paysans d'action sociale.

La défense des intérêts des petites et moyennes entreprises occupe une large part de son activité parlementaire. Georges Juliard dénonce aussi les excès de l'administration fiscale ; il dépose ainsi, le 12 février 1957, une demande d'interpellation « sur les circonstances dans lesquelles deux contribuables de Nîmes, dans l'impossibilité de régler le fisc, se sont donné la mort ». Un peu moins d'un an plus tard, le 7 février 1958, il s'adresse au ministre des finances, des affaires économiques et du plan pour lui réclamer la suspension des contrôles fiscaux. Simultanément, Georges Juliard dénonce le 29 mai 1957 le laxisme budgétaire du gouvernement, qui sollicite auprès de l'Assemblée nationale une avance de trésorerie de quatre-vingts milliards de francs.

Georges Juliard vote contre l'investiture des cabinets Mollet (31 janvier 1956), Bourgès-Maunoury (12 juin 1957) et Gaillard (5 novembre) ; il se prononce toutefois pour les pouvoirs spéciaux en Algérie (12 novembre 1957). Après s'être opposé à la ratification du traité instituant la CEE et l'Euratom (9 juillet 1957) et à la loi-cadre sur l'Algérie (30 septembre), Georges Juliard refuse la confiance à Pierre Pflimlin (13 mai 1958), et vote contre la révision constitutionnelle (27 mai 1958). En revanche, il vote la confiance au général de Gaulle (1er juin 1958), lui accorde les pleins pouvoirs et se prononce pour la révision de la Constitution (2 juin).

Georges Juliard se retire de la vie publique après le retour au pouvoir du général de Gaulle. Il décède le 13 mars 1975 à Genève (Suisse).