Adrien, François Mabrut

1901 - 1987

Informations générales
  • Né le 4 février 1901 à Pontgibaud (Puy-de-Dôme - France)
  • Décédé le 25 février 1987 à Riom (Puy-de-Dôme - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Socialiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Socialiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Socialiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 4 février 1901 à Montgibaud (Puy de dôme).

Député du Puy de dôme de 1936 à 1942.

Adrien Mabrut grandit à Orcines où son père était instituteur. Après ses études secondaires, il prépara son droit tout en travaillant pour gagner sa vie. Devenu avocat, il s'inscrivit au barreau de Clermont-Ferrand. Défenseur des petites gens, c'est par hasard qu'il devait entrer dans la vie politique en 1936. Il fut en effet présenté à la députation par le parti socialiste S.F.I.O. à la place du docteur Moreau qui ne pouvait maintenir sa candidature pour des raisons de santé. Il fut élu dans la 3e circonscription de Clermont-Ferrand, au second tour de scrutin, par 8.015 voix contre 6.866 à Thomas, son adversaire, cependant nettement en tête du ballottage au premier tour.

Il s'inscrivit à la Chambre au groupe socialiste S.F.I.O. et fut membre des commissions de l'aéronautique et de la législation civile et criminelle.

Au cours de ce premier mandat parlementaire il intervint peu en séance, comme c'était alors la tradition. Il rapporta en deuxième lecture une proposition de loi sur un sujet qu'il connaissait bien par ses antécédents familiaux : la responsabilité civile des instituteurs et la substitution de la responsabilité de l'Etat à celle des membres de l'enseignement public.

Il a été porté comme n'ayant pas pris part au vote du 10 juillet 1940.




Né le 4 février 1901 à Pontgibaud (Puy-de-Dôme)
Décédé le 25 février 1987 à Riom (Puy-de-Dôme)

Député du Puy-de-Dôme de 1936 à 1942
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Puy-de-Dôme)
Député du Puy-de-Dôme de 1946 à 1958

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français, 1889-1940, Tome VII, p. 2323)

Capturé par les Allemands, Adrien Mabrut ne peut participer au vote du 10 juillet 1940 à Vichy. Rapatrié pour raison de santé, il rejoint par la suite les rangs de la résistance. A la Libération, il recouvre progressivement ses mandats : il se présente d'abord aux élections cantonales, exerçant de septembre 1945 à mars 1949 la présidence du Conseil général du Puy-de-Dôme ; il conduit ensuite la liste de la SFIO aux élections du 21 octobre 1945 pour la première Assemblée constituante. Avec 53 214 voix sur 226 977 suffrages exprimés, celle-ci remporte deux des six sièges à pourvoir ; Adrien Mabrut fait donc en compagnie de Francis Dassaud son entrée à l'Assemblée nationale. Les autres élus sont le radical-socialiste Alexandre Varenne, le conservateur Jacques Bardoux et les communistes Pierre Besset et Jean Curabet.

Adrien Mabrut siège à la Commission de la justice et de la législation générale et à la Commission des pensions civiles et militaires et des victimes de la guerre et de la répression ; il est en outre nommé juré de la Haute Cour de justice. Il dépose le 20 décembre 1945 une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à créer un ministère des anciens combattants, prisonniers, déportés et victimes de la guerre. Il est en outre l'auteur, le 8 avril 1946, d'un rapport au nom de la Commission de la justice et de la législation générale sur le projet de loi portant amnistie.

Avec ses collègues du groupe socialiste, le député du Puy-de-Dôme vote les nationalisations et approuve, le 19 avril 1946, le premier projet de Constitution de la IVe République ; le texte est cependant rejeté par le référendum du 5 mai, ce qui entraîne la convocation d'une seconde Assemblée constituante.

Les élections se tiennent le 2 juin. Adrien Mabrut conduit de nouveau la liste de la SFIO, dont les positions sont en léger recul, avec 50 255 voix sur 235 890 suffrages exprimés ; ces quelques milliers de voix perdues lui coûtent son second siège. L'affaiblissement de la liste socialiste profite aux listes conduites par Jacques Bardoux et Alexandre Varenne, qui obtiennent chacune deux élus.

Adrien Mabrut retrouve la Commission de la justice et la Commission des pensions. Parmi la petite dizaine de textes qu'il dépose, le plus notable est une proposition de loi datée du 23 juillet 1946, destinée à étendre la portée de l'ordonnance du 21 avril 1945 relative à la nullité des actes de spoliation « accomplis par l'ennemi ou sous son contrôle ».

Adrien Mabrut approuve le second projet de Constitution, voté par l'Assemblée le 28 septembre 1946, et ratifié par référendum le 13 octobre. Il sollicite de nouveau le renouvellement de son mandat lors des élections législatives du 10 novembre. Ce sont cette fois sept sièges qui sont à pourvoir dans la circonscription du Puy-de-Dôme. La liste SFIO enregistre un nouveau repli, avec 44 306 voix sur 221 749 suffrages exprimés. Tous les députés sortants sont néanmoins reconduits ; le siège supplémentaire revenant au candidat du MRP, André Noël.

Adrien Mabrut est nommé membre de la Commission de la justice et de la législation, dont il devient le vice-président ; il siège en outre au sein de la Commission de l'agriculture, et est appelé de nouveau à figurer sur la liste des jurés de la Haute Cour de justice. Son activité parlementaire est éclectique ; Adrien Mabrut porte toutefois une attention particulière aux intérêts des habitants de sa circonscription du Puy-de-Dôme, déposant plusieurs propositions de résolution destinées à leur venir en aide à l'occasion de catastrophes naturelles (orages, inondations,...).

Au cours de la législature, Adrien Mabrut vote la confiance à Léon Blum (17 décembre 1946) et à Paul Ramadier (4 mai 1947) ; il approuve le projet de loi sur le statut de l'Algérie (27 août), soutient le plan Marshall (7 juillet 1948) et le projet relatif à la constitution du Conseil de l'Europe (9 juillet 1949) mais s'abstient volontairement le jour du vote du projet de loi tendant à la ratification du pacte de l'Atlantique (26 juillet) ; enfin il vote la réforme électorale instituant le système des apparentements (7 mai 1951).

Adrien Mabrut sollicite avec succès le renouvellement de son mandat aux élections du 17 juin 1951, malgré l'effritement continu de la liste de la SFIO, qui ne recueille plus que 32 095 voix sur 217 407 suffrages exprimés. Les autres élus sont les communistes Pierre Besset et Eugène Fourvel, le radical Eugène Chassaing, les Indépendants Jacques Bardoux et Joseph Dixmier et le gaulliste Jean-Michel Flandin.

Adrien Mabrut est nommé membre de la Commission des affaires économiques. Son activité parlementaire, au cours de la législature, tend à privilégier les affaires agricoles. Le 20 octobre 1953, il intervient longuement à la tribune de l'Assemblée, pour fustiger la politique du gouvernement en la matière : « l'heure est venue, assène-t-il, où il faut créer un système d'organisation des marchés des grandes productions de base, à l'abri des caprices de la spéculation, afin d'assurer un minimum de garantie des prix ».

A l'occasion des principaux scrutins de la législature, Adrien Mabrut vote contre la loi Barangé-Marie (21 septembre 1951) et s'abstient volontairement le jour du vote sur la création de la CECA (13 décembre 1951) ; il vote contre l'investiture d'Antoine Pinay à la présidence du Conseil (6 mars 1952), puis contre celle de Joseph Laniel (26 juin 1953), mais approuve la motion de Yvon Delbos tendant à investir Pierre Mendès France (17 juin 1954). Opposé à la création de la Communauté européenne de défense (CED), le député du Puy-de-Dôme figure parmi les dix-sept députés exclus de la SFIO en février 1955 pour avoir refusé de voter les accords de Londres et de Paris ; il est toutefois réintégré dès le congrès national du Parti de juillet 1955.

Aux élections du 2 janvier 1956, la liste conduite par Adrien Mabrut progresse sensiblement, avec 41 872 voix sur 235 489 suffrages exprimés. Les autres élus sont les communistes Pierre Besset et Eugène Fourvel, les poujadistes Antonin Paulin et Lucien Vaugelade et les Indépendants Joseph Dixmier et Valéry Giscard d'Estaing, lequel a pris la place de son grand-père Jacques Bardoux.

Retrouvant la Commission de l'agriculture, Adrien Mabrut continue à suivre avec attention les affaires agricoles ; il intervient notamment le 6 mars 1957 à la tribune de l'Assemblée pour attirer l'attention du gouvernement sur le sous-développement de certaines régions rurales. A l'occasion des principaux votes de la législature, il se prononce pour l'investiture de Guy Mollet (31 janvier 1956), dont il soutient le programme pour l'Algérie (12 mars), puis pour celle de Maurice Bourgès-Maunoury (12 juin 1957) ; il soutient le projet de loi portant ratification des traités instituant la CEE et l'Euratom (9 juillet), ainsi que le projet de loi relatif aux pouvoirs spéciaux en Algérie (12 no vembre). Adrien Mabrut vote la confiance sur le programme et la politique de Pierre Pflimlin (13 mai 1958) ; et approuve la révision de la Constitution (27 mai). Il refuse d'apporter son soutien au général de Gaulle (1er juin), vote contre les projets de loi relatifs aux pleins pouvoirs mais ne prend pas part au vote sur la révision constitutionnelle, le 2 juin.

Adrien Mabrut cesse, après l'été 1958, d'exercer toute responsabilité politique, et retrouve le barreau de Clermont-Ferrand. Il décède le 25 février 1987 à Riom, dans le Puy-de-Dôme.